Profils atypiques, ambiance, maturité... Alors, qu'apportent les petits jeunes à cette équipe de France
FOOTBALL•Nouveau groupe pour une nouvelle vie au sein de l'équipe de France...William Pereira
Tout le monde n’a d’yeux que pour eux. Les jeunes, les nouveaux, les rookies, appelez-les comme vous voudrez, sont au centre de l’attention depuis le début du rassemblement à Clairefontaine en marge des deux prochains matchs de l’équipe de France. Résultat, les têtes d’affiche de la semaine ne sont pas les Griezmann, Payet, Giroud et compagnie mais bien les Mbappé, Dembélé, Mendy, Thauvin et le reste de la clique.
Techniquement, cet élan d’enthousiasme/curiosité peut se comprendre pour plusieurs raisons :
- On a rarement vu autant de jeunes intégrer l’effectif des Bleus en si peu de temps sous Didier Deschamps.
- Il y a une grosse hype autour de cette génération et encore plus depuis que l’AS Monaco écrase tout sur son passage.
- La qualité de ces bonhommes est impressionnante
Bonne ambiance et nouvelle base de travail
Mais concrètement, qu’est-ce que ça change ? A part à nous faire mousser et à nous faire fantasmer sur la possible présence d’un Mbappé ou d’un Bakayoko en 2018 en Russie, qu’apportent ces étoiles montantes ? Bien placé pour évoquer le sujet, Corentin Tolisso a mis l’accent sur la bonne ambiance et la joie véhiculée par cette bande de potes qui se connaît depuis les catégories de jeunes.
« « Il y a une très bonne ambiance au sein du groupe, beaucoup de jeunes et des anciens et ça fait un bon mélange, ça rigole énormément et c’est aussi ça que j’ai aimé en arrivant en équipe de France. » »
Evidemment, impossible de ne pas penser à l’hilarant épisode du bizutage pendant lequel Mbappé n’a pas hésité à pousser sa voix dans les aigus et Matuidi à recaler Tolisso à cause d’un choix de chanson douteux à ses yeux. Ça, c’était pour l’évidence.
Mais réduire les petits nouveaux à leur puérilité serait sous-estimer leur réelle utilité au sein du groupe de DD. Laurent Koscielny : « Il y a un fort potentiel offensif avec un style de jeu différent, d’autres options. Mbappé et Dembélé par exemple, ils aiment partir dans la profondeur. Et puis, il y a pas mal de joueurs qui viennent de l’AS Monaco ou qui ont joué ensemble en Espoirs et qui se connaissent parfaitement. Ça se voit dans leurs déplacements notamment. »
Collectivement, donc, c’est forcément intéressant pour le sélectionneur, qui peut compter sur une nouvelle base générationnelle déjà très solide en vue des échéances à venir (on ne parle pas forcément de la Coupe du monde 2018 mais plutôt de l’Euro 2020). Et quand on sait à quel point Deschamps est attaché aux concepts de vie de groupe et d’automatismes sur le terrain, c’est toujours un plus.
« Grands et matures »
Tout ça, c’est bien gentil, mais il faut bien les encadrer et les canaliser ces trublions, non ? Eh bien non, même pas. On parlait plus haut de puérilité et il semblerait au contraire que la nouvelle vague soit, à l’image d’un Mbappé, très mature et en avance sur son âge. Koscielny, toujours :
« « Ils sont assez grands et assez matures pour leur âge. Ils évoluent dans des grands clubs avec des exigences importantes. Ils savent qu’il y a des choses à faire et ne pas faire et que le plus important c’est le groupe, que ce soit sur le terrain ou en dehors. » »
Evidemment, il s’agit de bien pondérer cela. Si elle est précoce, la jeune garde n’en reste pas moins inexpérimentée. Et c’est d’autant plus vrai dans un effectif commandé par un Deschamps qui avait annoncé à son arrivée en 2012 que l’expérience internationale, c’était minimum 50 caps. Les nouveaux sont encore très loin de ce palier seulement atteint par Giroud, Matuidi et Lloris. Comme le dit Corentin Tolisso : « on change de monde » quand on découvre l’équipe de France.