GOUVERNEMENTLaura Flessel ministre des Sports: Une immense surprise et un sacré défi

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GOUVERNEMENTLa multiple médaillée olympique et mondiale d'escrime fait le grand saut...
Laura Flessel au sommet de la Tour Eiffel pour défendre la candidature de Paris 2024, le 16 mai 2017.
Laura Flessel au sommet de la Tour Eiffel pour défendre la candidature de Paris 2024, le 16 mai 2017.  - FRANCK FIFE / AFP
Nicolas Camus

Nicolas Camus

«C’est un collègue de boulot qui me l’a annoncé… Ma première réaction, ça a été de lui dire "naan, c’est une blague ? !" » Solenne Mary n’en revient pas. Son amie Laura Flessel, avec qui elle a disputé toutes les compétitions mondiales d’escrime entre 2006 et 2012, a été nommée ministre des Sports du gouvernement d’Edouard Philippe, mercredi. Une immense surprise pour tout le monde - y compris nous, qui l’avions croisé à la Tour Eiffel mardi dans le cadre de la candidature de Paris aux JO 2024 et qui n’avions rien vu venir.

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« Je savais qu’elle s’était investie dans différentes missions, mais plutôt humanitaires, reprend Solenne Mary. Je ne pensais pas du tout qu’elle pourrait faire partie d’un gouvernement. » C’est que Laura Flessel, 45 ans, n’avait pas laissé paraître grand-chose d’une attirance pour la politique, même si elle faisait partie de la soixantaine de sportifs qui avaient appelé à voter Macron avant le second tour. Depuis sa retraite sportive, en 2012, elle s’est adonnée à des activités diverses et variées, de son implication à l’UNESCO à sa participation à Danse avec les stars.

« J’avoue que je ne m’y attendais pas du tout, lâche Fabrice Jeannet, déconcerté par la nouvelle. Disons que je pensais qu’il fallait quelques compétences pour être ministre, et je ne suis pas sûr qu’elle les ait. Mais j’imagine qu’elle en a très envie et que ce choix est fait pour de bonnes raisons. » Le double champion olympique par équipe d’escrime, qui a côtoyé « la Guêpe » pendant plus de 10 ans, ne dit pas ça méchamment. Il ne demande qu’à être convaincu.

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A y regarder de plus près, Flessel n’est peut-être pas si inexpérimentée. On peut voir en ses postes de membre au Conseil économique, social et environnemental (CESE) et de présidente du Comité de lutte contre les discriminations dans le sport des signes avant-coureurs. « La chose politique semble l’intéresser, confie Jean-François Lamour. Après, ces précédentes fonctions n’étaient pas au même niveau que ce qui l’attend. »

Le médaillé d’or au sabre des JO 1984 et 1988 sait de quoi il parle. Lui avait passé sept ans en tant que conseiller technique pour la Jeunesse et les Sports du président Chirac entre 1995 et 2002 avant d’être nommé à la tête du Ministère pour les cinq années suivantes, une fois l’ancien maire de Paris réélu à l’Elysée.

« Qu’elle soit à l’écoute mais sans se laisser manœuvrer non plus »

Laura Flessel n’a pas ce bagage et va devoir apprendre. « C’est une grande responsabilité », dit Lamour, d’autant que les Sports redeviennent avec Emmanuel Macron un ministère de plein exercice et non plus un simple secrétariat d’Etat. « Elle va devoir aller se battre pour ses budgets et ses ressources humaines. Qu’elle soit bien entourée, qu’elle soit à l’écoute mais sans se laisser manœuvrer non plus. Bercy serre la vis avec les ministères dépensiers, et les Sports font partie de ceux où injecte plus qu’on ne reçoit. »

Pas de panique, pour ceux qui la connaissent, la quintuple médaillée olympique et quintuple championne du monde d’épée saura trouver son chemin. « Elle connaît le terrain, elle connaît les athlètes. Elle sait par où il faut passer pour aider le sport français, souligne Solenne Mary. Laura est quelqu’un de déterminée et très droite. Quand elle veut quelque chose… »

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Le monde sportif est en tout cas heureux de cette nomination. « Je me souviens encore des mots sympathiques de Guy Drut et Alain Calmat [deux anciens sportifs devenus ministres] à mon égard, raconte Jean-François Lamour. Le fait que ce soit un des "nôtres" qui prennent les rênes du ministère est toujours une bonne nouvelle. »

La première tâche de Laura Flessel sera de contribuer à faire gagner Paris 2024, en septembre, à Lima. Un dossier qu’elle connaît par cœur. Et puis ensuite, il sera temps de se battre sur les questions du sport à l’école, de la reconversion des sportifs professionnels ou de la fiscalité des clubs de football, sujets inscrits dans la feuille de route du nouveau président de la République.