OM: Une humiliation et une qualification... Rennes a embêté Marseille cette année, coïncidence ou tendance?
FOOTBALL•Le Stade Rennais a infligé à l'OM sa seule défaite à domicile cette année, et a éliminé Marseille de la Coupe de la Ligue... De quoi trembler avant le match retour en Ligue 1 ?..Jean Saint-Marc, avec C.A.
L'essentiel
- Neuvième de Ligue 1 avec plus de défaites (8) que de victoires (7), le Stade Rennais, n'a, sur le papier, rien de terrifiant.
- Pourtant les Bretons ont deux fois embêté les Marseillais, cette année. Ont-ils trouvé la recette?
Deux matchs, c’est un peu court pour parler de série (rouge et) noire. Mais n’empêche. Par deux fois, cette saison, le Stade Rennais a sérieusement perturbé les plans de l’Olympique de Marseille. Seule équipe à s’être imposé au Vélodrome (et nettement, en plus), Rennes a aussi éliminé Marseille en Coupe de la Ligue. Les Bretons ont-ils trouvé la recette de la potion magique ? Et vont-ils en resservir une louche ce samedi (17h), pour le match retour en Ligue 1 ?
>> L’ingrédient clé : un grand Khazri. Il se dit qu’il a été proposé à l’OM, cet été. A-t-il particulièrement l’esprit de revanche face à ceux qui l’ont refoulé ? Le Tunisien, homme fort de l’attaque rennaise cette saison (huit buts toutes compétitions confondues), a particulièrement brillé contre l’OM. Une merveille de Madjer au Vélodrome, un but une passe D en Coupe de la Ligue…
Le joueur, prêté par Sunderland, n’a pas oublié son sens du but en Angleterre, et a sans cesse porté le danger sur la défense olympienne dans ces deux confrontations. Cette fois, il se sait attendu : « Ils voudront effacer ces deux défaites, ils vont être revanchards », glissait-il après la victoire contre Toulouse en Coupe de la Ligue, mercredi. « Rennes n'avait pas le même coach sur les deux matchs, donc ce n'est pas tout à fait la même philosophie, rappelle Rudi Garcia... Mais si ça peut être une source de motivation, à nous de nous en servir ! »
>> Face à des papys, de la vitesse (et de l’opportunisme). Le naufrage lors d’OM-Rennes a été celui des joueurs les plus expérimentés de l’effectif. Evra en tête, Abdennour juste derrière, et Rami pas bien loin. Et Sertic, sentinelle sans repère. « Pour moi, sur ces deux matchs, c’est plus l’OM qui a été mauvais que Rennes qui a brillé », assure Kévin Beuzet, analyste tactique pour Le Phocéen, avec sa chronique « Le Travail de l'Ombre ». « Au Vélodrome, il y avait des espaces énormes, Patrice Evra prenait un bouillon monstre… Abdennour n’était jamais bien placé. Et à chaque coup de reins, Ismaïla Sarr lui mettait trois mètres. »
De nouveau titulaire au Rhoazon Park en Coupe de la Ligue, le « Roc de Sousse » (ou presque) a vécu un autre supplice : avec son erreur de marquage sur André et sa mollesse sur la frappe de Khazri, il est responsable des deux buts encaissés à Rennes. Mais retour sur ce match aller au Vélodrome, avec Kévin Beuzet, qui reconnaît que les Bretons ont bien joué le coup :
« Les Rennais ne pressaient pas hyper haut, ils laissaient le ballon aux centraux, dont ils savaient qu’ils n’apportaient pas le danger à la relance. Ils avaient bien identifié nos difficultés en l’absence de Gustavo… Ils étaient par contre très présents sur les récupérateurs, au niveau du rond central. Et quand Rennes reprenait le ballon, leurs offensifs, très rapides, se projetaient très vite ! »
La preuve par les stats : sur cette rencontre de Ligue 1, Rennes, avec seulement 38% de possession, a tiré 17 fois au but (10 tirs seulement pour l’OM avec 62 %). Même logique en Coupe de la Ligue, avec 12 tirs bretons pour 36 % de possession. « Dans le jeu, on n’a pas été dégueulasses », notait assez justement le gardien Diallo, grand acteur de cette qualif' aux tirs aux buts.
>> Du courage… Et un soupçon de chance, aussi. « Pas dégueulasses » mais vaillants, expliquait quant à lui Sabri Lamouchi, après cet étonnant 2-2 : « Je trouve que notre équipe a été courageuse, généreuse, alors qu’on avait pas bien débuté la rencontre avec ce but encaissé. Ça nous a fait réagir ! » Il loue la « débauche d’énergie » des siens… Il pourrait aussi remercier le destin, plutôt de leur côté ce soir de décembre :
- Quand, à 0-1, Njie a parfaitement mangé la feuille.
- Quand, à 2-1, un but de Mitroglou a été injustement refusé pour hors-jeu.
Les Marseillais étaient furax après un match compliqué pour les arbitres, avec aussi un but-gag accordé puis refusé aux Bretons, après négociations… « On est éliminés d'un match qu'on a gagné », avait râlé Rudi Garcia. A Rennes, c'est une vieille connaissance, Clément Turpin, qui officiera. «Peu d'arbitres nous aident, avait lâché Rod Fanni l'an dernier. Mais lui, il lui faudrait une médaille ! »