Dopage chez les sportifs russes : «Il ne devrait pas y avoir de cas problématiques au judo»
INTERVIEW•Jean-Luc Rougé, président de la Fédération française de judo et Secrétaire Général de la Fédération internationale de judo, est revenu sur la gestion du dossier russe à une dizaine de jours de l'ouvertures des Jeux Olympiques 2016...Propos recueillis par William Pereira
Longtemps évoquée, l’idée d’une exclusion collective des sportifs russes des Jeux Olympiques a donc finalement été exclue. Le Comité international olympique (CIO) a décidé de remettre entre les mains de chaque Fédération internationale (FI) le contrôle des sportifs russes. Une décision que salue Jean-Luc Rougé, président de la Fédération française de judo et secrétaire général de la Fédération internationale de judo. Ce dernier est d’ailleurs revenu, pour 20 Minutes, sur la gestion du dossier russe à une dizaine de jours de l’ouverture des JO 2016.
Comment est reçue la décision du CIO de ne pas sanctionner collectivement les sportifs russes ?
J’ai toujours été contre les boycotts et ce genre de décisions globales. J’ai été combattant, j’ai combattu contre des Allemands de l’Est, je sais ce que c’est d’avoir des sportifs dopés en face de soi mais je déteste que l’on mette tout le monde dans le même sac. Je suis contre ces décisions collectives qui semblent être politiques. Je suis contre le fait de dire que tous sont dopés, et ce, même s’il n’y en n’avait qu’un seul à ne pas s’être dopé dans le lot. Il doit toujours y avoir une présomption d’innocence.
Comment gère-t-on la situation au sein de la FI de Judo au vu de la proximité de l’annonce du CIO avec le début des JO ?
Au niveau de la Fédération Internationale de Judo, on avait anticipé le coup, donc nous ne sommes pas débordés. Comme on voyait que ça n’allait pas très bien et qu’il commençait à y avoir de problèmes dès le début du mois d’avril, on a pris les 16 meilleurs combattants de chaque compétition et on les a tous contrôlés indépendamment. Nous avons nos données à nous, et l’on nous a demandé de nous rapprocher de l’Agence Mondiale Antidopage afin de faire un comparatif de nos listes.
Sait-on à peu près combien de judokas russes pourraient être suspendus ?
Normalement, il ne devrait pas y avoir de cas problématiques du côté de la Fédération Internationale de Judo. Les cas potentiellement problématiques concernent des combattants n’ayant pas été sélectionnés pour les Jeux Olympiques.