SPORT AUTOVIDEO. Deux accidents en huit jours… Les rallyes sont-ils bien sécurisés?

VIDEO. Rallye: Deux morts et trois blessés en huit jours... Les courses sont-elles assez sécurisées?

SPORT AUTOTrois spectatrices ont été légèrement blessées lors du rallye du Var, ce week-end. La semaine dernière, un pilote et son copilote se sont tués lors d’une course, à Lançon-de-Provence…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Il y a eu de très nombreux accidents de rallye, cette année encore. Au moins huit personnes sont décédées en 2017, selon notre comptage.
  • Les deux accidents successifs, dans le Sud-Est, montrent que la discipline peut encore faire de gros progrès en termes de sécurité.

Les images du choc laissaient craindre le pire. Le fait qu’une des blessées soit évacuée en hélicoptère, aussi. Finalement, le bilan de la sortie de route d’une voiture lors du rallye du Var, ce week-end, est moins lourd que prévu : deux spectateurs ont été légèrement touchés, et la jeune fille héliportée ne souffre que d’une fracture du poignet.

L’accident est donc bien moins dramatique que celui qui a endeuillé le Rallye du Mistral, samedi dernier, à Lançon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) : un pilote et son copilote sont morts sur le coup. Leur voiture a heurté un arbre.

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Ces deux accidents en huit jours, « c’est la loi des séries, malheureusement », estime Alain Mahé, patron du Rallye du Var depuis 38 ans. Au téléphone, on sent l’ancien pilote un peu agacé, et surtout très abattu. Car les spectateurs blessés étaient installés dans une zone interdite au public. Alain Mahé :

« C’était une zone interdite, balisée en rouge ! Je suis écœuré du comportement de certains spectateurs. Certains viennent uniquement pour picoler, ils ne respectent aucune consigne ! »

« C’était effectivement une zone interdite, et les spectateurs ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas : c’est clairement précisé, le balisage est très clair », confirme Sébastien Gibier, commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière. « Les voitures d’encadrement sont passées, elles ont dit "il ne faut pas rester là", abonde Gilbert Giraud, président de la commission sécurité de la Ligue du Sport Automobile Paca. Apparemment, les gens ont bougé entre le passage des voitures historiques et celui des modernes. »

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Et l’accident de Lançon-de-Provence ? La faute à pas de chance, assurent les officiels. Jacques Arzeno, organisateur de courses dans la région d’Istres et proche du pilote décédé :

« Franchement, vous avez cet accident dix fois, vous vous tuez une seule fois. Ils ont eu la malchance de taper l’arbre, et surtout de taper dans le pare-brise. C’est un coup de malchance. La voiture était nickel, le pilote est un maniaque de la préparation. Il a peut-être été un peu optimiste avec sa vitesse et sa trajectoire. Mais le pilote connaît les risques de son sport ! »

Et les risques sont élevés, clairement. Depuis le début de l’année 2017, au moins huit personnes, parmi lesquelles six pilotes, sont décédées lors de rallyes ou de courses de côtes, selon les archives de 20 Minutes. Neuf personnes (huit spectateurs et un copilote) ont été blessées, plus ou moins gravement. Impossible d’obtenir un bilan plus précis de la part de la Fédération française du sport automobile (FFSA), qui n’a pas répondu à nos sollicitations. « Il y a une dizaine de morts par an, c’est assez stable », nous confie une source proche de l’instance.

Quelles solutions ?

« C’est toujours trop, reconnaît Gilbert Giraud, le Monsieur Sécurité de la FSA Paca. Mais si on compare avec le nombre de noyés en France, c’est minime. » Il y a effectivement plus de trois noyades par jour, en moyenne en France, chaque été. Ce qui ne signifie pas que les rallyes ne peuvent pas améliorer leurs conditions de sécurité. Nos différents interlocuteurs ont vu de nombreuses améliorations possibles :

  • Des amendes pour les spectateurs mal placés. « Je n’organiserai pas le rallye l’an prochain s’il n’y a pas un système d’amende », jure Alain Mahé, patron du rallye du Var. Ça tombe bien : « Un décret qui prévoit des amendes vient de tomber, il entre en application en décembre, indique le chef d’escadron Sébastien Gibier. Ce n’était pas encore possible cette année. »
  • Augmenter le nombre de bénévoles sur le bord des routes. « Cela représente des coûts financiers importants, il faut leur donner du matériel, les nourrir, les acheminer… Mais ça me semble obligatoire », estime Gilbert Giraud.
  • Ralentir ou modifier les parcours. « Après la mort de deux spectateurs à Istres, on a fait des chicanes sur le parcours, pour ralentir la vitesse à certains endroits stratégiques », explique par exemple Jacques Arzeno.

Il le martèle, « le risque zéro n’existe pas ». Mais les amateurs de rallye en ont tout de même assez de ces « RIP » qui pullulent sur leurs comptes Facebook…