Paris 2024: François Hollande, meilleur VRP de la candidature française
JEUX OLYMPIQUES•Le président est venu vendre la candidature parisienne, à treize mois de la décision finale…B.V.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Rio,
C’était peut-être le moment le plus important pour le sport français à ces Jeux olympiques. Oui, avant-même que la compétition ne commence réellement. A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio, l’équipe Paris 2024 a tenu une conférence de presse assez attendue au milieu des journalistes du monde entier, à 13 mois de la décision à Lima de l’organisateur des JO dans huit ans. Avec en guest-star François Hollande, meilleur VRP possible de la candidature française. 20 Minutes y était et vous résume ce qu’il faut en retenir.
Paris 2024 est en ordre de marche (grâce à un Anglais)
Il est anglais, s’appelle Mike Lee et la France lui devra peut-être beaucoup d’ici 13 mois. Considéré comme l’un des papes du lobbying, le patron de l’agence de communication Vero Consulting est la tête pensante du projet Paris 2024, une dizaine d’année après avoir offert la victoire à Londres 2012 face à la capitale française.
Et autant vous dire qu’avec lui aux manettes, niveau communication, Paris 2024 est au point :
- 1) La jeunesse de Tony Estanguet pour être la face du projet
- 2) le petit discours en espagnol de la maire de Paris Anne Hidalgo histoire de montrer l’ouverture sur le monde
- 3) les têtes fraîches, souriantes et pleines de Teddy Riner et Muriel Hurtis pour le côté athlètes
- 4) La venue de Hollande
Tout ça, c’est du grand art. Paris 2024 est en ordre de marche. Tout est calculé, pensé, sans faille. En tout cas au niveau de la communication.
La présence de François Hollande, c’est fort
S’il a été critiqué en France compte tenu du contexte, le déplacement à Rio de François Hollande est pourtant capital dans ce dossier. Au milieu d’une période troublée, le président de la République a pris du temps pour faire le voyage et prouver au CIO à quel point Paris voulait les jeux. C’est d’ailleurs sans doute ce qu’il a dit au patron de l’Olympisme Thomas Bach lors de leur entretien privé vendredi matin. Tenir une conférence de presse devant la presse internationale le jour de la cérémonie d’ouverture est dans ce cadre-là, un joli coup de pub.
A titre de comparaison, Barack Obama n’a pas fait le déplacement pour soutenir la candidature de Los Angeles 2024, le principal concurrent de Paris pour l’obtention des Jeux.
La question principale sera celle de la sécurité, évidemment
Première question posée par les journalistes à François Hollande ? « Comment prouver au CIO que la France peut assurer la sécurité d’un événement tel que les JO au milieu de tous ces attentats ? ». Deuxième question : « Nice a eu lieu trois jours après l’Euro. Le savoir faire français en termes de sécurité est-il remis en question ? »
Autant dire qu’on a assez rapidement compris que le grand défi de Paris 2024 va être autant d’apaiser les craintes que de prouver aux membres du CIO que Paris sera un lieu sûr en 2024. Et évidemment préparé là-dessus, le président de la République a été plutôt bon.
« « Le monde entier est sous la menace du terrorisme. Aucun pays, aucune région, aucune ville ne peut se penser à l’abri. Nous devons lutter contre le terrorisme et en 2024, je l’espère de tout cœur, nous aurons gagné des victoires. Nous avons été éprouvés par ces épreuves mais nous savons encore mieux se protéger, et protéger les événements. C’est ce que nous avons su faire pour l’Euro. Ce qu’il s’est produit à Nice, ce sont des attaques terroristes dans un cadre de la vie. Ce n’était pas des attaques dans le cadre d’un événement que nous avons décidé de protéger, comme le serait un événement de cette ampleur. Qu’est-ce que le monde voudrait dire si on écartait Paris pour ça ? Quel message on enverrait ? » »
Paris 2024 fait profil bas
Il est fini le temps de l’arrogance à la française. « Paris a appris de ses défaites », explique-t-on. Et a décidé de la jouer profil bas dans sa campagne. La candidature de Paris se veut humble et très à l’écoute des recommandations du CIO, ce qu’elle n’avait pas assez fait pour les Jeux de 2012. Invité à évoquer le contenu de ses discussions avec Thomas Bach, le président de la République a fait vœu d’allégeance. « Je n’en dirai rien, mais on a demandé des conseils plutôt que fait valoir des arguments. Nous voulons les jeux, c’est vrai, mais nous nous inscrivons dans une démarche ou c’est l’Olympisme qui doit nous guider sur ce qu’il veut. »