Paris 2024: La visite des sites, ou l’occasion pour le CIO de «pinailler» sur les moindres détails
JEUX OLYMPIQUES•La commission d’évaluation a inspecté lundi les sites choisis par Paris pour sa candidature…N.C.
Pas facile de lire entre les lignes dans cette visite de la commission d’évaluation (CEV) du CIO. A chaque fois qu’un officiel prend la parole, c’est pour dire que tout est « extraordinaire ». Ou « fantastique », c’est au choix. C’est pour cela que la journée de lundi, consacrée à l’inspection des sites sur le terrain, était capitale pour Paris 2024. Le dossier étant de l’avis de tous béton sur le papier, c’était là l’occasion d’aller au-delà des superlatifs convenus en jugeant les arguments sur pièces. Dans le moindre détail.
« Il faut vraiment pinailler ! », s’est exclamé Patrick Baumann quand il a été interrogé en fin de journée sur d’éventuels points d’amélioration dela candidature parisienne. Ça tombe bien, tout le monde était venu pour ça. « Ils nous ont beaucoup questionnés par exemple sur le fonctionnement du « life site » [la grande zone de célébration pour les spectateurs qui s’étendra de la Villette au Trocadéro], illustre Etienne Thobois, le directeur général du comité parisien. Ouvert ou fermé ? Pourquoi l’entrée ici et pas plutôt là ? Vous êtes sûrs que votre option est la meilleure ? »
Et ça été comme ça partout ou presque, que ce soit à propos de la lumière au Grand Palais, de la durée de mise à disposition du centre des médias ou du PC sécurité de l’événement.
« Leur but, c’est d’améliorer au maximum la candidature et de réduire si possible les coûts », explique Thobois, qui a lui aussi fait partie d’une CEV. Les membres du CIO ont également donné des conseils sur la manière de présenter certains arguments, et ont fait prendre conscience à Paris d’atouts parfois sous-exploités.
« On a reçu les assurances dont on avait besoin pour faire notre rapport »
Autre élément de grande importance, le futur village olympique. Et là c’est nous, journalistes, qui pinaillons. Il sera construit autour de la Cité du cinéma à Saint-Denis, laissant ensuite la place à 3.500 logements pour les Franciliens. Un projet qui ne peut être gelé pendant quatre ans, argument de poids contre l’idée d’une éventuelle double attribution qui donnerait les Jeux à Los Angeles en 2024 et à Paris en 2028.
Mais ne serait-ce pas une forme de pression mise sur le CIO pour le vote de septembre ? « Non, on a été clair sur le sujet, répond le boss Tony Estanguet. On voulait pouvoir construire le village à cet endroit, et ça n’a pas été simple de trouver des solutions. On s’est engagé de manière ferme avec les autorités publiques sur cette date de 2024. Le reste [2028] n’est pas garanti. »
Une manière de dire que le comité international a toutes les cartes en main. « Il y a encore des choses à faire, mais on a reçu les assurances dont on avait besoin pour faire notre rapport », indique Patrick Baumann. De toute façon, il faudra patienter jusqu’au 5 juillet pour savoir ce que la commission a réellement pensé de sa visite parisienne.