FOOTBALLPourquoi on a attendu 13 ans avant de revoir un club français en demi

Ligue Europa: Mais pourquoi on a attendu aussi longtemps avant de revoir un club français en demi?

FOOTBALLIl aura fallu attendre treize ans pour revoir un club français en demi-finale de l'épreuve: Lyon qui se déplace ce mercredi solir sur la pelouse de l'Ajax Amsterdam...
A Amsterdam, François Launay (avec W.P)

A Amsterdam, François Launay (avec W.P)

De notre envoyé spécial à Amsterdam,

Entre le Marseille 2004 et le Lyon 2017, il aura fallu attendre treize ans pour revoir un club français en demi-finale de la Ligue Europa. Mercredi soir sur la pelouse de l’Ajax Amsterdam, l' OL va donc mettre un terme à une longue période d’abstinence.

Entre-temps, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont quand même eu le temps de faire chacun un quinquennat. Barack Obama aura fait deux mandats de président US et
K. Maro et sa « femme like you » auront même régné sur le top 50.

Bref, ça fait un bail que le foot français n’avait plus été à pareille fête dans la deuxième coupe d’Europe. A titre de comparaison, l’attente n’aura duré que sept ans en Ligue des champions entre le Lyon demi-finaliste en 2010 et le Monaco de Mbappé. Alors pourquoi autant d’attente ? Tentatives d’explications.

Parce que les clubs français n’ont longtemps pas joué le jeu

Il y a encore peu de temps, il n’était pas rare de voir des coachs français lancer leur équipe B en Ligue Europa pour aligner les stars le week-end contre Lorient. Le fameux « pain quotidien » de la Ligue 1 a coûté cher aux points UEFA des clubs français. Pour se justifier, on pointait souvent le manque d’effectif et les cadences infernales sans forcément se remettre en cause. Avec un paradoxe typique aux clubs français que résume parfaitementSteve Marlet, finaliste de la compétition en 2004 avec l’OM.

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« Je ne comprends pas qu’on se batte là par exemple entre Saint-Etienne, Marseille et Bordeaux pour se qualifier pour la Ligue Europa, pour ensuite la jouer qu’à moitié sous prétexte qu’il faut gérer la saison. Moi je dis essayons de voir ce que ça donne en jouant à fond. Si Lyon va ne serait-ce qu’en finale peut-être que ça inspirera d’autres clubs en France, peut-être qu’il y aura un déclic. Il faut l’espérer », lâche celui qui est devenu directeur sportif du Red Star.

Parce que la Ligue Europa est devenue plus glamour

Et si le tournant avait vraiment eu lieu en 2015 ? Depuis cette année-là, l’UEFA a décidé que le vainqueur de la Ligue Europa serait qualifié automatiquement la saison suivante pour la Ligue des champions. De coupe de consolation, le deuxième trophée européen est devenu un accessit prestigieux pour la reine des compétitions.

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« Vu qu’il y a cette qualification directe en Ligue des champions, ça doit forcément intéresser plus les clubs français », reconnaît Laurent Battles, lui aussi finaliste de l’épreuve en 2004 avec l’OM qui avance aussi une autre raison. « Peut-être que le foot français se dit que c’est bien de faire parler de lui sur la scène européenne et d’attirer comme ça certains joueurs. Sans oublier le développement des droits télé qui doit aussi jouer », estime le sosie de Zidane.

Parce que ça fait bien plus rêver qu’un podium de Ligue 1

Quand on lui pose la question, Jean-Michel Aulas n’hésite pas. A choisir entre un podium de Ligue 1 et une épopée européenne, le président de l’OL, septuple champion de France, tranche dans le vif. « Pour moi, c’est beaucoup plus fort qu’un podium de Ligue 1. Ça n’a pas de comparaison. Sur le plan de la référence, de l’histoire, c’est quelque chose qui n’est pas comparable. Et c’est peut-être pour ça qu’à partir du moment où on s’est accroché à cette Ligue Europa, on n’a peut-être pas été assez performant en Ligue 1 », justifie le dirigeant d’un OL, quatrième de Ligue 1, bien loin cette saison de ses habituelles ambitions de podium.

Jean-Michel Aulas rêve d'un sacre de l'OL en Ligue Europa
Jean-Michel Aulas rêve d'un sacre de l'OL en Ligue Europa - F.Launay/20 Minutes

Et à écouter les membres de l’épopée marseillaise, on comprend pourquoi une épopée européenne reste à part. « Quand on regarde en arrière, qu’on arrête sa carrière, on est plutôt fiers d’avoir fait une finale de Coupe d’Europe même si on a perdu. Parce que quand on est joueur, on ne se dit pas : ce n’est que la Ligue Europa », lâche Steve Marlet. Il suffit d’ailleurs de voir les yeux de Jean-Michel Aulas s’éblouir dans les tribunes de l’Amsterdam Arena à l’évocation d’un possible premier titre européen.

« C’est quelque chose qui nous tient le cœur, la tête, le cerveau. Ça devient un exploit de pouvoir imaginer le faire. Mais c’est une vision qui nous obstine depuis des années et on est très proche de cet objectif », tressaille Aulas. Si tout se passe bien, dans trois matchs, Lyon pourrait devenir le premier club français à remporter la Ligue Europa. De quoi faire oublier pour toujours la saison pourrie du club en championnat…