BASE-BALLLong et chiant, le base-ball peut aussi être intéressant

C’est long, c’est chiant, mais promis, le base-ball peut être intéressant

BASE-BALLLes finales de la MLB américaine, opposant Cleveland à Chicago, commencent ce mardi...
Vincent Barros

V.B.

L’effervescence là-bas, l’indifférence ici. Rien ne nous sépare autant des Etats-Unis que . Un sport vu, chez nous, à peu près comme le plus chiant du monde. C’est qu’on y pine rien, aussi. Pourtant, à l’heure des World Series, les finales de la Ligue majeure de baseball (MLB) qui commencent ce mardi, on aurait bien tort de ne pas chiller, comme des millions d’Américains, devant , finalistes cette année après une éternité de disette.

Le contexte de cette finale, d’abord, vaut son pesant de pop-corn

A ma gauche, les Indians de Cleveland, qui pensaient être maudits depuis 1948. A ma droite, les Cubs de Chicago, qui pensaient être maudits depuis 1908. Rien que pour l’affiche, cette finale est historique. Pensez, pour l’incapacité de ses équipes pros à remporter des titres, et d’un coup, et les Indians pourraient les imiter quatre mois plus tard en MLB ! « Quand on sait ce que cette ville a traversé en matière de sports lors des cinquante dernières années, on peut dire qu’elle mérite d’être à la fête », a d’ailleurs souligné King James qui, avec les Cavs, entameront ce mardi soir, non loin de la salle des Indians, leur saison régulière face aux Knicks.

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LeBron James qui a aussi lancé un pari (encore flou) à son ancien coéquipier au Heat de Miami, Dwyane Wade, originaire de Chicago et donc supporter des Cubs. Malheur au vaincu.

La plus vieille malédiction du sport américain qui rend chèvres les Cubs

L’exploit serait retentissant. Sauf qu’en face, les Cubs de Chicago se posent là en termes de malédiction. . Ce jour-là, William Sianis, propriétaire d’une chaîne de tavernes nommées Billy Goat Tavern, se pointe au stade pour assister aux World Series des Indians en compagnie de sa chèvre (goat ou billy goat en anglais), dont l’odeur importune les autres spectateurs. Sommé de quitter l’enceinte avec sa bête, l’homme maudit l’équipe en déclarant : « Ces Cubs, ils ne gagneront plus jamais. » Ce qu’il n’avait pas dit, ce pauvre William.

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Soixante et onze ans plus tard, Billy Goat est toujours associée à la plus longue disette de l’histoire du sport professionnel en Amérique. Même Barack Obama, pourtant supporter de l’équipe rivale de Chicago, les White Sox, .

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Un sport qui sublime l’ennui et travaille l’imagination

« Un match de baseball, ça peut durer trois heures, c’est très haché, il y a beaucoup de temps morts, pour, au final, environ 18 minutes d’actions pures, explique Alexandre Couton, joueur des (Yvelines), le plus gros club du pays en termes d’effectif avec 255 licenciés (en termes de niveau, ce sont les Huskies de Rouen qui dominent en France). Et il faut savoir que les meilleurs frappeurs, par exemple, tournent autour de 30 % de réussite à chaque match. » Alors c’est vrai que, dis comme ça, on comprend pourquoi à empoigner la batte ou tâter le cuir de la balle blanche cousue de fils rouges.

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Et c’est justement ce qui fait le génie de ce sport, à en croire les Américains, qui en ont fait leur « passe-temps national ». , appuie dans Le Monde l’écrivain cubain Leonardo Padura, grand fan devant l’éternel. Un avis auquel souscrit Alexandre Couton, notre « champ centre » des Cougars : « Lors des temps morts, les stratégies se mettent en place, il y a tellement de scénarios possibles ! C’est du domaine de l’imaginaire. Ça ne m’étonne pas qu’un écrivain pense ça. Quand un scénario se réalise, c’est magique. »

Bref, le baseball, c’est le sport parfait auquel on peut assister entre potes ou en famille, tout en grignotant ou en taillant le bout de gras. Loin des brèves et orgasmiques actions que propose le basket, par exemple. « Comprendre vraiment le baseball, c’est comme parler le hongrois, pense Padura, toujours dans Le Monde. On apprend ça quand on est enfant ou on n’arrivera jamais à l’apprendre ! » Là, Alexandre Couton pose un bémol : « Les Américains n’ont pas non plus la réputation d’être les êtres les plus doués d’intelligence au monde. Alors s’ils comprennent, pourquoi pas les Français ? » A l’aube des World Series, on ne saurait trop leur conseiller d’aller faire un tour sur ou , sites français et spécialisés, avant la sieste au stade ou devant sa télé.