À bout, ils ont déserté le virage Sud à la mi-temps du match face à Strasbourg. Les membres des Ultramarines - principal groupe de supporters des Girondins - n’avaient plus fait cela depuis 2011… C’était le soir de la démission de son poste d'entraîneur de Jean Tigana. Vendredi soir, avant de partir et alors que Bordeaux perdait très vite pied, ils ont demandé la démission de Jocelyn Gourvennec, bruyamment, durant de longues minutes. Pour l’instant le Breton est toujours là et maintient son cap.

Seulement une soirée sans ?

La ligne de défense de l’entraîneur bordelais est simplissime : « En 2017, à part les deux matchs contre Paris on n’a pas raté de match à domicile. On a été battu par Monaco mais en restant cohérent. Là (face à Strasbourg, NDLR), c’est le premier match qu’on rate, et c’est au plus mauvais moment ». Voilà qui explique peut-être la défaite contre un promu, mais pas la spirale catastrophique dans laquelle les Girondins tombent un peu plus tous les week-ends. La situation est de plus en plus préoccupante, Bordeaux avance à un rythme de relégable et les solutions tardent à venir.

« Les insinuations ne m’impactent pas »

« Je me sens impuissant sur ce match, pas sur la situation » ajoute Gourvennec, citant en exemple la réaction de ses joueurs face à Saint-Etienne il y a peu. Seulement, face à une équipe en perdition mentalement et dans le jeu, difficile d’y voir réellement une référence.

« Je comprends la colère »

Par moments l’entraîneur a semblé touché physiquement et émotionnellement lors de son passage face aux journalistes, mais pas question de baisser les bras. « Le football m’a choisi très tôt, c’est en moi, c’est une vocation » dévoile-t-il avec sincérité. Et interrogé sur la fronde de plus en plus audible à son encontre il reste sobre : « je comprends la colère ». Reste à savoir si sa situation est tenable pour lui, « je suis pragmatique, affirme Gourvennec. Je mets toute mon énergie sur les choses que je peux maîtriser, avec mon groupe et mon staff ».

Dans la tempête, pas grand monde pour venir le soutenir. Aucun joueur ne s’est arrêté en zone mixte après la rencontre face à Strasbourg, et le président Stéphane Martin non plus n’a pas souhaité s’exprimer. « On reste sur la même longueur d’ondes avec la direction » a affirmé l’entraîneur. Il faut l'espérer, la suite va venir vite, dès ce mardi soir à Toulouse pour un huitième de finale de Coupe de la Ligue. Le TFC aussi est mal en point et Bordeaux s'est déjà imposé au Stadium cette saison. C’est d’ailleurs la seule victoire à l’extérieur du club. Rééditer la performance aurait un double intérêt pour les Girondins : rester en course dans une compétition qui offre l’Europe, et donner de l’air à son coach. Pas du luxe dans un cas comme dans l'autre.