FOOTBALLVIDEO. Mais pourquoi les Bleus ont-ils toujours du mal en éliminatoires?

VIDEO. France-Pays-Bas: Mais pourquoi les Bleus ont-ils toujours du mal en éliminatoires?

FOOTBALLDepuis l'Euro 2000, se qualifier pour une finale finale de grand tournoi n'a jamais été simple pour la France...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

C’est une spécificité bien française, à laquelle on tient beaucoup apparemment. Un peu comme les cinq semaines de vacances (coucou Christophe) et les présidents à la ramasse dans les sondages. Ou plutôt comme se plaindre tout le temps, en fait, parce que si ça nous fait vibrer intérieurement, parfois on s’en passerait bien. Vous l’aurez compris (ou pas d’ailleurs, et on ne pourra pas vous en vouloir), on parle là de l’incapacité chronique de l’équipe de France à se qualifier facilement pour une grande compétition.

Les Bleus ont encore réussi à se mettre dans le pétrin

Cette fois encore, alors que tout semblait bien embarqué, les Bleus ont réussi à se mettre dans le pétrin à la faveur d’une défaite sur une cagade de Lloris dans les dernières secondes en Suède, en juin. « En qualifications, on n’aime pas la facilité », en souriait presque Blaise Matuidi après la rencontre.

Un rapide coup d’œil dans le rétro le confirme. Pêle-mêle, on citera les barrages pour accéder aux Coupes du monde 2010 et 2014, bien sûr, mais aussi les premières places arrachées de haute lutte à la Russie et l’Ukraine avec la meilleure équipe du monde pour aller à l’Euro 2000 (aaaaaah, ce but du 3-2 de Trezegol contre l’Islande…), à la Suisse et Israël pour le Mondial 2006 ou à la Bosnie-Herzégovine pour l’Euro 2012.

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Bref, une longue lignée de campagnes chaotiques précède cette rencontre si importante face aux Pays-Bas, jeudi. Difficile de parler de ça aux Bleus cette semaine, tout occupés qu’ils sont à regarder devant eux plutôt que derrière. « Evidemment, on préférerait autre chose, reconnaît Didier Deschamps. On n’est pas dans la situation qu’on espérait, mais on est toujours dans la même optique de se qualifier directement. C’est pour cela que le match de demain [jeudi] est très important. »

Une certaine forme d’usure mentale

La question qui demeure, tout de même, est pourquoi ? Pourquoi la France, alors que l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, par exemple, ont pris l’habitude de rouler sur tout le monde en qualif’? «En voilà une question difficile, souffle Alain Boghossian, qui a connu ça en tant que joueur et qu’adjoint de Laurent Blanc. Une campagne, c’est long. C’est dur d’avoir de la continuité, une équipe qui va bien tourner en mars-avril-mai, par exemple, et bien on ne pourra pas la reconduire en septembre-octobre parce qu’il y a eu des transferts, des blessures, des débuts de saison difficiles. »

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Autre élément mis en avant par l’ancien milieu de terrain des Bleus, une certaine forme d’usure mentale, parfois. On ne fera jamais dire à un joueur sélectionné qu’il ne pense pas qu’au maillot national quand il est à Clairefontaine, mais ce n’est pas toujours aussi simple. « Beaucoup de joueurs évoluent dans de très grands clubs. Toute la saison, il y a de la pression avec de nombreux objectifs, la Ligue des champions et le championnat national à aller chercher. Parfois la fatigue se fait ressentir en équipe de France. Mais quand il y a un match à très fort enjeu, là ces joueurs savent se transcender et répondre présent », note Bogho, en pensant notamment à la prestation de Paul Pogba pour aller gagner à Amsterdam en octobre dernier (0-1).

Quand tout va bien en qualifications, tout fout le camp derrière…

Comme on est doté d’un optimisme à toute épreuve, on a quand même envie de signaler que ces campagnes tumultueuses peuvent aussi vous souder un groupe. Il ne se passe pas une conférence de presse sans que Deschamps n’évoque le fameux barrage retour contre l’Ukraine en novembre 2013 (3-0, après une défaite 2-0 à l’aller), acte de naissance de l’équipe quart de finaliste du Mondial brésilien et toute proche du sacre européen à la maison l’été dernier.

« C’est l’avantage, si on peut dire, poursuit Alain Boghossian. Dans la difficulté on se serre les coudes, on fait corps. Tout ça forge un groupe. Contre l’Ukraine, les joueurs ont pris leurs responsabilités, ça a été une vraie victoire de groupe. Et derrière ça a lancé beaucoup de choses. » Dans le fond, peut-être vaut-il mieux cela qu’un long fleuve tranquille qui se termine par une noyade. Car c’est là l’autre spécificité française. Quand tout va bien en qualifications, tout fout le camp derrière. Rappelez-vous les championnats d’Europe 1992 et 2004. Dans quelques mois, on dira peut-être merci à Lloris, finalement.