Mbappé inarrêtable, Bernardo incroyable, l'ambiance folle... Nos dix réflexions après Dortmund-Monaco
FOOTBALL•Parce qu'il s'en est passé des choses autour de ce Dortmund-Monaco...William Pereira
Quel début de semaine étrange… Entre l’attaque contre le car de Dortmund, l’annonce du report du match à mercredi et l’avancée de l’enquête, on avait vraiment hâte que tout s’efface pour laisser place au jeu. Ça a finalement été le cas. Et ce Borussia-Monaco a été aussi riche en spectacle qu’en enseignements. Suffisamment pour en retirer dix réflexions au doigt mouillé à la sortie du Signal Iduna Park.
- Quelle ambiance, quand même…
On ne va pas se mentir. Au vu de la morosité de la ville, de ses rues vides et austères, on était nombreux à se dire que le mythe de la Südtribüne était survendu. Et bah non. Gros claque dans la face. Le You’ll Never Walk Alone avant le match, le tifo sur toute la durée du match, la poussée du public en deuxième mi-temps et le salut du public aux joueurs malgré la défaite… Tout, absolument tout est magique dans cet antre.
- Monaco a appliqué le tarif européen
C’est beau, l’Europe. Ça permet à tout le monde d’avoir la même monnaie et des tarifs globalement similaires. Prenez l’AS Monaco. Avec eux, en compétition européenne, c’est toujours le même prix : trois buts marqués, quoi qu’il arrive. C’est le troisième match consécutif lors duquel les hommes de Jardim en plantent trois. Même quand ils passent le gros du temps à défendre comme aujourd’hui. C’en est décourageant pour leurs adversaires.
- Sérieusement, Mbappé n’a pas de limites ?
On vous voit venir : oui le premier but de l’immense Kylian est hors-jeu. Mais qui vous a dit que l’on faisait preuve de bonne foi ? L’histoire retiendra qu’à 18 ans, Mbappé a marqué un doublé en quarts de finale de Ligue des champions. Forcément, même Radamel Falcao est conquis. « Il a encore montré ses qualités. Il faut qu’il continue comme d’habitude de montrer que c’est un super joueur. »
- La première mi-temps de Bernardo Silva, on en parle ?
Non mais franchement, cette remontée de balle de malade mental, cette orientation sur le côté gauche tout en nonchalance qui débouche sur le 1-0… On ne s’en rend pas encore compte, mais quand le petit Bernardo va filer au Barça pour 70 patates, on va le sentir passer. Physiquement, il paye le prix de ses efforts de la première mi-temps et s’éteint en deuxième, c’est bien vrai. Mais quel pied de le voir dicter le jeu de Monaco.
- Aubameyang n’aura pas d’embrouilles avec Puma ce soir
Pas de but, pas de célébration. Pas de célébration, pas de masque. Pas de masque, pas de bataille de sponsor. Plus sérieusement, le Gabonais aura fait un gros flop tout le long du match. Mention spéciale à son occasion de but ratée en toute fin de match, alors qu’il a le 3-3 au bout de la chaussure.
- Jardim a tardé à bouger, mais il a fait le bon changement
Et une nouvelle victoire tactique, une. A ce rythme, Leo va vraiment finir par ringardiser José Mourinho. Alors que son équipe se noyait sous la pression jaune et noire, le Portugais a eu le cran de sortir l’homme de la première mi-temps, Bernardo Silva, pour installer Nabil Dirar. « L’idée, c’était de resserrer le bloc pour être plus compacts défensivement. Au milieu, on défendait à trois avec Fabinho et Moutinho », a expliqué le milieu de l’ASM en zone mixte.
- Les joueurs de Dortmund avaient l’air à 100 % malgré tout
Surtout en deuxième période. Quelle intensité dans le jeu, quelle envie et quelle pression ! En deuxième mi-temps, les joueurs allemands étaient comme transcendés par le mur jaune. Ils n’ont fait qu’attaquer. Pas un hasard s’ils finissent le match avec 61 % de possession de balle. Dommage qu’à l’image de Kagawa et Dembélé (pourtant buteurs oui), les soldats de Tuchel aient trop vendangé. 16 tirs pour seulement deux buts… A ce niveau, ça ne pardonne pas.
- Monaco a toujours son trou d’air en début de deuxième mi-temps
C’est un peu comme le quota de trois buts. A chaque match de Ligue des champions, l’AS Monaco laisse 15 minutes de temps de parole au candidat adverse. Et à chaque fois, c’est en début de deuxième période. Contre Manchester City, c’est à peu près à ce moment-là que tout commence à foutre le camp. Au retour, c’est là qu’ils se font quasiment éliminer. Et à Dortmund, donc, les Asémistes ont disparu jusqu’à la 65e. Pour Nabil Dirar, il n’y a pas de hasard.
« « C’est un contrecoup physique. Tous les efforts, tous les allers-retours qu’exige notre jeu d’attaque et de contre-attaque, ce n’est pas possible de les faire pendant 90 minutes. C’est aussi pour ça que c’est bien de pouvoir entrer en jeu et aider l’équipe. » »
- Défense à outrance et apnée… Le Monaco défensif a fait son grand retour
Oui, oui, on est au courant. Monaco a planté trois buts. Mais il n’empêche que sans Mendy et Sidibé, indisponibles pour cette rencontre, les blancs et rouge ont dû adapter leur jeu à la situation. Et à un adversaire qui allait beaucoup trop vite.
Ainsi, Fabinho et Moutinho ont passé beaucoup de temps sur la ligne des 18 mètres tandis que Raggi et Touré montaient assez peu. La consigne, c’était de miser sur les transitions directes en priant pour que les mecs devant se débrouillent comme des grands. Et ça a marché. Au bon souvenir du Monaco de l’année dernière.
- Cette zone-mixte c’était le grand bordel
Quel crime d’avoir un si joli stade et une zone-mixte aussi bordélique. Si l’on peut qualifier cela de zone mixte. En fait, toutes les interviews d’après-match se sont faites dans le parking, à côté des cars de l’ASM et du Borussia. Entre le bruit des moteurs et les employés du club qui nous cassaient les oreilles avec leurs chariots vides, il était bien difficile d’entendre les joueurs parler. Surtout quand, comme Falcao, vous chuchotez dans le micro. Mais bon, c’est bien le seul point négatif du Signal Iduna Park. On a déjà hâte d’y retourner.