Coupe Davis: En feu à Bercy, Benneteau aura quand même du mal à gratter une place en équipe de France
TENNIS•La hiérarchie est quand même déjà plutôt bien établie...Aymeric Le Gall
L'essentiel
- Julien Benneteau a atteint la demi-finale du tournoi de Bercy.
- Il a fait mieux que tous les autres Français en lice dans ce Masters 1000.
- Pour autant, sa place avec l'équipe de France pour la finale de la Coupe Davis est loin d'être gagnée.
Il n’y aura pas eu de quatrième. Rincé par ses trois exploits en trois jours, durant lesquels il aura successivement claqué Jo-Wilfried Tsonga (n°15 mondial), David Goffin (n°10) et Marin Cilic (n°5), Julien Benneteau n’a pas eu les cannes assez solides pour venir à bout d’un très bon Jack Sock en demi-finale du tournoi de Bercy.
« Physiquement j’étais dans le dur après tous les efforts fournis cette semaine. C’est pas évident d’enchaîner jour après jour à haute intensité et d’en avoir encore sous la semelle en fin de semaine », lâchait-il quelques secondes après la balle de match, au micro du speaker. Dans sa voix, de la joie, pas de déception. Encore heureux, car Benneteau a réalisé un parcours au goût framboise, lui qui était probablement l’un des Français qu’on attendait le moins cette semaine.
Benneteau, premier de la classe à Bercy
Pour ses potes et compatriotes (et potentiels concurrents ?), ce ne fut pas franchement la même mayonnaise. Que ce soientGasquet, Tsonga et Mannarino, sortis au deuxième tour, ou Pouille, éjecté en huitième, aucun n'a vraiment flambé. Et comme la finale de la Coupe Davis arrive à grand pas (24-26 novembre, à Lille), forcément, on pourrait penser que Benneteau sort de ce duel à distance avec une toute petite tête d’avance.
Sauf qu’en fait c’est pas du tout le cas. Ça se saurait si une place en équipe de France se jouait sur le dernier tournoi de la saison, Masters ou pas Masters, Paris ou pas Paris. Mais ça ne nous a pas empêchés de tâter le terrain auprès de Julien Benneteau, en conférence de presse samedi soir, en lui demandant s’il pensait avoir marqué des points.
Attention, un joli "à question con-réponse con" dans trois, deux, un: « Si j’ai marqué des points ? Oui, forcément j’ai marqué plus de points que si je m’étais fait sortir au premier tour ! » On l'a pas volée celle-là. « Si vous me demandez aujourd’hui si j’ai envie de jouer à Lille dans trois semaines, évidemment. Personne ne va vous dire le contraire, a-t-il avoué plus sérieusement. Mais la hiérarchie n’est pas bousculée pour autant… »
On (re) fait l’bilan
S’il a du mal à se projeter avec les Bleus, c’est qu’il sait que ça se bouscule aux portillons de la maison Noah. Regardons à la louche l’état de la concurrence qui se présente face à papy Bennet'.
>> Tsonga, parce que ça ne se discute même pas
Malgré son élimination directe de Bercy (contre Benneteau, tiens, tiens), Tsonga est de retour en forme. Sa victoire au tournoi de Vienne la semaine avant Paris l’a prouvé et, sauf pépins physiques emmerdants, Jo-Wil sera de la partie.
>> Pouille, touché mais debout (et motivé)
Malgré une petite blessure contractée à Bercy, Pouille ne semble pas trop inquiét. « Ça va, il y a trois semaines complètes avant la finale, disait-il après Bercy. L’important va être de se reposer, de se soigner, et de pouvoir attaquer à fond si je suis appelé à jouer. » En tant que numéro 2 français, il n'y a pas de doute à avoir là-dessus.
>> Gasquet, un café (court) serré
Ah, Richard. Ce bon vieux Richard. Malgré un passage éclair par Bercy en mode « je suis venu vous claquer la bise, je reste pas » (il s’est fait sortir par Dimitrov au deuxième tour), le Biterrois a réalisé une tournée asiatique pas dégueu et postule lui aussi à un rôle dans cette équipe de France. « Je serai à 100 % si je dois jouer cette finale, a-t-il prévenu en début de semaine. Le cas échéant, je peux jouer le simple, le double, même porter les serviettes si nécessaire. » En gros, Gasquet ne laissera pas sa part aux chiens.
>> Mannarino, le maillon qui se croit faible mais qui ne l’est pas
Finalement, de tous les tops français, c’est celui qui semble le moins croire à une qualif en Coupe Davis (il est portant le numéro 3 français). S’il y a une place à prendre pour Benneteau, c’est peut-être la sienne. « Il y a de meilleurs joueurs que moi, qui jouent bien en ce moment, et qui ont l’expérience de la Coupe. Je ne suis pas le choix qui vient à l’esprit en premier », nous avait-il glissé après avoir sorti joliment David Ferer. Ca dégouline de confiance tout ça...
Bon, on aurait pu aller plus dans les détails, mais comme on a déjà fait le bilan il y a quelques jours, le plus simple c’est encore de s’y reporter. Ce n'est pas de la fainéantise, c'est du pragmatisme. Tout ça pour dire qu’à l’arrivée, de la place pour Benneteau, il n’y en a pas des masses.
Capitaine, c’est quoi le plan déjà ?
A moins que. A moins que quoi ? Ben à moins que sa plus grande chance de jouer contre la Belgique, ce soit en double. On va laisser l’intéressé développer sur ce sujet.
« Une chose est sûre, j’ai toujours très bien joué le double grâce à mes qualités de simple. Avoir bien joué en simple récemment et avoir fait des matches de double aussi, si on doit faire appel à moi, ça ne peut que m’aider pour un double. Et je viens sans hésiter » »
Tout va dépendre en fait de la stratégie que Noah va adopter au stade Pierre-Mauroy. A savoir, sélectionner une équipe resserrée ou faire appel à un groupe élargi. Ça, Ju’ l’a parfaitement capté: « On verra quel groupe Yannick Noah va appeler pour préparer cette finale. Ça dépend, s’il ne prend que quatre joueurs, ça voudra dire que… voilà. S’il en prend cinq ou six, peut-être que j’ai une petite chance. Ça va dépendre de sa stratégie, on va attendre sa décision. » Oui, voilà, faisons ça.