FOOTBALLPas de bûche ni de dinde aux marrons, en L1 cet hiver, ça va dégraisser sec

Mercato d'hiver: Pas de bûche ni de dinde aux marrons, en Ligue 1 cet hiver, ça va dégraisser sec

FOOTBALLPendant que certains vont prendre 5 kilos pendant les fêtes, en Ligue 1 ça va dégraisser...
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

L'essentiel

  • A partir du 1er janvier (et jusqu'au 31 à minuit), c'est le grand retour du marché des transferts.
  • Cette année, on a le sentiment que les clubs de Ligue 1 vont surtout surtout vendre (PSG, Monaco, Lille en tête).
  • On a demandé à des spécialistes du marché de nous donner leur tendance pour ce mercato et leurs astuces pour bien vendre.

Ah les périodes de fêtes, la bûche, les cadeaux, le tonton un peu trop saoul qui tente tant bien que mal (surtout mal) d’être crédible dans son costume de père Noël au rabais. Et le mercato hivernal. Et oui, car si de votre côté les fêtes de fin d’année riment avec farniente et prise de poids, ce n’est pas le cas pour tout le monde, à commencer par certains dirigeants de Ligue 1 qui vont devoir se transformer en VRP pour se séparer de joueurs qui leur coûtent cher et ne leur rapportent sportivement pas grand-chose.

La tendance est au dégraissage

Il est difficile de donner à l’avance la tendance automne-hiver 2018 du mercato, mais on a quand même la sensation que la saison va être placée sous le signe du dégraissage. Pour savoir si on est dans le vrai, on a fait appel à des spécialistes de ces périodes de transfert. « C’est compliqué de dire à l’avance ce qu’il va se passer, prévient l’agent Christophe Hutteau. Parce que depuis deux ou trois ans je dis que le marché va être actif mais en réalité il ne l’est pas. Maintenant la tendance qui veut qu’avant d’acheter on dégraisse, ce n’est pas un phénomène nouveau en Ligue 1, c’est vrai. »

D’emblée, Pierre Dréossi, actuel manager général du Paris FC et ancien de la maison rennaise, valide notre prédiction : « Pour les clubs qui n’ont plus de coupes d’Europe à jouer (Bordeaux et Monaco) ou de coupes nationales, ça fait pas mal de matches en moins. Il faut alléger les effectifs, donc oui, je dirais que la tendance cet hiver est plus au dégraissage qu’à autre chose. »

Le fameux mercato d’ajustement

Les accros aux soldes de Noël dans le foot connaissent l’expression, le mercato d’hiver est avant tout un mercato d’ajustement. Ou « de réajustement, d’adaptation, corrige Dreossi. C’est-à-dire qu’on réadapte les effectifs en fonction de la première moitié de saison. Quand on regarde bien, avec les championnats qui reprennent mi-janvier et qui terminent mi-mai, il ne reste déjà plus que quatre mois de compétition et face à ce constat, les effectifs deviennent trop importants et vendre en hiver devient inévitable. »

Pour Christophe Hutteau, « si les clubs se retrouvent dans cette situation, c’est qu’ils ont mal travaillé cet été et qu’ils se retrouvent obligés d’adapter leur effectif à la va-vite. » L’idée n’est donc pas de lourder quinze joueurs pour en racheter dix derrière. Non, on tente simplement de régler les problèmes les plus flagrants afin de repartir et de faire bonne figure lors de la deuxième partie de saison. Malgré ça, ça pourrait quand même pas mal bouger dans certains clubs.

Le PSG, en vue du fair-play financier. Au PSG, on sait déjà que le rayon des arrivées devrait, sauf cas exceptionnel (le brésilien Wendel ?), rester totalement vide. Depuis les achats records de Neymar et Mbappé l’été dernier, le club doit dégraisser son effectif et faire rentrer de l’argent dans les caisses pour être clean en juin prochain que l’Uefa inspectera les comptes du club dans le cadre du fair-play financier. Et pour engranger de l’oseille, certains éléments sont plus ou moins priés de se trouver une porte de sortie. D’instinct, on pense à Lucas, Pastore, Di Maria ou Ben Arfa. Mais on a appris récemment dans L’Equipe que Gonzalo Guedes, prêté cet été au FC Valence, pourrait bien être la première vente de l’hiver. Le journal évoque un transfert à hauteur de 35 millions d’euros.

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« Le PSG va le revendre au même prix qu’il l’a acheté, plus ou moins, il n’y a pas de vraie plus-value donc pas de gros coup, mais en revanche on peut dire que c’est un bon coup pour le FPF, admet Hutteau. Quand ils recrutent Guedes, les dirigeants parisiens sont loin de s’imaginer que c’est lui qui va les sortir de 50 % de leurs ennuis. Mais pour le reste, le problème du PSG vis-à-vis du FPF, c’est un problème plus ou moins créé et alimenté par les médias. C’est-à-dire que Le FPF ne les a absolument jamais inquiétés, ils savent depuis le début qu’ils ont jusqu’au 30 juin pour rentrer dans les clous. Ils ne devraient pas avoir de mal à le respecter. »

En attendant, on imagine mal un Lucas, plus habitué à regarder les matches en tribunes que depuis le banc de touche, rester encore six mois de plus à Paris. Et Ben Arfa dans tout ça ? Vous voulez vraiment qu’on en parle ?

Monaco est prêteur. Sitôt éliminé de toute coupe d’Europe, Leonardo Jardim a prévenu : « On a plus que trois compétitions et il faudra surtout réduire l’effectif, il faut que certains aillent jouer ailleurs. » L’objectif du coach portugais est clair, il veut former un groupe restreint qui lui permette de concerner tous les joueurs dans le but d’accrocher la deuxième place de L1 et de se qualifier directement en Ligue des champions la saison suivante.

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L’autre but du mercato hivernal sur le Rocher, c’est d’offrir du temps de jeu - ailleurs - à ceux qui n’en ont pas eu depuis le début de saison. Pour Monaco, Hutteau n’est pas inquiet : « Le mercato monégasque va être moins compliqué qu’à Lille par exemple, dans le sens où tout va marcher par des prêts. Leur but n’est pas de vendre, mais d’aguerrir les jeunes joueurs afin qu’ils reviennent meilleurs la saison prochaine. »

Lille, pour faire rentrer des sousous dans la popoche. Lille, parlons-en. D’un projet très ambitieux cet été, le club est passé du tout ou rien en l’espace de quelques mois. Un recrutement de joueurs à fort potentiel mais des résultats qui ne suivent pas, un coach renommé (Marcelo Bielsa) viré avant même la trêve hivernale, et maintenant la DNCG, le gendarme financier du foot français, qui, sans réelles garanties au sujet de la solidité financière du club, interdit au Losc de recruter cet hiver.

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Les dirigeants lillois vont donc devoir vendre, tout en gardant à l’esprit que l’effectif n’est pas large et qu’il y a encore une fin de saison à sauver. En gros, on n’aimerait autant être dans la peau des dirigeants nordistes cet hiver que dans celle du PDG de Monsanto qui voit Elise Lucet débouler à toute balle vers lui, micro en main et branche de lunette à la bouche.

« Je pense que ça va être un hiver difficile pour les dirigeants lillois, confirme Pierre Dreossi. Déjà parce que la valeur de beaucoup de leurs joueurs n’est pas suffisamment reconnue pour pouvoir bien les vendre. Ils ont misé sur des joueurs dont on pense qu’ils ont un gros potentiel mais qui ne s’est pas vraiment confirmé sur le terrain. Tout ça sans parler de la question des salaires, probablement élevés, de bon nombre de joueurs… C’est loin d’être gagné »

D’autres clubs seront sûrement amenés à lâcher un peu de lest, Lyon avec Grenier (et Ferri ?), Nice, peut-être, avec Sneijder (car oui les amis, Sneijder a signé au Gym l’été dernier) ou l’OM avec son "grantatakan" Mitroglou, mais ce ne sera rien à côté des trois clubs dont on vient de parler.

Les bons tuyaux

Alors, pour aider tout ce beau monde à bien vendre, ou plutôt à ne pas vendre trop mal, on a demandé à monsieur l’agent de nous donner leurs conseils de Noël. « La règle numéro 1, nous dit Christophe Hutteau, c’est de ne pas claironner que tu ne veux plus de ton joueur. Après il faut travailler en parfaite intelligence avec l’agent et le joueur pour que les choses soient claires. Il ne faut pas lui mentir. S’il n’a aucune chance de jouer dans le club en deuxième partie de saison, il faut le lui dire pour qu’il se cherche une porte de sortie. Et puis enfin, il faut être raisonnable sur les prix et ne pas demander trop. »

Ah, parce qu’il existe encore des dirigeants qui demandent beaucoup pour un joueur qu’ils ne veulent plus ? « Il y en a qui toujours qui rêvent, oui (rires) ! » En même temps, c’est la bonne période pour s’autoriser à rêver.

>> Pour finir, on s'est mués en directeur sportif (incompétent). Voici notre liste des dix joueurs les plus durs à vendre cet hiver. Vous en pensez quoi ?