VIDEO. Paris-2024: C'est quoi, ce budget de 6,6 milliards d'euros pour les JO?
JEUX OLYMPIQUES•Le coût est limité grâce au recours aux infrastructures existantes...M.C. avec AFP
L'essentiel
- Avec 6,6 milliards d’euros, le budget est en deçà des dernières éditions comparables.
- Il se divise en frais d’organisation et d’infrastructures pérennes.
- Ce sont souvent les transports qui plombent les comptes.
Avec la candidature de Los Angeles pour 2028, Paris a fait un pas de géant vers l’organisation des Jeux olympiques de 2024, lundi. En attendant l’éventuelle validation de cette double attribution par le CIO en septembre, attardons-nous sur le budget de la capitale française, estimé à 6,6 milliards d’euros, largement en deçà des dernières éditions comparables.
Le budget de l’organisation et des infrastructures temporaires : 3,3 milliards
Le budget du Comité d’organisation (Cojo) est, sur les dernières éditions des JO, relativement stable autour des 3 milliards d’euros, 3,3 milliards prévus pour Paris. Il englobe les dépenses destinées à l’organisation proprement dite de la quinzaine olympique : frais de fonctionnement du Cojo, aménagement des sites existants, logement, transport et entretien des athlètes, ainsi que toutes les infrastructures temporaires.
Lors des dernières décennies, ce budget a toujours été à l’équilibre, voire bénéficiaire, sauf à Rio. Il est abondé en effet par la contribution du CIO (1,45 milliard d’euros), la vente de billets (1 milliard estimé) et le programme de sponsoring national (1 milliard), c’est-à-dire la conclusion de partenariats entre le Cojo et des entreprises n’entrant pas en concurrence avec la quinzaine de Top sponsors du CIO.
Londres 2012, comme s’apprête à le faire Tokyo 2020, a réalisé un joli bénéfice sur ce budget Cojo, grâce notamment à un très performant programme commercial interne et à une politique de billetterie qui a assuré le remplissage des stades à des prix élevés.
Le budget pour les infrastructures pérennes : 3,3 milliards
C’est toujours sur le second budget que le bât blesse et que les dérapages sont enregistrés. En phase de candidature, les villes postulantes ont souvent tendance à minimiser l’importance des dépenses d’infrastructures, avant de rajouter des projets, souvent pharaoniques, au moment de la réalisation.
Londres 2012 a ainsi vu son second budget exploser après avoir décidé, après l’attribution des Jeux, de créer une ligne de métro vers l’East End et de rénover de fond en comble un quartier alors déshérité.
Dans le cas de Paris, le budget hors-Cojo, estimé à 3,3 milliards d’euros, comprend la réalisation pérenne de la piscine olympique, du Village des athlètes et des médias, qui seront reconvertis en logements et serviront donc la population locale. Il couvre également l’aménagement des transports publics pour les personnes handicapées. Une exigence du CIO.
Les transports ont souvent plombé les comptes
Quasiment la moitié, soit 1,5 milliard d’euros, est prévue pour le seul Village olympique « mais sera financée (via un PPP) par les promoteurs qui commercialiseront ensuite les appartements », note Etienne Thobois, directeur général de la candidature et du futur Cojo.
Par le passé, les transports ont souvent plombé les comptes finaux des Cojo. L’aéroport de Pékin ou de Sotchi, le métro de Londres… Dans le cas de 2024, le plan de financement des transports du Grand Paris ayant été budgété bien avant la candidature, la facture finale ne devrait pas trop évoluer. C’est du moins ce qu’affirment les promoteurs de la candidature parisienne.