HANDBALLJO 2016: Vous avez vraiment eu peur pour les Experts ? Pas eux

JO 2016: Vous avez vraiment eu peur pour les Experts ? Parce qu’eux pas du tout

HANDBALLLes Bleus ont mis 40 minutes à se détacher face au Brésil…
Valentin Porte face au Brésil, en quarts des JO
Valentin Porte face au Brésil, en quarts des JO - JAVIER SORIANO / afp
Bertrand Volpilhac

B.V.

De notre envoyé spécial à Rio,

On vous imagine bien, derrière votre télé, à suer de stress le vin rouge qui a accompagné les ribs sauce barbecue de midi. « Mais ils nous font quoi là les Experts ? », répétez-vous en boucle alors que les Brésiliens enchaînent les buts au pivot. Et l’on ne vous en voudra vraiment pas, on a fait la même chose (sans le vin rouge et les ribs, il était 10h du matin à Rio quand même). Bousculés pendant 40 minutes par une équipe du Brésil dont personne n’avait jamais entendu parler à ce niveau-là, les Experts nous ont donné des frissons.

On se voyait même déjà titre un truc comme « La fin des Experts ? Les Bleus s’inclinent à la surprise générale face au Brésil ». Et puis en fait non, pas du tout : une victoire de sept buts et une qualification tranquille pour les demi-finales. Enfin, en tout cas à les croire, tout était prévu.

En mode rouleau-compresseur

« On savait qu’ils allaient sûrement craquer physiquement avant nous, note l’arrière Adrien Di Panda. On ne s’est pas affolé au moment où ils voulaient emballer le match et on a resserré en défense. » Car oui, en première mi-temps, c’était un peu lâche, dirons-nous. « C’est un soulagement, concède l’ailier Valentin Porte. On n’était pas très très sereins, on prend quand même 16 buts en première mi-temps, on fait des petites erreurs. Ce n’était pas catastrophique, on savait que ça allait tourner. »

Beaucoup trop sûrs de leur force, les Experts n’ont jamais douté. Parce qu’ils ont déjà vu ce scénario de matchs 100.000 fois : la petite équipe qui joue en surrégime avant d’exploser. « Il y avait toutes les chances que ce match-là se joue comme ça, analyse le sélectionneur Claude Onesta. Quand vous avez en face de vous une équipe jeune et euphorique, ce n’est pas dans le premier quart d’heure qu’ils vont craquer. Il fallait juste ne pas leur laisser trop d’avance. A partir du moment où l’on a été capable de se maintenir au contact, on imaginait que notre défense allait finir par les user. On n’était pas vraiment dans l’effet immédiat, on est plutôt en mode rouleau compresseur. Ça écrase petit à petit et quand y a moins d’énergie en face, c’est moins virulent. »

On a vraiment l’air malin d’avoir flippé, nous.