Bordeaux: Vitesse, concentration, amateur... Les courses de drone, un véritable spectacle
DRONE•La deuxième étape du championnat de France se déroule au Parc des expositions, ce week-end...Clément Carpentier
L'essentiel
- Près de 3.000 personnes pratiquent cette activité en France en 2017.
- Pilote de drone, c'est une sport à part entière.
- Cette discipline tente de se professionnaliser au fil des années.
Ces drones sont de véritables formules 1 des airs. En course, ils peuvent atteindre jusqu’à 200 km/h pour les plus puissants. Malgré ce spectacle grandiose, ce sport reste encore très méconnu en France. Mais cela ne devrait pas durer longtemps…
Une discipline en plein développement
Aujourd’hui, ils sont près de 3.000 en France à participer régulièrement à des courses. Des pilotes venus pour « la plupart des clubs d’aéromodélisme depuis trois ans. Ils sont rattachés à cette Fédération. Il y a aussi de plus en plus de teams qui se montent », souligne Dominique Uranga, l’organisateur de la « Drone Race Cup », en regardant les machines voler devant lui sous l’un des hangars du Parc des expositions de Bordeaux.
Parmi celles-ci, il y a le drone de Fabien « Je faisais de l’avion et de l’hélicoptère avant de découvrir cette discipline à travers des vidéos. Après, c’est devenu une passion. En plus, c’est encore très convivial car on est dans l’âge jeune de ce sport. » Tellement jeune que les pilotes font souvent tout de A à Z (« on passe autant de temps à l’atelier qu’à s’entraîner ») et courent après les sponsors.
Concentration, précision, vitesse, adrénaline …
Et si au départ, on pourrait penser qu’il s’agit juste d’un loisir, on se rend rapidement compte que c’est un sport à part entière. « Ça demande une grosse préparation mentale pour être au top de sa concentration. Il faut être endurant et savoir gérer l’adrénaline », explique le jeune pilote de 30 ans, originaire de Cestas en Gironde. En effet, les petits bolides foncent à des vitesses impressionnantes sur un circuit avec des obstacles. Et à la moindre seconde d’inattention, c’est le crash.
Les accidents sont fréquents lors de ces courses disputées le plus souvent à quatre. D’ailleurs, les pilotes équipés de leur télécommande et casque enregistrent plusieurs drones avant le début de la compétition. C’est le cas du Bordelais Jim : « Une bonne machine coûte 500 euros et en rajoutant le matériel et la maintenance, le tout nous revient un peu près à 1.200 euros. » Un vrai coût.
Une passion, pas encore un métier
Très peu des pilotes vivent aujourd’hui de leur passion. A en croire Fabien, « le nombre de professionnels se compte sur les doigts d’une main. Les sponsors peuvent simplement nous aider sur le défraiement ou le matériel mais c’est rare. » Si lors de la « Drone Race Cup » de Bordeaux, il y aura un « prize money », la plupart du temps ce n’est pas le cas. Il y a juste des prix symboliques pour les meilleurs.
Mais Fabien et Jim ne perdent pas l'espoir que leur sport devienne un jour professionnel. Ils aimeraient que la France et l’Europe suivent le chemin des Etats-Unis. De l’autre côte de l’Atlantique, les ligues se développent et surtout des chaînes diffusent les compétitions en direct. À Bordeaux, l’on est encore loin de ça mais ça mérite le coup d’œil.