FOOTPourquoi les Girondins de Bordeaux gardent-ils Jocelyn Gourvennec?

Bordeaux-Montpellier: Pourquoi le coach des Girondins Jocelyn Gourvennec n'est pas vraiment en danger

FOOTLe match contre Montpellier ce mercredi soir ressemble à un ultimatum pour le coach bordelais, et pourtant…
Damien Gozioso

Damien Gozioso

L'essentiel

  • Malgré deux mois et demi en chute libre, Gourvennec est toujours à la tête des Girondins de Bordeaux. Impensable dans beaucoup d’autres clubs.
  • Les supporters demandent sa démission mais le club semble pour l’instant lui maintenir toute sa confiance.
  • Dans les faits, certains éléments laissent penser que sa dernière heure n’est pas encore arrivée.

Un rythme de relégable. Avec seulement une victoire et deux nuls sur les onze dernières journées de Ligue 1, Bordeaux a pris autant de points (5) que Metz, ce qui en fait la pire équipe sur cette période. Dans d’autres clubs, il y a plusieurs semaines que la question sur l’avenir de Jocelyn Gourvennec ne se poserait plus : comme Hinschberger et Gourcuff (ou Bielsa), il aurait été prié de faire ses valises. Mais pas aux Girondins où Gourvennec trace sa route, peut-être pas si près que ça du précipice… Voilà pourquoi :

Il symbolise le projet du club

À son arrivée Jocelyn Gourvennec bénéficiait d’une belle réputation, son profil de coach audacieux plaisait à tout le monde et le club lui a confié les clés. « On ne peut pas à la fois dire qu’un entraîneur est responsable de tout avec un fameux projet, et dans le même temps expliquer que l’institution est supérieure aux hommes. Si c’est vraiment le cas il n’est pas la seule personne à remettre en cause » avance Alain Giresse, grand ancien des Girondins, contacté par 20 Minutes.

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« Pour l’instant on sent toujours l’osmose entre le coach et le reste des dirigeants » ajoute Lilian Laslandes, ex-buteur du club. Associé à chacune des décisions, Gourvennec est proche du président Stéphane Martin qui confiait récemment qu’il serait associé aux réflexions du mercato hivernal. Pas le signe d’un entraîneur sur la sellette.

Le vestiaire toujours avec lui

L’effectif actuel des Girondins, c’est le sien. Hormis quelques anciens comme Plasil ou Vada, tous les joueurs sont arrivés en même temps ou après lui. Si bien que jusqu’à aujourd’hui, jamais Gourvennec n’a semblé abandonné par les siens. « Personne ne lâche » répète-t-il en boucle depuis plusieurs semaines.

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« Au-delà de dire ça devant les micros, ils doivent avoir une vraie discussion entre eux parce que pour l’instant ça ne se voit pas, estime Lilian Laslandes. Pendant mon passage à Nice [saison 2007/2008], Antonetti nous avait demandés dans les yeux si nous étions toujours avec lui. Finalement on avait fait les efforts, on s’était repris en demandant au coach d’en faire de même ». « Aucun joueur n’a intérêt à le voir partir car personne ne se retrouverait gagnant d’une situation encore plus délabrée », juge Alain Giresse.

L’après pas préparé

« Si c’est un problème de vestiaire, le coach qui va arriver derrière sera dans la même merde », prévient Lilian Laslandes. Les techniciens compétents ne sont pas nombreux sur le marché, « et les pompiers de service ça marche une fois sur deux », tempère Giresse.

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Et puis, se séparer dès maintenant de Gourvennec qui a prolongé jusqu’en 2020 en fin de saison dernière aurait un coût : plus de cinq millions d’euros. De quoi grever sérieusement le budget prévisionnel des Girondins, autour de 65 millions d’euros, c’est en partie la raison pour laquelle les dirigeants temporisent, en espérant que le vent tourne enfin. Dès ce mercredi soir contre Montpellier ?