FOOTBALLLe FCN, très loin des yeux, mais très près du coeur de Cyrille Hatori

VIDEO. Le FC Nantes, très loin des yeux, mais très près du cœur de Cyrille Hatori

FOOTBALL« 20 Minutes » a passé toute la rencontre FCN-Auxerre, mardi soir, aux côtés de ce fervent supporter nantais aveugle…
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Cyrille Hatori, non-voyant, est un fan absolu des Canaris depuis le début des années 1990.
  • Mardi soir, 20 Minutes l’a accompagné au match de Coupe de France entre Nantes et Auxerre, en tribune Loire.

Depuis la saison 1992-1993, Cyrille Hatori ne lui a jamais été infidèle. Le FCN, c’est sa passion. Les Canaris, sa vie. La Beaujoire, une nécessité (sans jeu de mots). Le jaune et le vert, ses couleurs préférés et pourtant imperceptibles. Cet habitant de Savenay (Loire-Atlantique), aveugle depuis l’âge de deux mois en raison d’une erreur médicale, s’est amouraché du FCN fin avril 1991, lors d’un quart de finale de Coupe de France entre Nantes et Marseille (1-2 a.p.). Aucune image évidemment, mais un son, une voix. Celle d’Antoine Thollé, commentateur et journaliste sur la radio France Bleu Loire Océan​. « C’était ma star, il m’a fait adorer le foot. Il vivait tellement les matchs… » Un jour, il croise son « guide radiophonique » lors d’une soirée, mais il n’ose pas lui déclarer sa flamme.

Cyrille, Guillaume et le petit Noah.
Cyrille, Guillaume et le petit Noah. - D.P. / 20 minutes

Mardi soir, pour le 16e de finale de la Coupe de France entre Nantes et Auxerre, Cyrille arrive au stade, accompagné de son fils de 8 ans, Noah, et un ami malvoyant, Guillaume. « J’ai l’habitude d’arriver deux heures avant, de prendre mon andouillette grillée et frites… » Quelques minutes plus tard, il prend place dans la tribune Loire. L’Erdre, très peu pour lui. C’est bien trop calme. Le vacarme de la Loire l’enivre, les réactions spontanées des fans l’informent de ce qu’il se passe sur la pelouse.

Un imbécile lui a piqué une oreillette un soir

Souhaitant mettre son fils à l’abri d’une petite pluie fine, Cyrille préfère cette fois-ci s’installer en haut de la Loire. D’habitude, il prend place presque au cœur de la tribune populaire. Une oreille tendue vers l’extérieur, l’autre avec une oreillette dans laquelle résonne la radio France Bleu Loire Océan. Il y a quelques semaines, un imbécile lui a volé un de ses écouteurs et est parti en courant. Un autre soir, un idiot a crié dans une de ses oreilles. Il en faut davantage pour décourager ce passionné…

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’hymne à la Beaujoire résonne. « Oh, oh, oh, oh….», hurle-t-il, le sourire en bandoulière. La rencontre débute. Les écouteurs sont restés dans le sac « comme je suis avec mon fils aujourd’hui », explique-t-il. A la 4e, coup franc pour Nantes. « A 25 mètres, c’est ça ? », nous interroge-t-il. Oui, à un ou deux mètres près, c’est ça. « J’arrive facilement à ressentir ce qu’il se passe sur le terrain avec ce que j’entends autour de moi », explique ce technicien de support informatique au conseil régional de bientôt 39 ans.

A la demi-heure, il comprend qu’un corner pour Auxerre va être frappé. « J’ai compris à la résonance du sifflet de l’arbitre… » Quelques minutes plus tard, 0-3 pour l’AJA. « Oh la blague… », marmonne-t-il. Nantes pousse. Cyrille saute au rythme des chants de la Loire. Il paraît comme transporté quand Thomasson égalise… « C’est fabuleux, il en manque un ! », lance-t-il.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Auxerre reprend définitivement les devants (3-4). Le dernier tir de Kacaniklic frôle la lucarne. Cyrille baisse la tête. Comme anéanti. Sans perdre néanmoins son sens de l’humour. « Je reviendrai parce qu’il faut bien rentabiliser l’abonnement… » Et surtout parce que Cyrille ne peut pas se passer de son FC Nantes.