JO 2016: «On a connu des salles où l’on cherchait juste à survivre», la polémique Lavillenie fait un peu sourire les Experts
HANDBALL•« Imaginez la même chose au Stade de France », demande Claude Onesta…B.V.
De notre envoyé spécial à Rio,
Quand on a gagné une finale de Mondiaux en Croatie face à la Croatie, on peut dire qu’on a vécu ce qu’on appelle « une grosse ambiance ». Autant dire que les Experts, qui affrontaient le Brésil mercredi en quarts de finale des JO, sont plutôt pas mal placés pour évoquer « l’affaire Renaud Lavillenie ». Le perchiste a été sifflé pendant sa compétition – où il était opposé à un Brésilien, puis le lendemain sur le podium après avoir regretté la réaction d’un « public de merde ».
Interrogé sur la question du Lavillenie gate en zone mixte après la victoire de ses hommes, Claude Onesta en rigolait presque. « De temps en temps il faut garder de la mesure, explique le sélectionneur de l’équipe de France. Sur le fond on pourra toujours disserter sur le fait que le spectateur vient voir un spectacle et que par moments il pourrait être tenté d’applaudir la qualité du spectacle, mais le côté partisan n’est pas quelque chose de Brésilien. Bon, ça s’est déclenché sur la finale de la perche, mais imaginez le Stade de France avec un jeune compétiteur du pays qui réalise un exploit merveilleux et qui pourrait, sur le dernier essai, se faire battre par le champion. Si vous me trouvez quelques spectateurs qui se taisent… »
« On savait qu’on ne serait pas en pays conquis »
Il poursuit : « Ce n’est sans doute pas dans l’habitude de l’athlétisme. Je conçois que ça puisse perturber. Mais pour avoir l’habitude de jouer dans des endroits compliqués, je peux vous assurer que les Brésiliens peuvent être très partisans mais ça ne paraît jamais très dangereux. Y a des endroits dans le monde où je peux vous assurer que vous essayez de regarder ce qui vous tombe sur la tête et vous essayer de survivre. Bon, voilà, c’était peut-être un excès d’enthousiasme. »
Pas mieux du côté de ses joueurs, que la chaude ambiance de la Future Arena n’a pas vraiment décontenancé. « Si l’on a été troublés ? Non, on a quand même des joueurs qui ont l’habitude de ces genres d’ambiance, le groupe a déjà été dans des situations similaires », assurait Luka Karabatic. Son frère, lui, trouvait même « génial » de jouer face à une telle adversité. « On savait qu’on ne serait pas en pays conquis, conclut Valentin Porte. C’était sûr qu’on allait se faire siffler. » Et ça ne les a pas vraiment chatouillés.