«Définitivement la course la plus cool et folle que j’ai jamais eu la chance de faire ». C’est l’histoire d’une vidéo comme on en voit passer des centaines dans notre timeline Facebook. Un titre bien vendeur, une photo qui donne le vertige, ce truc a l’air marrant. On regarde quand même le nombre de vues, histoire d’être sûr de pas se faire avoir avant de cliquer. Plus de 25 millions en trois jours. C’est bon, Alex Schauer, tu nous a eu avec ta video, on clique.

Et là, c’est la claque. Une minute de folie : les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, on bredouille des « bordel », « putain », « mais quel malade ».

Avouez que ça vous fait le même effet, non ? Wingsuit, cliff-diving, base jump, Skysurf, on a découvert un paquet de sports extrêmes ces derniers temps, mais c’est la première fois qu’on voyait un mec sauter comme ça. Croyait-on. En fait, ce parcours est la version compétitive et professionnelle du free-running (art du déplacement en français), que l’on connait sous sa version citadine popularisée par le film Yamakasi, en 2001.

Sauf qu’on est quinze ans plus tard, que les jeunes de banlieue ont été remplacés par des professionnels et les immeubles par des barres en fer préfabriquées. Et que désormais on a une Go-Pro et des smartphones pour vivre ça en direct.

Histoire d'en savoir un peu plus, on a donc contacté Alex Schauer pour qu'il nous parle de tout ça.

Sa bio? « Autrichien basé à Vienne, 22 ans, j'ai commencé le free-running quand j'avais environ 13 ans. Avant ça je n'ai pas vraiment fait de sport, j'étais un enfant acteur et présentateur de 8 à 12 ans ».

A quoi ressemble sa vie? « Je m'entraîne entre 2 et 5 par heures par jour, 5 ou 6 jours par semaine quand je ne suis pas sur Parkour (le circuit professionnel). En général je filme mes sauts and mes runs pendant les entraînements et je les publie sur Instagram. Ma vie pro c'est : des shows de freerun, des pubs, cascadeur pour des films et des voyages pour la compétition. »

La génèse de cette vidéo? « J'étais invité avec d'autres free-runner professionnels à cette compétition de vitesse et de style en Chine. Après la compet', j'ai eu la chance de m'entraîner et de filmer moi-même sur le parcours. C'est là que je fais cette video.»

Le parcours le plus fou de sa vie? « Ouais ! C'était de loin le plus long que j'ai jamais fait. La video dure une minute mais le run en dure deux en tout, j'étais mort à la fin. En plus, il est super exigeant. Et puis cette vue est quand même incroyable... L'endroit était magique. »

Les 25 millions de vues? « C'est complètement fou, je ne m'y attendais pas du tout! Je pensais que les gens aimeraient bien parce que l'endroit est beau et que les sauts sont cools, mais pas autant... Ça pourrait être le début de quelque chose, on ne sait jamais ! »

Voilà pour les questions de bases. Plus intéressant, on en vient à la question du danger. Quand on lui dit que cela semble un peu fou à nos yeux, il s'offusque presque.

« Ce n'est pas vrai. Cela peut paraître dangereux pour les gens qui ne sont pas entraînés et qui n'ont pas d'expérience dans ce domaine. Je ne saute pas d'obstacle que je ne suis pas sûr de passer à 99%. Tu apprends à gérer la peur, à gérer le vertige. En fait, ce n'est plus de la peur. C'est du respect. Je n'ai pas peur du vide, je le respecte. Et je crois que c'est nécessaire. »

Ah. Et pour finir, on lui a demandé de répondre à la question la plus « likée » sur sa vidéo : « mais bordel mec comment vont tes genoux? »

« Ahaha ouais les gens semblent très inquiets pour ma santé et mes genoux, mais je vais très très bien. Ils ne se rendent pas compte du travail qu'il y a derrière. »