Stade Rennais: Petit à petit, James Léa Siliki fait son nid (mais le plus dur commence)
FOOTBALL•Selon Christian Gourcuff, le milieu de terrain a été «épatant» samedi soir à Montpellier...Jeremy Goujon
L'essentiel
- Formé au PSG puis à Guingamp, le natif de Sarcelles évolue au SRFC depuis plus de trois ans.
- Joueur polyvalent, il a été titularisé à trois reprises sur les quatre derniers matchs officiels du club rouge et noir.
Il y a des choses qui ne changent pas au Stade Rennais. La 43e semaine de l’année, par exemple, porte toujours bonheur aux Rouge et Noir. En 2016, la formation de Christian Gourcuff y avait remporté trois victoires consécutives, toutes compétitions confondues.
Brandon, mais pas que
Rebelote en 2017 puisque, après le succès contre Lille (1-0) et la qualification en Coupe de la Ligue à Dijon (1-2), le SRFC s’est imposé samedi soir à Montpellier (0-1). Et puis, de nouvelles têtes apparaissent. Comme celle de l’attaquant espagnol Brandon, passeur décisif en Bourgogne et buteur dans l’Hérault pour ses deux premiers matchs sous les couleurs bretilliennes.
Il y a également James Léa Siliki, jugé « épatant » ce week-end par son entraîneur, Christian Gourcuff. Certes, le milieu relayeur d’origine camerounaise (21 ans) avait déjà goûté à la Ligue 1 la saison passée, en entrant au cours du derby face à Nantes (1-1), ainsi qu’à la Coupe de France (contre son premier club formateur, le PSG, le 1er février). Cette fois, le joueur est davantage utilisé (il a participé à neuf des onze journées de championnat), allant même jusqu’à être titularisé par Gourcuff, dont l’effectif fut (ou continue d’être) décimé par les blessures et suspensions.
De Paris à Guingamp
Son « vrai » baptême du feu, Léa Siliki l’a donc connu donc à Guingamp, le 14 octobre, quand il a figuré dans un onze de départ de L1, une première dans sa carrière. Guingamp, justement, ou un club avec lequel il aurait pu démarrer chez les professionnels, car c’est dans les Côtes-d’Armor qu’il a poursuivi son apprentissage, entre août 2011 et juin 2014. Il faisait alors partie d’une prometteuse génération 1996 aux côtés, notamment, de Tanguy Ndombele (aujourd’hui à Lyon) et Marcus Coco.
« Au PSG, j’avais un confort familial parce que j’étais proche de ma famille [il est né à Sarcelles], racontait James Léa Siliki à Ouest-France, en décembre 2016. Mes bases partent de là-bas. Guingamp, ce fut un choix dur, qui n’était pas facile à prendre. Ce n’était pas mon choix premier en plus. Mais je me suis vraiment façonné en tant qu’homme, loin de ma famille. »
Un côté dilettante
Coach de l’équipe réserve de l’EAG au moment des faits, Coco Michel, contacté par 20 Minutes, se rappelle d’un garçon « talentueux qui allait intégrer (son) groupe [après avoir déjà évolué en CFA 2] », avant le hic. « Grosso modo, il m’avait donné son accord verbal pour signer à Guingamp. Il passait son bac, donc je n’avais pas voulu l’embêter par rapport à ses études. Au final, on l’attend toujours (sic) », regrette celui qui est devenu directeur du Pôle Espoirs de Ploufragan.
aLionel Rouxel, entraîneur des U19 guingampais à l’époque, a encore mieux connu l’animal. « James, il a un pied gauche assez exceptionnel, pose l’actuel sélectionneur de l’équipe de France U18. C’est un joueur à qui on n’apprend pas grand-chose au niveau du jeu et au niveau technique, parce qu’il avait déjà tout. Mais il manquait de constance, défensive et offensive, car se sachant au-dessus techniquement, il en faisait parfois un peu moins. » Pas de quoi rebuter, cependant, l’EAG.
Rouxel demande à voir
« On a toujours voulu le garder, assure ainsi Rouxel. Il voulait un contrat stagiaire, sauf qu’on estimait qu’il fallait le mériter. Il devait donc aller le chercher, ce contrat. Il ne l’a pas obtenu à Guingamp, mais à Rennes [où Léa Siliki passa ensuite pro, le 5 juin 2016, avant d’être prolongé un an plus tard]. » Ayant la « grande chance » de « puer le foot », comme l’affirme Coco Michel, James Léa Siliki, dont la force est aussi d’être polyvalent (outre dans l’axe, il peut jouer côté gauche, derrière ou au milieu), va devoir désormais accomplir le plus dur : confirmer sur la durée.
« Il peut se mettre au niveau sur un match, maintenant il faut qu’il le fasse sur dix, considère Lionel Rouxel. À Montpellier, il avait tout à gagner, et il a été performant. Ce que je dis toujours aux jeunes joueurs, c’est qu’il faut poser problème à l’entraîneur en disant : "Voilà, moi, je suis capable d’être titulaire plusieurs matchs en Ligue 1". James, qui a la faculté d’être intelligent et plutôt à l’écoute, peut le faire. Mais même si je pense qu’il a mûri, je demande à voir… »