FOOTBALLLigue des champions: Du coup, il va servir à quoi Emery cette saison?

Ligue des champions: Du coup, il va servir à quoi Emery cette saison?

FOOTBALLLe coach espagnol a le droit de maudire ce mercato autant que de remercier Doha de lui avoir acheté Neymar et Mbappé…
Julien Laloye

Julien Laloye

On en avait entendu beaucoup de bien, mais le temps nous avait manqué. Maintenant qu’on a trituré dans tous les sens la longue interview d’Unaï Emery dans le dernier So Foot, on s’est fait notre opinion : pour un type qui sait qu’il va se faire étripailler gaiement s’il ne claque pas un quadruplé avec trois pions par mi-temps en moyenne cette saison, le bougre dégage l’assurance déplacée d’un Napoléon passant son potager en revue à Sainte-Hélène. C’est méchant, mais faut voir ce qu’on y lit. Deux punchlines au hasard.

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Le déroulement de la saison passée ?

« « J’ai scanné le club pour voir à quel niveau je pouvais lui apporter quelque chose. C’est ce qui explique que la seconde partie de la saison a été très différente de la première. J’ai pris des décisions plus personnelles sur la manière dont je voulais voir jouer l’équipe ». »

Le mercato de fou cet été ?

« « L’année dernière, je me suis assis avec le président et je lui ai dit : ''Président, on peut prendre différents chemins. Si tu choisis de faire le chemin avec moi, tu dois m’écouter et changer certaines choses avec le directeur sportif. Antero Henrique a remplacé Patrick Kluivert. Maintenant, nous sommes tout sur la même longueur d’ondes'' ». »

Emery n’y serait pour rien dans l’automne immonde qui a coûté le titre au PSG l’an passé, et c’est dans son cerveau d’ingénieur de la NASA qu’aurait pris corps ce mercato de fou furieux. A se taper sur les cuisses pour qui sait un peu comment s’est réellement déroulé l’été parisien. Petite mise à jour pour les rêveurs. Avant les vacances, L’entraîneur espagnol a réclamé les recrues suivantes :

  • Un gardien de premier plan plus fiable que les Shirley et Dino du Parc des Princes (Areola et Trapp)
  • Un défenseur d’expérience au mental moins friable que Thiago Silva
  • Un milieu de terrain capable de concurrencer Thiago Motta en sentinelle
  • Un attaquant du top 5 mondial devant

Bilan ?

  • Areola continue de sévir entre bourdes monumentales et impuissance coupable, en attendant le tour de Trapp
  • Pepe était d’accord pour venir à Paris mais Henrique a dit non et s’est arrangé pour lui proposer un contrat bas de gamme (1 an), évidemment décliné par l’ancien défenseur du Real
  • Fabinho est toujours à Monaco, Danilo est toujours à Porto, et Thiago Motta a toujours 72 ans (ah et Matuidi est parti)
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Pour ce qui est de l’attaquant « top 5 mondial », la promesse a été doublement tenue, mais on peut aussi y voir la volonté de Doha de forcer la main de son entraîneur. Emery se retrouve à devoir gérer un groupe encore plus déséquilibré qu’à la grande époque des Galactiques du Real Madrid, sans aucune chance de s’attirer un peu de compassion. Avec un mercato à 400 millions qui fait enrager la moitié de l’Europe, il va sans dire que le joker « Thiago était blessé, il nous manquait un régulateur au milieu, Nkunku a fait ce qu’il a pu » risque de passer moyen après l’élimination en quarts de finale à Turin, Manchester ou Madrid. Pourtant, le triple vainqueur de la Ligue Europa avec Séville a du boulot pour mettre tout ça en musique.

>> Trouver un schéma tactique durable pour les grands matchs

Comme s’il avait compris de lui-même que personne n’allait plus rien avoir à carrer de son sacro-saint « équilibre tactique » en L1, Emery a déjà envoyé du yolo à Metz, avec une sorte de 2-2-6 (si l’on prend en compte le placement des latéraux), où le souci partagé d’un repli défensif efficace n’a pas ébloui les observateurs. Le Basque a fait semblant d’apprécier, même si au fond il sait bien que la compo PES suffira à dégommer 90 % des équipes françaises, y compris avec sa belle-sœur à sa place sur le banc de touche.

Ce sera autre chose en C1, où les grands noms ne se laissent pas impressionner par les feuilles de match. Comment faire défendre Neymar au moins un petit peu ? Comment utiliser un banc de touche monstrueux en attaque ? Comment apprendre à subir avec une équipe qui aura 70 % de possession tous les week-ends. Bon courage.

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>> Gérer les nombreux egos du vestiaire, notamment devant

L’an passé, on en a fait des tonnes sur sa gestion pour le moins frontale du cas Ben Arfa, la star du mercato 2016. Cela donne un peu le droit de s’inquiéter puisque les recrues ont légèrement changé de dimension cet été. Encore que, c’est surtout au niveau des remplaçants que la gestion des états d’âme s’annonce compliquée.

  • Lucas étant le meilleur pote de Neymar, faut-il totalement le placardiser, puisqu’on va par là ?
  • Pastore a besoin de se sentir important, ce qui nécessite de le titulariser de temps en temps, non ?
  • Draxler a été le meilleur attaquant parisien en 2017, ne mérite-t-il pas autre chose qu’un rôle en bout de banc ?
  • Di Maria est encore celui qui a prouvé le plus de choses à très haut niveau, mais faut-il pour autant le privilégier à Mbappé ?

>> Enfin tirer les leçons du 6-1

Il a peut-être une autre vision des choses en privé, mais les explications d’Emery sur la déroute du Camp Nou lâchées à So Foot ne respirent pas la remise en question. Extraits:

« « Aux USA, les businessmen ont coutume de dire : « sans échec, on ne peut pas réussir ». Le chemin du succès, c’est ça ; se relever et apprendre. Gagner c’est un apprentissage, c’est un voyage. Le PSG est dans la même situation que le Barça ou le Real il y a dix ou 15 ans » »

« « Ces émotions, mêmes si elles sont négatives, il faut les vivre, tout le monde n’a pas la chance de passer par des trucs pareils. Pour qu’il y ait des bons jours, ll faut passer par des mauvais » »

« « Je ne regrette pas les décisions prises ce jour-là, j’apprends. Je ne regrette rien parce qu’à ce moment-là, c’est ce que j’ai senti, ce que je voulais » »

Emery, et ce depuis le début, prend clairement partie pour la thèse de l’accident. C’est son droit, et il est mieux placé que nous pour savoir. Mais s’il n’y a rien à changer sur le déroulement de cette soirée, on a un peu de mal à voir ce qui pourrait l’empêcher de se reproduire, dans des proportions moindres, s’entend.

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Ca fait beaucoup de questions, et des mois à attendre avant d’avoir quelques réponses. Entretemps, des 6-1 dans le bons sens, beaucoup, et des critiques, féroces, au moindre faux-pas. Cela pourrait arriver plus tôt que prévu. Dans son stade, le Celtic sait se transformer en bête sauvage. Le Barça y a perdu et le City de Guardiola a fini le souffle coupé pas plus tard qu’en octobre dernier. Déjà une première occasion de prendre les bonnes décisions.