FC Nantes: Le Krhin n'a jamais été (presque) parfait
FOOTBALL•La carrière du milieu de terrain slovène de 27 ans peine à décoller...David Phelippeau
L'essentiel
- Rene Krhin a été prêté un an au FC Nantes par le club espagnol de Grenade cet été.
- Grand espoir du football slovène, ce milieu de terrain défensif s’est quelque peu perdu depuis une dizaine d’années.
Dimanche, c’était enfin l’heure du (Rene) Krhin. Face aux Girondins de Bordeaux (1-1), le milieu de terrain slovène, prêté cet été par Grenade, a été titularisé pour la première fois de la saison. Une première mitigée pour certains, encourageante pour d’autres. Claudio Ranieri fait partie de la seconde catégorie : « Il a été très costaud, il a joué simple. Je trouve qu’il a retrouvé un bon rythme. » Sera-t-il titulaire encore samedi pour la réception de Guingamp ? C’est loin d’être sûr.
A 27 ans, cet international slovène n’a quasiment jamais réussi à s’imposer partout où il est passé. Au point de générer de l’indifférence voire de l’étonnement quand on interroge des personnes qui l’ont bien connu. « Je suis surpris qu’on m’appelle encore pour lui, lance d’emblée Massimo Franchi, journaliste à Tuttosport, qui a entraperçu Krhin à l’Inter Milan et Bologne entre 2009 et 2015. Je n’en pense rien de spécial. Ce n’est pas une étoile, mais un joueur normal. Mais, qu’est ce qu’il représente dans le foot mondial ? » Pas grand-chose à ce jour. Il y a une dizaine d’années, le foot slovène pensait pourtant posséder une future star avec Rene Krhin.
Formé au NK Maribor, le milieu de terrain, qui ressemble étrangement son prédécesseur à son poste Guillaume Gillet, a été repéré très jeune par le club lombard. « L’Inter m’a repéré lors d’un tournoi U15 ou U16 », avait expliqué le joueur lors de sa présentation début septembre.
« C’était le plus grand espoir du pays quand il est parti à l’Inter », se souvient Damien Feuillie, qui suit le football slovène pour le site footballski.fr. Juillet 2009, le grand saut chez les pros pour lui. José Mourinho l’appelle pour une tournée de présaison. Krhin joue quelques bouts de matchs, mais peine à se frayer un chemin. Concurrence, manque de discipline, mais surtout blessures. Le Slovène disparaît progressivement. Ressort un peu la tête de l’eau pendant son prêt à Bologne de quatre saisons (2010-2014) puis végète entre l’Inter et un prêt court à Cordoba en Espagne. Avant de rallier Grenade en 2015.
Il surclassait tout le monde en jeune
« Il avait une grande technique, une vision et une qualité de passe dans sa jeunesse, il surclassait tout le monde, mais il s’est perdu ensuite », raconte Damien Feuillie. « On attendait beaucoup de moi, avoue, aujourd’hui, le joueur. Mais, à chaque fois que je me sentais mieux, je me blessais… » La liste des pépins est en effet encore plus longue que la liste des clubs qu’il a fréquentés.
Un problème d’hygiène de vie peut-être ? « Vous avez lu les journaux espagnols, lance-t-il à un confrère qui lui demande s'il se sent responsable de ses blessures à répétition. Ils ont beaucoup écrit pour vendre, mais n’ont pas cherché à comprendre. Après, je me moque des critiques. » Puis, il confesse : « Bien sûr qu’à un moment, je suis sorti le soir comme tous les joueurs, mais j’ai aussi beaucoup travaillé. Mais, je ne veux plus parler de tout ça. » Maintenant, Rene Krhin veut jouer et prouver. A 27 ans, il est grand temps.