SPORTS D'HIVEROn a essayé de voir à quoi ressemblait la vie des Fourcade & Co

Biathlon: Siestes, politique, soirées... Alors, à quoi ressemble la vie des Fourcade et compagnie sur le circuit?

SPORTS D'HIVERVis ma vie de biathlète sur le circuit professionnel…
W.P.

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Ils skient, tirent et skient encore plus s’ils ratent la cible. Jusqu’ici, tout va bien, on connaît. Mais que savez-vous de la vie des biathlètes hors des pistes ? Probablement pas grand-chose. Pas plus que nous, d’ailleurs. Enfin ça, c’était avant de partir sur les traces de nos skieurs à la gâchette facile, qui volent de ville en ville et d’hôtel en hôtel pendant près de six mois. Si on voulait résumer ça schématiquement, voilà ce que ça donnerait :

  • Avion entre une ville étape et la ville étape suivante
  • Transfert en car jusqu’à l’hôtel
  • Sieste
  • Entraînement léger
  • Parler avec les coéquipiers
  • Sieste
  • Course
  • Sortir au resto (et en boîte de temps en temps)
  • Avion entre la ville étape et la ville étape suivante, etc.

Ambiance colonie de vacances pour la team France

Du coup, il faut tuer le temps. Trimballant sa carabine pour l’équipe de France depuis 2013, Quentin Fillon Maillet a l’impression d’être « une grande bande de potes en voyage. A l’hôtel, la porte des uns et des autres est toujours ouverte. »

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Il poursuit : « Parfois on se réunit tous dans une seule chambre pour parler. En ce moment on parle un peu politique à l’approche des élections en France », tandis que la bande-son est assurée par le mélomane Jean Guillaume Beatrix, jamais bien loin de sa guitare démontable. Bref, il y règne une espèce d’ambiance de colonie de vacances, mais longue de quatre mois et parfois un peu chiante. Stéphane Bouthiaux :

« « Ils parlent pas mal et jouent aux cartes, enfin surtout les filles. Par contre ils sont très peu consoles de jeux. Mais ils ont toujours le nez dans leur smartphone. » »

Pour l’entraîneur français, il est vital pour les skieurs de ne pas trop s’adonner à des exercices ou sorties futiles à cause du rythme auquel s’enchaînent les courses. « A part la veille des courses où l’on fait un peu de travail en intensité, le boulot concerne surtout la récupération. Visiter telle ou telle ville à plusieurs kilomètres de l’hôtel et perdre des forces va à l’encontre de ce travail », explique Bouthiaux.

Exit le tourisme et les musées, donc. « C’est le prix à payer cette vie quand on veut être biathlète professionnel. On ne s’en plaint pas », sourit « QFM ».

Sorties au resto, boîtes de nuit et alcool

La vie de monastère a tout de même ses limites. La belote, ça va bien cinq minutes, mais la saison est longue… « On aime bien sortir un petit coup au resto à la fin d’une étape, histoire de se changer les idées. Après les championnats du monde, il y a quelques petits excès, des petites sorties en boîte de nuit. Mais ça restera toujours occasionnel », raconte Fillon Maillet sans en dire plus. Plus bavarde, (et plus anonyme aussi) une source proche des biathlètes rentre un peu plus dans le détail.

« « Il y en a qui sont plus détendus que d’autres. Martin Fourcade par exemple, il est très strict. Quand il sort, c’est une demi-pinte de bière et une heure, pas plus. » »

Pour les autres, poursuit-il, « ils restent un peu plus de temps et boivent une pinte », mais rien d’extraordinaire. Seuls les coureurs aux ambitions modestes se permettent d’avoir une hygiène de vie passable comme ces « Américains pas très forts qui sortaient des canettes de bière régulièrement. »

Un french lover se cache dans l’équipe de France

Bref, ce n’est pas l’orgie tous les week-ends dans le petit monde du biathlon. Même si, pour le coup, tout le monde se retrouve sensiblement dans les mêmes bars pour s’ambiancer - pas trop le choix hein, ils ne chassent pas les cibles en plein Manhattan - et que certains liens se créent. Que ce soit d’amitié, par exemple entre les clans italien, suisse, allemand et français, ou parfois plus.

« Il y a quelque temps, une Allemande qui allait faire sa première course le lendemain sur le circuit pro s’était pointée à une soirée à Ruhpolding (place mythique du biathlon en Allemagne), raconte notre source. Visiblement, elle mettait "oui" à tout le monde sur Tinder. Pour une novice, ça avait été un peu mal vu. »

Mais comme à Vegas, ce qui arrive à Ruhpolding, Nove Mesto ou Sotchi y reste. « De toute façon, les biathlètes sont juste des gens normaux, conclut notre source. Ils sont sérieux la plupart du temps mais aiment déconner occasionnellement. »