JEUX OLYMPIQUESAzou-Houin, la belle histoire d’un duo de quatre mois

JO 2016: Azou-Houin, la belle histoire d’un duo qui a failli ne jamais exister

JEUX OLYMPIQUESLes deux rameurs ont offert la troisième médaille d'or française vendredi...
Romain Baheux

Romain Baheux

De notre envoyé spécial à Rio,

Jérémie Azou se traîne. Le pas lourd, le tout récent champion olympique marche sur le ponton, soutenu par Pierre Houin. L’aîné du duo souffre, lui qui a déjà « profité » de sa victoire aux Mondiaux 2015 sous une tente à oxygène. Il se traîne jusqu’aux caméras et balbutie, le souffle court. « Comme je passe à la TV, je voudrais remercier Stany Delaire, le troisième homme de ce bateau. La médaille lui appartient aussi même s’il ne l’a pas autour du cou. »

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Stany, ce n’est pas l’entraîneur. Stany, c’est l’homme qui était programmé pour s’imposer vendredi avec Jérémie Azou en deux de couple poids léger dans l’eau du lagon Rodrigo de Freitas. Quatrième des JO de Londres, le duo vit une olympiade d’exception. Triple champion d’Europe, médaillé d’or aux Mondiaux organisés à Aiguebelette l’an dernier, beaucoup les voient filer au Brésil pour s’offrir le sacre olympique.

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Une majorité dont ne fait pas partie le directeur technique national, Patrick Ranvier. Ce dernier souhaite les mettre en concurrence avec Pierre Houin, jeune prodige de l’aviron français cinq ans plus jeune. Au cours de l’hiver, Houin surpasse les attentes et relègue Delaire dans la hiérarchie, tuant le rêve olympique commun de deux amis. Touché, l’écarté crie sa frustration dans la presse.

« Pour convaincre tout le monde, y compris moi-même, il fallait qu’on remporte cette médaille d’or, glisse Houin. Oui, il y avait une pression particulière. Ce sont des gens qui ont presque tout gagné ensemble, et moi je devais passer derrière »

« Je suis un peu son grand frère, décrit Azou. On a appris à tisser un lien. Dans vingt ans, c’est l’aventure humaine que je retiendrai. » Où Stany Delaire occupe une place très particulière. Convié à Rio comme remplaçant, il a évidemment suivi la course. « Il était là pour nous débarquer, on était là pour le remercier », raconte Houin. Puis, il les a vus s’éloigner vers la presse et le podium olympique. On n’aurait pas voulu être dans sa tête.