FOOTBALLEuro 2016: Ils s'en «foutent royalement» du match France-Irlande

Euro 2016: Ils s'en «foutent royalement» du match France-Irlande

FOOTBALLA la rencontre de ces badauds qui se baladaient en plein centre ville de Nantes pendant le 8e de finale des Bleus...
David Phelippeau

David Phelippeau

Il est 15 h 02. Quelques cris retentissent en provenance de la place du Commerce. Christiane et Jean-Paul, des Nantais, sirotent un café à la terrasse de l’Amorino. Ils sont loin d’imaginer le « drame » qui se déroule sur tous les écrans disséminés aux quatre coins de la ville. L’Eire mène face aux Bleus. « Ça ne m’intéresse pas, explique Christiane. Je suis contente d’entendre que la France gagne [bon, en fait c’est l’ Eire]. Mais, on profite du calme comme ça. Je suis chauvine, mais discrète. » La dernière fois qu’elle a regardé un match en entier ? « La finale de 98 je crois… », lance-t-elle morte de rire.

Et le petit train passe…

Non loin du couple, le petit train touristique passe avec à son bord une petite dizaine de personnes. Place royale toujours, Lilas et Louise ont fui la foule rassemblée pour le foot. « Ce n’est pas indispensable à ma vie, et puis, de toute façon, on va entendre les cris et on comprendra ce qu’il se passe ! » C’est d’ailleurs comme ça que Jean-Paul, qui se promène avec sa femme Brigitte, a appris que l’Eire venait de prendre l’avantage. « En fait, c’est difficile de ne pas savoir car il y a une personne qui a crié qu’on perdait tout à l’heure et que c’était mal barré ! »

Claire, Kelly, Loïse et Géraldine, qui viennent de participer à la course Color Me Rad, viennent d’attaquer de la restauration rapide. Que l’ Eire mène 1-0, elles n’en ont cure. « On n’est pas passionnées du tout », lancent-elles de concert. Elles n’excluent toutefois pas d’aller voir la fin du match dans un bar, mais « mais que pour l’ambiance ».

Claire, Kelly, Loïse et Géraldine, place Royale.
Claire, Kelly, Loïse et Géraldine, place Royale. - D.P. / 20 minutes

Quelques minutes plus tard, Camille, 28 ans, marche dans une rue vide du centre-ville. « Je rentre chez moi, mais pas pour voir le match, avoue-t-elle. Je n’ai pas de télé… J’arrive de voter pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C’est plus important que du foot. Que la France perde ou gagne, ça ne changera pas notre vie. En revanche, le référendum sur l’aéroport… »

Une rue vide de Nantes au moment du match.
Une rue vide de Nantes au moment du match. - D.P. / 20 minutes

Place du Pilori, Marc et Nathalie, habitants de Malville, flânent. Ils passent à côté de terrasses bondées sans vraiment y prêter attention. « Moi, je suis plus préoccupée par le vote sur l’aéroport, et j’ai voté NON », confesse Nathalie. Yves, Nantais, est obligé, avec sa femme, de fendre la foule amassée devant le bar « Le John Mac Byrne », rue de la Juiverie, pour poursuivre son chemin. Il en profite quand même pour demander le score à un jeune grimé de bleu, blanc et rouge, avant de prendre la direction du château.

Devant le bar le John Mac Byrne.
Devant le bar le John Mac Byrne. - D.P. / 20 minutes

« Je m’en fous royalement, insiste, de son côté, Valentin, qui est installé, avec deux potes, à la terrasse du « Live Bar » juste à côté du château. On n’a pas choisi un bar avec un écran à l’intérieur ou à l’extérieur. » Ne lui parlez pas de foot. « Ce sport est devenu indécent. En 98, j’ai regardé la finale, mais je n’avais pas conscience de la portée de mon acte (rires). » Direction l’île de Nantes. Les chaises extérieures du bar « L’absence », quai François-Mitterrand, situé au bord de la Loire, sont presque vides. Tout comme les pelouses.

A l’approche du bar, des cris retentissent provenant de l’intérieur. Griezmann vient d’égaliser. « Ah, il doit y avoir un but… », lance, perspicace, un père de famille avec ses deux enfants. Il poursuit son chemin en bord de Loire et n’assistera pas non plus au deuxième but victorieux de l’attaquant des Bleus.

Les chaises vides du bar L'absence, quai Frnçois Mitterrand.
Les chaises vides du bar L'absence, quai Frnçois Mitterrand. - D.P. / 20 minutes