VIDEO. ASSE-OL: Les cinq temps forts depuis les tribunes d'un derby complètement dingue
FOOTBALL•Ce 115e derby de l’histoire n’est pas près d’être oublié par les supporters des deux camps. Voici un retour sur les événements les plus insolites de ce bouillant rendez-vous, dimanche à Saint-Etienne…A Saint-Etienne, Jérémy Laugier
L'essentiel
- Plus que jamais, les tribunes ont fait parler d’elles à l’occasion d’un derby largement remporté (0-5) par l’OL.
- Entre tifos, banderoles, fumigènes, chants et envahissement de terrain, 20 Minutes fait le point sur une soirée follement particulière.
Chaque année, le derby a son lot de polémiques. Après le pétage de plomb de Corentin Tolisso et la mystérieuse sortie de Fabien Lemoine la saison passée, le maillot brandi par Nabil Fekir et l’envahissement du terrain par les supporters stéphanois occupent l’espace médiatique depuis dimanche soir. 20 Minutes revient sur les cinq temps forts des tribunes durant ce derby ASSE-OL, entre passion débordante et provocation.
Les tifos stéphanois donnent le ton. Toujours très attendus, les tifos du derby n’ont pas déçu dans les deux kops. Si les Magic Fans ont opté pour un lion en mauvaise posture avec comme inscription « Pour l’amour de Sainté, pas de grâce, pas de pitié ! », le kop sud s’est lancé dans une belle référence cinématographique. « Pas de cinéma, ce soir on a : LA HAINE », ont d’abord indiqué les supporters stéphanois. Une haine qui allait prendre tout son sens deux heures plus tard, après une sanglante « manita » lyonnaise.
Dans un deuxième temps de tifo, le kop sud a dévoilé les trois personnages principaux du film culte de Mathieu Kassovitz, avec comme devise du soir : « L’important, c’est pas la manière… C’est la victoire ! » Finalement, la version originale de La Haine – « L’important c’est pas la chute… C’est l’atterrissage » – colle parfaitement à l’état d’esprit des Verts après pareille claque dans le derby. Puisque le niveau d’aseptisation des tribunes semble sans limite en France, le Conseil national de l’éthique (CNE) a décidé de saisir la Commission de discipline de la LFP, car elle « regrette qu’un tel message, incitant un comportement antisportif et contraire aux valeurs du football, ait pu être affiché dans un stade ». Jusqu’ici tout va bien…
Les fumigènes passent toujours aussi bien les fouilles. Dans aucun autre stade de Ligue 1, on a la possibilité d’assister aussi souvent à autant de craquages de fumigènes. Qui dit derby dit même festival pyrotechnique dans le Forez. A tel point qu’après seulement 30 secondes de jeu, Clément Turpin a dû interrompre une première fois la partie en raison d’une fumée venue du kop sud et recouvrant tout le terrain.
Sept minutes d’interruption qui pourrait déjà coûter cher au club stéphanois, notamment au vu de son historique en la matière. D’autres torches ont été allumées plus tard dans le match, côté nord comme sud, sans que le derby ne soit à nouveau interrompu. Enfin, pas à cause de fumigènes en tout cas.
La banderole « provoc' » du parcage lyonnais. Venus à 850 et non à 771 comme cela était initialement prévu, les supporters lyonnais se sont distingués de différentes manières durant ce 115e derby. D’après Le Progrès ce lundi, Saint-Etienne Métropole va déposer une plainte en raison de dégâts (sièges arrachés, WC détruits, portes de toilettes défoncées) évalués entre 30.000 et 40.000 euros de leur côté.
Repérée par 20 Minutes en fin de première mi-temps, la banderole la plus « provoc' » de la soirée en termes d’esprit derby « Arrêtez de vous reproduire en famille » a sans surprise provoqué un tollé sur les réseaux sociaux durant toute la soirée. Ce n’est à coup sûr pas le premier ni le dernier message de ce type dans un ASSE-OL.
Soudain, les Stéphanois envahissent le terrain. Entre le jet de pétard sur Anthony Lopes à Metz, la bagarre avec des spectateurs bastiais, les graves incidents contre Besiktas ou encore la récente échauffourée avec joueurs et supporters d’Everton, l’OL avait déjà vécu de nombreux épisodes assez dingues depuis un an. Les joueurs de Bruno Genesio peuvent en rajouter un à la liste depuis dimanche. Evidemment frustrés du non-match de leur équipe totalement humiliée sur sa pelouse face au voisin lyonnais (0-5), les deux kops stéphanois ont décidé d’arrêter d’encourager leurs joueurs, d’enlever la bâche de leurs groupes respectifs puis carrément de descendre sur la pelouse après le cinquième but.
Rien ne dit que sans la célébration mi-chambreuse, mi- « provoc' » de Nabil Fekir à la 85e minute de jeu, les événements ayant entraîné une longue interruption de la fin de match auraient pu avoir moins de conséquences et être mieux maîtrisés par la sécurité. En effet, ce sont surtout des Magic Fans côté nord qui ont pu rejoindre la pelouse. Or ils n’ont pas pu voir de l’autre bout du stade le comportement du capitaine lyonnais.
Le parcage lyonnais savoure. Après trois défaites de suite dans le Chaudron, les 850 supporters lyonnais qui étaient du court voyage dimanche ne risquent pas d’oublier cette soirée de sitôt. Dans un stade Geoffroy-Guichard presque totalement déserté par les Stéphanois durant l’interruption de plus de 30 minutes, ceux-ci ont pu se régaler à coups de « olé, olé » à chaque passe réussie dans les cinq ultimes minutes de jeu.
Et quelques minutes après le vrai coup de sifflet final, ils ont eu la bonne surprise de voir Anthony Lopes puis certains de ses partenaires revenir sur la pelouse afin de partager ce succès historique dans le derby avec eux. Les chants et le fameux « Ahou » ont alors pu résonner dans un Chaudron qui n’avait jamais été aussi lyonnais.