EUROChpryguine, le chef d'extrême droite des supporters russes, va être expulsé

VIDEO. Euro 2016: Alexander Chpryguine, le chef d'extrême droite des supporters russes, va être expulsé

EUROIl sera reconduit ce lundi en Russie...
Anissa Boumediene

A.B.

Il est peut-être soutenu par le Kremlin, mais il devrait tout de même être reconduit dans son pays. Alexandre Chpryguine, le sulfureux président de l’association des supporters russes, devrait être expulsé de France lundi pour « trouble à l’ordre » public, aux côtés de 19 autres Russes interpellés après les violences en marge du match de l’Euro-2016 Angleterre-Russie, a-t-on appris jeudi. Il a été transféré, avec ces 19 autres supporters « dans un centre de rétention », a annoncé l’Association des supporters dans un communiqué à Moscou.

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Pionnier du mouvement néonazi dans les stades

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Alexandre Chpryguine n’a pas vraiment le profil d’un charmant garçon (blague sur le physique à part). Comptant parmi les figures de l’extrême droite russe, Chpryguine a aussi un passé de hooligan au Dynamo Moscou. Dans le viseur des associations antiracistes depuis une vingtaine d’années, il est l’un des pionniers du mouvement néonazi dans les stades. A propos des joueurs du Zénit Saint-Petersbourg, il n’avait à l’époque pas hésité à parler de leurs visages « pas assez slaves », avant de commenter une photo postée sur les réseaux sociaux par Mathieu Valbuena, qui a évolué au Dynamo, où il y avait « trop » de Noirs à son goût.

Le Guardian s’est d’ailleurs penché sur le passé trouble de l’activiste d’extrême droite et sur ses connexions avec les hautes sphères du pouvoir russe, et parle d'« un militant d’extrême droite notoire, qui a été photographié en train de faire un salut nazi, voyage avec la délégation officielle de la Fédération russe à l’Euro 2016 et qui était présent à Marseille ce week-end lors des affrontements entre supporters russes et anglais. Des groupes antiracisteS se sont inquiétés du fait qu’Alexander Shprygin détienne apparemment une accréditation officielle avec l’entourage de la sélection russe. Il a également fait partie d’une délégation russe qui a visité les villes hôtes de l’Euro, en mars. »

En 2001, il était photographié en train de réaliser un salut nazi à côté d’une femme aux seins nus, derrière un drapeau nationaliste. Une photo prise à l’occasion d’un concert du groupe de metal Korrozia Metalla, dont certaines chansons sont tellement extrémistes qu’elles ont tout bonnement été interdites par le régime.

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« C’est une vieille photo, j’étais beaucoup plus jeune, s’est justifié Alexander Chpryguine au Daily Mail, cette photo n’est pas effrayante (…). Et ce n’est pas un salut nazi, sinon mon bras serait tendu devant moi, alors que là, il est au-dessus de ma tête. » La différence doit être subtile.

Des amis en haut lieu

Mais Alexandre Chpryguine en a sous le pied, et dispose d’amis en haut lieu. Souvent photographié aux côtés de Vladimir Poutine et Vitali Mutko, le ministre des Sports, il met à profit ses relations politiques pour son association de supporters. C’est ainsi que ses acolytes supporters (et hooligans) ont voyagé aux frais de la princesse vers la France à bord de vols charters affrétés spécialement pour eux, a dénoncé Fare, l’association antiraciste citée par le journal suisse Neue Zürcher Zeitung.

Plus encore, son arrestation a même déclenché l’incident diplomatique entre la France et la Russie. Alors que celui dont il est le proche assistant, Igor Lebedev, porte-parole adjoint de la Douma, membre du comité exécutif de l’Union du football russe et député d’un parti ultranationaliste a appelé Chpryguine et ses copains à « tenir bon », le tonnerre a grondé en Russie. L’ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert, a été convoqué par Moscou pour s’expliquer.

Mais pour Alexander Chpryguine, l’Euro 2016 s’arrête là. Lui et vingt autres Russes seront expulsés en début de semaine.