Stade Rennais: Il est grand temps que l'année 2017 se termine pour Morgan Amalfitano
FOOTBALL•L'ancien joueur de l'OM n'a remporté aucun match depuis son arrivée en Ille-et-Vilaine...Jeremy Goujon
L'essentiel
- Le milieu offensif est un peu le chat noir à Rennes, puisqu'en 14 rencontres, son bilan est le suivant : aucun succès, huit nuls, six défaites.
- Encore transparent à Metz, Amalfitano a néanmoins le soutien de son président. Suffisant pour rester au club cet hiver?
Visiblement, Sabri Lamouchi n’est pas du genre superstitieux. Ou alors, l’entraîneur du Stade Rennais n’avait pas vu cette donnée avant de coucher le nom de ses onze titulaires à Metz (1-1) : en 13 rencontres avec le SRFC, depuis son arrivée en février 2017, Morgan Amalfitano n’en a gagné aucune.
Tous dans le même panier, mais…
La malédiction s’est confirmée en Moselle, où l’ancien joueur de l’OM (32 ans), après avoir purgé une suspension de trois journées, était aligné d’entrée (avant d’être remplacé à la pause). Bien sûr, le nul concédé face aux Grenats, lequel fait tache au vu du classement et de la forme des Lorrains à domicile (c’est leur premier point de l’exercice en cours à Saint-Symphorien…), n’est pas imputable au seul milieu offensif.
« Je ne sais pas, peut-être qu’à Rennes, on ne doit gagner que trois matchs d’affilée, pas plus. Ça m’ennuie, réagissait Lamouchi dans Jour de foot. On était venus avec d’autres intentions, d’autres ambitions. Ça ne s’est absolument pas vu sur le terrain. Au vu de la prestation, on peut s’estimer heureux de repartir avec un point. » Au-delà de la faillite collective, le cas Amalfitano interpelle quand même.
Au début, tout allait bien
Cela avait pourtant bien démarré pour l’international français (une sélection), recruté dans les ultimes heures du dernier mercato d’hiver. Après deux aimables mises en jambe à Bordeaux et Angers, le joueur régala le Roazhon Park lors de la réception de Nice (2-2, le 12 février), inscrivant au passage un but « à la Jérôme Leroy ».
De quoi donner raison à Christian Gourcuff, déjà sous le charme de Morgan Amalfitano au FC Lorient (2008-2011), et qui l’aura donc ramené en Bretagne. « Déjà, c’est un bon joueur de foot, déclarait à l’époque le technicien finistérien. C’est ensuite un joueur de caractère, [qui a] la volonté sur le terrain de jouer, de prendre le ballon, de s’imposer. » En dépit des louanges ininterrompues de son mentor, Amalfitano ne confirmera cette entrée en matière prometteuse.
Et Morgan devint Amalfinito
Depuis ce fameux match contre Nice, aucune autre réalisation, ni de première passe décisive n’est venue garnir ses statistiques personnelles. Souvent blessé, le… Niçois de naissance a du mal à finir les rencontres (il en a seulement disputé quatre dans leur intégralité avec les Rouge et Noir), quand ce n’est pas son « caractère » qui lui joue des tours. Ainsi, il compte déjà deux expulsions à son actif cette saison, à Toulouse et Strasbourg. Pour l’un des rares trentenaires de l’effectif (avec Ludovic Baal, Romain Danzé et Yoann Gourcuff), l’argument de l’expérience en prend un coup…
Devenu la tête de Turc des supporters, avec pour climax une sortie de stade houleuse le 30 septembre, à la suite du revers face à Caen (0-1), Morgan Amalfitano a hérité du surnom peu flatteur d’« Amalfinito ». Si sa piètre partition, samedi soir, semble donner raison aux fans (L’Équipe le crédite d’un 3 sur 10 ce dimanche), il en est un, malgré tout, qui croit encore en ses capacités.
Létang l’apprécie
« Morgan est très attachant, je le connaissais déjà avant, a assuré le nouveau président exécutif Olivier Létang, dans les colonnes de Ouest-France. On a eu un échange à Dinard [où le Stade Rennais fut en stage afin de préparer le derby contre Nantes]. Il faut renouer la relation de confiance. Un joueur, avant d’être un footballeur, c’est un homme. Il faut que l’homme soit bien dans sa vie pour performer sur le terrain. Zlatan à 35 ans ou un petit de 14 ans, les deux peuvent être fragiles. Morgan a des qualités. S’il est performant à l’entraînement, disponible, il fera partie du projet. »
Amalfitano a désormais trois affiches de gala devant lui pour tenter de boucler 2017 sur une ou plusieurs notes (enfin) positives (Marseille en Coupe de la Ligue, Paris et Monaco en L1). Histoire de tourner plus sereinement la page d’une année compliquée, et repartir sur de meilleures bases en 2018. À Rennes ou ailleurs…