JEUX OLYMPIQUESJO 2016: Mais comment l'or a bien pu échapper à Lavillenie?

JO 2016: Renaud Lavillenie, on va passer le prochain millénaire à se demander comment l'or lui a échappé

JEUX OLYMPIQUESLe perchiste français a pris l’argent au terme d’un incroyable concours…
Romain Baheux

Romain Baheux

De notre envoyé spécial à Rio,

« Là, je pensais avoir l’or. » Les mots de Renaud Lavillenie, affairé à répéter pour la cinquante-septième fois sa version, résonnent bizarrement dans notre tête. Autant, on a plus ou moins vu venir en cours de route ses échecs répétés aux Mondiaux. Autant là, on était à deux doigts d’aller botter les fesses au DJ du stade olympique pour qu’il lance La Marseillaise rapido et entérine le doublé olympique du perchiste, auteur d’un concours à 99 % parfait.

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« Il nous a mis une belle carotte »

Si vous dormiez après votre éreintant week-end entre potes, vous allez trouver qu’on exagère. OK. Alors comment appelez-vous une démonstration, retardée par une averse tropicale et une barre prompte à se déloger, où votre athlète bat le record olympique (5,98 m), établi par ses soins quatre ans auparavant à Londres ? « Renaud n’a pas grand-chose à se reprocher. Il n’a même rien à se reprocher », souffle son entraîneur Philippe d’Encausse.

Eventuellement, qui peut-il maudire pour avoir mis au bout du sautoir Thiago Braz et son record personnel à 5,93 m ? Porté par le public, l’enjeu ou que sais-je encore, le Brésilien a miraculeusement réussi à amener sa marque à 6,03 m au deuxième essai. « Lui, il nous a mis une belle carotte, peste D’Encausse. Mais c’est la perche, et tant qu’un mec reste dans le concours… »

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« J’étais tellement près »

On pourra peut-être regretter le choix du Français de monter la barre à 6,08 m au dernier essai, au lieu de se remettre sur un 6,03 frôlé - « j’étais tellement près »- aux deux premiers essais. Lavillenie raté son ultime tentative, crispée par les sifflets de Rio que son geste d’agacement n’a pas aidé à calmer. « Je conçois que les Brésiliens soient pour le Brésil mais pas qu’ils nous manquent de respect. S’ils veulent nous cracher dessus, qu’ils n’organisent pas les Jeux. »

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Ce public carioca, Lavillenie a passé la zone mixte à le pourrir, commençant par injustement comparer son traitement à celui reçu par Jesse Owens à Berlin en 1936. Le vice-champion olympique doit passer ses nerfs, et c’est la foule qui prend. « J’ai ressenti leur méchanté, c’est forcément perturbant, répète-t-il. Je n’ai vu ça à aucun autre endroit. » C’était décidément un soir exceptionnel. Celui qui vous laisse avec l’argent quand il vous a promis l’or.