JEUX OLYMPIQUESJO 2016: Comment on a traqué en vain la médaille française dans tout Rio

JO 2016: Comment nos journalistes ont traqué la première médaille française dans tout Rio (sans succès)

JEUX OLYMPIQUESSi vous aimez le bus, ce papier est fait pour vous...
Romain Baheux (avec l'agréable concours de B.V.)

Romain Baheux (avec l'agréable concours de B.V.)

De nos envoyés spéciaux à Rio,

Deux hommes, un Airbnb brésilien, et un programme élaboré à grands coups de regards complices. Il est 9h30 à Rio (14h30 à Vesoul et Honfleur) samedi, nous voilà prêts à attaquer la première journée des JO. Avec une ferme ambition : voir la première médaille française de ces Jeux, être là où se joue l’événement, saisir le moment, attention-coco-c’est-à-toi. Répartition est faite : le judo pour l’un, le cyclisme sur route pour l’autre. En piste.

12h (17h en France), c’est déjà expédié sur les tatamis

On n’avait pas mis les pieds dans un dojo depuis l’obtention de notre ceinture verte en 2001. Les retrouvailles ont été des plus courtes. Champion d’Europe des - 60 kg, Walide Khyar se fait avoir dans les dernières secondes de son deuxième tour par un Brésilien. Sorti sous les ovations de la foule, terminé bonsoir.

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Mince, voilà notre espoir de médaille s’envoler. Par acquis de conscience, on reste au parc olympique suivre Laëtitia Payet, dont le tableau lui a réservé la numéro 1 mondiale au deuxième tour. Une immobilisation au sol plus tard, la journée tricolore est finie sur les tatamis. Les larmes coulent encore sur le visage de la Française qu’on se décide à sauter dans un bus de l’organisation pour rejoindre le Sambodrome de Rio. Dans l’oreillette, on nous glisse que les archers Bleus vont y disputer un quart de finale contre l’Australie.

Bilan : Une bouteille d’eau sifflée en dix minutes, une page de cahier noircie.



14h20 (19h20 en France), les archers craquent à leur tour

Dans le car, un Australien nous assène avec une certitude sans faille que la demie est pour eux. Incapable d’assumer la nature même de la discussion, on se plonge dans l’ordinateur. Quarante minutes de bus plus tard, un soleil de plomb nous accueille au Sambodrome. Les tribunes sont vides, la speakerine tente d’ambiancer les trois pelés du public sur du LMFAO.

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Les Bleus partent bien, mais les archers des antipodes reprennent le dessus pour les coiffer en fin de rencontre. « Forcément, on pensait à remporter une médaille, peste Lucas Daniel, l’un des membres du trio tricolore. Franchement, ça se joue à trois flèches. » Qui ne font pas nos affaires puisqu’on retourne au parc olympique où, à l’épée, la Française Lauren Rembi a sorti la championne d’Europe, puis une Brésilienne et va jouer sa demie. Cette fois, c’est bon, on LA TIENT cette médaille.

Bilan : Un hot-dog ingurgité, 3 litres de sueur perdus sous le cagnard.

16h15 (21h15 en France), le vélo on y a cru, mais non

« On descend après la dernière montée comme ça, on sera en place pour l’arrivée ». Du centre de presse placé quelques centaines de mètres au-dessus de l’arrivée de la course en ligne, un confrère et moi-même avons tout planifié : la course à la télé jusqu’à 10 bornes de l’arrivée puis on file prendre notre place en tribune devant la finish-line. Et autant vous dire que malgré la course tactique assez moyenne des Français, c’est en sprintant à en perdre notre futal qu’on a fui le centre de presse. Car on commence sérieusement à y croire : Nibali est devant avec Henao et Majka certes, mais Julian Alaphilippe est en train de faire une remontée dingue et il va recoller dans la descente pour jouer la médaille au sprint ! Pourquoi pas l’or ?

On se cale dans le dernier virage, à l’entrée de la dernière ligne droite. Dix minutes passent avant qu’une clameur monte, les hommes de tête arrivent. Et euh ? Bah ? Il est passé où Alaphilippe ? Et Nibali ? Et Henao ? Sans trop comprendre ce qui se passe, Van Avermaet file vers la victoire, accompagné de Fuglsang et Majka. Ah, et voilà Alaphilippe dans un autre groupe juste derrière, trop loin pour rêver de la médaille. Bordel, ça ne veut pas sourire.

Bilan : De l’eau, de l’eau, de l’eau. Chaleur.



17h30 (22h30 dans vos contrées), les larmes à l’escrime

Carioca Arena 3, Lauren Rembi est prête à écrire l’Histoire de l’escrime française. Quatre ans après le zéro pointé de Londres, on se voit déjà écrire que l’un des fournisseurs tricolores historiques revit. Las, une Hongroise et une Chinoise plus tard et on retrouve une jeune fille inconsolable dans la zone mixte du lieu.

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« C’est quatre ans de travail, donc il faut plus que quelques minutes pour digérer », sanglote l’escrimeuse. Le zéro pointé se profile quasi sûrement mais nous ne sommes pas du genre à abandonner si rapidement. On file à la piscine.

Bilan : Une nouvelle bouteille d’eau sifflée. C’est qu’il fait soif.

23h (4h du matin à votre radio-réveil), l’eau n’est pas Bleue

Comme un fêtard errant vers le dernier bar en quête de Get 27, nous voilà au centre aquatique pour brûler nos ultimes espoirs de médailles. Au programme : une finale de 400 m pour Jordan Pothain et un relais 4x100 m pour les filles. A l’arrivée ? Pothain dernier, les Bleues septièmes.

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« Je retire un peu de négatif, mais beaucoup de positif, glisse le Français. Tokyo et les JO de 2020 sont déjà dans ma tête. » Sur ces bonnes paroles, il est temps de regagner nos pénates. Ça ira mieux demain.

Bilan : Un cheeseburger. Mauvais, à l’image de cette journée.