VIDEO. Ski freestyle : «Un truc de malade»… Voici comment le Sosh Big Air a conquis Annecy et les riders
EVENEMENT•La compétition de ski freestyle a attiré près de 40.000 spectateurs samedi au bord du lac d’Annecy. Découvrez avec « 20 Minutes » les coulisses de ce succès populaire…A Annecy, Jérémy Laugier
L'essentiel
- Le Sosh Big Air a fini très fort samedi à Annecy avec les succès du Finlandais Elias Syrja et de la pépite tricolore de 15 ans Tesse Ledeux.
- S’il ne sera pas reconduit en 2018, cet événement a prouvé en attirant près de 40.000 spectateurs qu’il pouvait conquérir un public bien plus large que les seuls passionnés de freestyle.
On en viendrait presque à se demander si les organisateurs n’avaient pas aussi programmé cet intense et sublime coucher de soleil orange et rouge. Pour la première fois, l’esplanade du Pâquier, au bord du lac d’Annecy, a en effet été le théâtre d’une journée de rêve samedi pour les amateurs de ski freestyle.
Cette deuxième édition consécutive du Sosh Big Air en Haute-Savoie a attiré près de 40.000 curieux, autant fascinés par le tremplin de 42 mètres de hauteur (et 200 marches à gravir) que par les prestations tout aussi XXL de la vingtaine de riders engagés. « Je suis venu exprès de Reims pour l’occasion et je ne le regrette vraiment pas, explique David Bonneville (25 ans), allongé dans l’herbe pour apprécier le show durant de longues heures avec ses amis. C’est vraiment l’endroit où il faut être pour voir du gros freestyle à la cool. »
« Découvrir en vrai un sport avec une telle prise de risques »
Et contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, il n’y avait pas que des 15-25 ans sirotant leur pack de bières, samedi au Pâquier. Loin de là même, puisque des centaines de familles ont aussi partagé ce rendez-vous majeur lié au High Five Festival. Même sans rien comprendre au langage lunaire du speaker, celles-ci n’ont pas boudé leur plaisir.
« On répète qu’on vient ici pour faire plaisir aux enfants, mais nous sommes quand même bien contents aussi de découvrir en vrai un sport avec une telle prise de risques », reconnaît un quadragénaire. Pour mieux voir les tricks de folie sur le tremplin, des adolescents n’ont pas hésité à prendre de la hauteur en s’installant un long moment sur le toit d’une cabane située dans le parc pour enfants de l’esplanade.
« Avant, chacun s’entraînait comme il le souhaitait »
Une image symbolique de l’esprit freestyle de l’événement, et ce jusqu’aux stars de la discipline comme les vainqueurs du jour Elias Syrja (Finlande) et Tess Ledeux (15 ans). « Le freestyle reste un petit milieu dans lequel on se connaît tous très bien, confie la championne du monde de slopestyle. Tout le monde est toujours de bonne humeur. Et encore, imaginez que notre sport n’est olympique que depuis trois ans, ce qui nous a poussés à être encadrés comme des sportifs de haut niveau. Avant, chacun s’entraînait comme il le souhaitait. »
A voir deux riders se lancer spontanément ensemble vers le tremplin lors de l’échauffement, avec plus de décontraction qu’on ne le ferait dans un toboggan aquatique pour enfants, on comprend que le fun reste le maître mot du ski freestyle. Particulièrement sur ce Big Air ouvrant une longue saison qui aura pour point d’orgue les JO de Pyeongchang (Corée du Sud) en février prochain. Certains concurrents se sont lancés devant près de 40.000 spectateurs juste après avoir papoté au téléphone avec des proches.
Quand Jérémy Pancras devient « Fat Phil »
Autre exemple de ce freestyle portant si bien son nom : le skieur annécien Jérémy Pancras avait comme flocage sur son maillot « Fat Phil ». Nous sommes donc plutôt éloignés des règlements vestimentaires de Wimbledon. « Le freestyle est vraiment une grande famille, confirme Coline Ballet-Baz, troisième samedi. Deux jours avant cette compétition, nous avons fait de l’escalade avec Sarah Hoefflin et Jennie Lee Burmansson. On encourage en permanence nos adversaires et c’est aussi pour ça que cette discipline me plaît. »
Pas de Big Air à Annecy l’an prochain
Tout comme le cadre annécien a plu aux riders venus du monde entier. « Quand nous sommes toutes arrivées en haut de l’installation, on a immédiatement lâché un ''waouh'', sourit Coline Ballet-Baz. Entre les montagnes, le lac, le coucher de soleil et cette immense foule ayant beaucoup de place sur le site, comment rêver mieux ? » On peut effectivement se poser la question, même si certains puristes pourraient s’étonner de la dimension urbaine de ce Big Air, avec 1.500 m3 de neige produite dans une ville située à moins de 500 m d’altitude.
« C’est un truc de malade », a en tout cas hurlé avec enthousiasme le régional de l’étape Jérémy Pancras, après l’un de ses tricks. La dimension de show à l’américaine a encore franchi un palier à l’arrivée de la nuit et de spectaculaires effets de lumières. Et dire que l’organisation a d’ores et déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de Big Air en 2018 à Annecy.
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