NBA: Qui sont les grands fous qui supportent une franchise américaine depuis la France?
BASKET•A l’aube de cette nouvelle saison, ils sont dans les starting-blocks...V.B.
Ils sont aussi tendus qu’un , warrior parmi les Warriors, à l’heure de monter au front. En ce 25 octobre, date d’ouverture de , les supporters français, chaque année plus nombreux, intarissables, pointilleux, réactifs, bref, mordus, sont dans les starting-blocks. Et ce ne sont pas les nuits blanches à venir, décalage horaire oblige, qui vont refréner leur envie, cette année encore, d’assister aux matchs de leur franchise. Loin, très loin des salles de la ligue de basket nord-américaine, vis ma vie de supporter français.
- Comment sont-ils tombés dedans ?
Comment un type natif de la Nièvre, disons, peut-il s’enticher à mort pour une franchise de basket située à des milliers de kilomètres ? C’est le mystère et l’intérêt des (jeunes) supporters français, . Tous ont en tout cas une bonne raison, ou ont eu un déclic. , par exemple.
« La NBA, je la suis depuis qu’il y est, donc une quinzaine d’années, confirme Alban, prof d’histoire-géo près de Dreux (Eure-et-Loir), "fan historique" des Spurs et . On pourra me taxer de "basketix", mais je ne m’en suis jamais caché. Les Spurs sont tout ce que j’aime dans le basket, j’ai grandi avec les exploits de Parker. »
Alexandre, 27 ans, data analyst qui vit à Paris, est d’abord devenu fan d’une légende. « J’avais gagné un abonnement à un magazine de basket lors d’un tournoi, et j’avais reçu deux numéros, dont un parlant d’un certain Kobe Bryant. J’ai aimé ce que j’ai lu, et j’ai commencé à supporter les Lakers en 2000 grâce à lui », raconte celui qui anime, parmi d’autres, un compte Twitter et . Depuis, Bryant a raccroché…
Pour d’autres encore, tout a commencé par hasard : « Mon engagement en faveur des 76ers est né lors d’un voyage d’études en 1996 à Philadelphie, où avait été drafté quelques semaines plus tôt Allen Iverson, raconte Thibaud, 29 ans, enseignant dans le Bourbonnais et rédacteur pour le site . J’ai alors acheté mon premier maillot, un vulgaire shirsey, qui est devenu le totem d’une passion naissante. »
- Quelles franchises supportent-ils ?
« Les Knicks, les Lakers, les Celtics, enfin les franchises emblématiques, répond d’emblée Fabrice Auclert, fondateur et rédacteur en chef du site , qui revendique 800.000 visiteurs uniques par mois. En tout cas, c’est vraiment comme l’OM et le PSG. C’est-à-dire que même si leurs franchises ratent une saison, ce sont eux qui font le plus de bruit sur les réseaux sociaux. »
Aujourd’hui, il faut aussi compter avec , forcément. « Mais les Warriors dominent tellement qu’ils énervent tout le monde, reprend Fabrice Auclert. Ça se ressent dans les commentaires. »
Et puis il y a les autres, les incorruptibles, comme Alban, notre fan des Wolves, une équipe, se marre-t-il, « qui aime être en vacances le 15 avril », soit avant les play-offs. « Je suis supporter du et d’Arsenal en football, alors ce ne sont pas dix saisons sans play-offs qui peuvent me désespérer, assure-t-il. J’ai un côté fortement masochiste, je pense. »
- Pourquoi sont-ils redoutables ?
Parce que les mecs sont à bloc, tout bêtement. Il n’y a qu’à voir leur puissance de frappe sur les réseaux sociaux. « Lorsque ou lorsque , nos articles ont atteint 3.500 commentaires, témoigne Fabrice Auclert, de Basket USA. On a à peu près 12.000 personnes qui commentent régulièrement la NBA sur le site. Eux, ce sont de vrais fous furieux. Ils sont là toute la nuit, on les voit, ils ne lâchent rien, ils racontent qu’ils ne vont pas pouvoir aller en cours ou aller bosser le lendemain, c’est une dinguerie, ça nous éclate. Sincèrement, on est admiratifs. »
Parmi eux, Quentin, 25 ans, responsable d’une équipe logistique de 20 personnes à Poitiers (Vienne) : « Durant presque deux ans, j’ai assuré seul le compte Twitter , avec trois ou quatre live-tweet par semaine la première année ! C’était hard physiquement, je dormais peu, mais ça en valait la peine ! Depuis un an, , c’est aussi un gros investissement personnel. »
La passion ne se manifeste pas toujours derrière un clavier et un écran, ou pour une seule franchise de basket. Ça va parfois beaucoup plus loin. « La première fois que j’ai vu les 76ers, c’était lors d’un match de pré-saison à Bilbao (Espagne), le 6 octobre 2013, raconte Thibaut. J’y suis allé alors que la veille, j’étais dans les travées de Louis-II à Monaco pour voir les Verts au foot, que je supporte aussi. » Des fous furieux, vous dites ?