Patrice Collazo a vraiment peur que ce samedi à l’occasion de ce match délocalisé au Matmut Atlantique, ses joueurs soient submergés par le bruit des supporters de l’UBB : « J’espère qu’il y aura un peu de Rochelais, parce que si on se retrouve contre 35.000 Bordelais, l’après-midi va sembler longue ». Le manager du club leader du Top 14 réussirait presque à nous tirer une larme. Car il sait bien que ce match délocalisé, dans les tribunes au moins autant que sur le terrain, sera loin d’être gagné pour les locaux.

Ça va faire du monde au péage

Renseignements pris auprès de l’UBB, les joueurs de Collazo peuvent s’attendre à voir entre 7.000 et 10.000 de leurs fans en Gironde, sur les 35.000 présents au stade. « Ça devrait bouchonner un peu au péage en arrivant vers Bordeaux », rigole Jack Coulon, le président du club de supporters des Bagnard rochelais.

« Sans se consulter, on a acheté des places dans toutes les tribunes », explique Danièle Couillaud – surnommée « mamie ASR » – qui fait elle partie du groupe de supporters Agir avec le XV Rochelais. Une manière comme une autre d’occuper le terrain, « on va faire en sorte qu’ils se rappellent de nous, surtout après la pâtée de l’an dernier », prévient Danièle, qui n’a pas oublié le 26-0 infligé par l'UBB au Stade Rochelais la saison passée. « De toute façon on fait toujours plus de bruit » chambre déjà Jack Coulon.

L’UBB pour rester maître à domicile

Alors l’UBB doit-elle se méfier de cette ambiance chaude et pas forcément acquise à sa cause ? « J’aime quand c’est le feu autour », assure le pilier de l’Union Jefferson Poirot avant ce derby. Il ajoute : « Nos supporters vont répondre présent, et ce sera à nous de leur donner ce qu’il faut pour qu’ils poussent derrière nous, et pas l’inverse. » Cette saison, les Girondins ont déjà fait tomber Clermont et Montpellier à Chaban-Delmas et Toulon… au Matmut Atlantique pour la première délocalisation de la saison. C’est la réputation du premier public d’Europe en termes d’affluence qui est en jeu.

En tout cas pour le président Laurent Marti, voir le Matmut Atlantique aussi garni, c’est une bonne chose. S’il y avait eu 38.000 personnes pour la toute première délocalisation face à Toulon en février 2016, depuis, la moyenne de 27.000 spectateurs est péniblement atteinte dans ce stade, un peu décevant. « Ça va vraiment donner à ce match un air de fête » se félicite le président, qui sait malgré tout que sur la pelouse, ça risque de piquer : « Ils viennent pour nous marcher dessus » avertit Laurent Marti. Joueurs et supporters de l’UBB sont prévenus.