A Pornichet,

Gaëtan, habitant de Pornichet, a un humour grinçant et un poil exagéré : « C’est simple, les Suédois ont été invisibles sur le terrain de l’ Euro et dans notre ville». On sent beaucoup de frustration dans ses propos. Comme dans ceux de beaucoup de commerçants de la petite ville qui accueilli la délégation suédoise pendant la compétition.

« Beh…On ne les a pas vus, lâche Guy. Et c’était impossible de les aborder avec autant de flics autour d’eux. Et puis la mairie nous avait dit qu’il y aurait des supporters suédois. On ne les a pas vus non plus. On a fait tout un pataquès autour d’eux, c’est un bide complet. Moi, j’avais fait rentrer du whisky suédois. Qu’est ce que je vais en faire ? » Bon, on vous l’accorde, c’est très français de râler tout le temps. Véronique de l’office du tourisme positive : « Ça a fait parler de la ville. Et puis, on comprend bien que des gens aussi célèbres ne souhaitent pas être dérangés à tous les coins de rue. »

Il se murmure toutefois que c’était cent fois plus simple de faire quelques selfies avec l’équipe polonaise, qui loge dans la ville voisine de la Baule. « Et, eux, ils continuent les Polonais», ironise Guy.

Dans son salon de coiffure, Isabelle peste contre cette absence d’ouverture des Suédois. « Il y a des enfants qui voulaient les voir, ils ne les ont même pas aperçus. Même pas un petit signe de la main quand le bus traversait la ville. » Isabelle en profite pour dire qu’elle aurait bien refait « une petite coupe à Zlatan ».

Toutes les dispositions exceptionnelles prises autour de l’équipe ont aussi agacé. « L’hôtel L’Hermitage, dans lequel sont les Polonais, n’est pas aussi verrouillé que le Château des Tourelles des Suédois, estime Thomas, de Cavavin. Un bout de plage a été fermé en plus. » Une voisine des Tourelles va même jusqu’à expliquer qu’un de ses amis, qui est artisan, a été sommé de ne pas travailler autour du Château des Tourelles. Motif ? Eviter le bruit au maximum.

Zlatan louait-il une maison pour lui et sa famille?

Un joueur suédois cristallise quelques aigreurs. Son nom : Zlatan Ibrahimovic. Son absence lors du deuxième et dernier entraînement public dimanche n’est pas passé inaperçue et a généré beaucoup de frustration. « Moi, ça ne m’a pas dérangé de ne pas le croiser, il est tellement prétentieux », assène Loïc, voisin de l’hôtel des Suédois. Prétentieux au point d’avoir privatisé une maison juste à côté du Château des Tourelles pour sa femme et ses enfants ? Cette rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville. Après une enquête « poussée », on peut affirmer que c’était faux.

Lui, il pouvait mater Zlatan en toute tranquilité

En attendant, un habitant de Saint-Nazaire avait une place privilégiée pour scruter les Suédois à l’entraînement. Alain, retraité de 79 ans, vit au 9e étage d’un des immeubles très proches du stade Léo-Lagrange. « Lors d’un déjeuner, j’entendais même les joueurs crier, rigole cet ancien joueur du FC Nantes du début des années 60. J’avais l’impression de rajeunir de 50 ans ! »

Sa vue imprenable sur la pelouse a forcément fait des envieux. Une journaliste suédoise lui a rendu visite un jour. « Elle n’est pas revenue car je lui ai envoyé un message pour lui expliquer que la police nous avait donné des consignes pour ne pas recevoir de journalistes dans nos appartements. C’était une demande de la délégation suédoise… » Et si elle avait insisté en proposant de l’argent ? « Ah… ça dépend, j’ai des travaux à faire ! » Bon, c’est trop tard, la Suède, éliminée, est déjà rentrée.