PSG: «Je suis venu tranquille, je repars très tranquille», Nasser al-Khelaifi a été entendu par la justice suisse
FOOTBALL•Le président de beIN Media et du Paris SG est soupçonné d'avoir corrompu Jérôme Valcke, ex-N.2 de la Fifa, pour l'attribution des droits de diffusion de deux Coupes du monde.Bertrand Volpilhac
«Je n'ai rien à cacher»: Nasser Al-Khelaïfi, président de beIN Media et du Paris SG, a été entendu mercredi à Berne par la justice suisse, qui le soupçonne d'avoir corrompu Jérôme Valcke, ex-N.2 de la Fifa, pour l'attribution des droits de diffusion de deux Coupes du monde.
C'est en qualité de patron de beIN Media que le Qatari de 43 ans s'est expliqué durant toute la journée, après une arrivée discrète vers 9h30 qui lui a alors permis d'échapper à la vingtaine de journalistes, présents devant le bâtiment judiciaire.
Puis, avec un sourire, le Qatari a fait sa première déclaration publique dans cette affaire, devant la presse, vers 16h30: «J'ai demandé à venir en Suisse pour donner mes explications, je n'ai rien à cacher, je suis disponible pour le procureur général s'il veut me revoir, je suis venu tranquille, je repars très tranquille».
L'affaire a éclaté le 12 octobre, quand la justice suisse a révélé l'ouverture d'une enquête pour «corruption privée» présumée dans l'attribution des droits médias des Coupes du monde 2026 et 2030, visant Al-Khelaïfi, corrupteur présumé, et Valcke, corrompu présumé.
Mais ce n'est pas le début de l'histoire. Le MPC a en réalité lancé sa procédure le 20 mars 2017, une enquête qui a conduit à une opération «coordonnée», menée simultanément en France, en Grèce, en Espagne et en Italie.
Pour le volet français, le 12 octobre, les bureaux parisiens de la chaîne de télévision qatarie beIN Sports ont été perquisitionnés par les services du parquet national financier (PNF) français.
Le lendemain, une villa à Porto Cervo, marina de carte postale en Sardaigne, estimée à 7 M EUR, a été perquisitionnée et saisie par la police italienne. Cette dernière soupçonne que cette résidence «constitue le "moyen de corruption" utilisé par Nasser Al-Khelaïfi (...) à l'encontre (de Jérôme Valcke) pour acquérir les droits télévisés» incriminés.
Me Francis Szpiner, son avocat, avait expliqué mercredi dernier à l'AFP que son client «contestait toute corruption» et «souhaitait être rapidement entendu à sa demande par le ministère public de la Confédération suisse».