VIDEO. Debout, sans ses prothèses, Pistorius tente d'émouvoir ses juges
JUSTICE•La sentence d'Oscar Pistorius sera prononcée le 6 juillet...20 Minutes avec AFP
Une mise en scène pour émouvoir les juges. A la demande de son avocat, Pistorius s'est mis debout sur ses moignons nus. L'ancien champion paralympique s'est montré ainsi, infirme et vulnérable, mercredi, dans une ultime tentative pour émouvoir la Cour et éviter une peine d'au moins quinze ans de prison.
L'inflexible procureur Gerrie Nel ne s'est pas laissé attendrir. Au terme d'un long réquisitoire, il a réclamé l'application rigoureuse de la loi. «Nous demandons qu'une peine de 15 ans au minimum soit prononcée», a-t-il lancé. La sentence d'Oscar Pistorius sera prononcée le 6 juillet.
«Sans ses prothèses, son équilibre est précaire et il n'est pas capable de se défendre»
Devant les caméras du monde entier qui retransmettent le procès en direct, Oscar Pistorius, vêtu d'un short de cycliste et d'un t-shirt, s'est levé, a quitté ses prothèses avant de faire un fébrile aller-retour, sur ses moignons, devant la salle pleine à craquer du tribunal de Pretoria.
«Il est trois heures du matin, il fait noir, il est sur ses moignons. Sans ses prothèses, son équilibre est précaire et il n'est pas capable de se défendre», a lancé Barry Roux, son avocat, alors que Pistorius se rasseyait, en larmes, loin de l'image de l'invincible champion qu'il renvoyait il y a quatre ans lorsqu'il courait parmi les valides aux jeux Olympiques de Londres.
Avant ce moment chargé d'émotion, Barry Roux avait intimé à la justice de ne pas se laisser influencer par l'image négative de l'ex-athlète donnée par la famille de Reeva Steenkamp.
Le verdict pourrait tomber vendredi
Dans son viseur, les proches de la victime qui se sont succédé à la barre et qui sont toujours convaincus qu'Oscar Pistorius a intentionnellement tué sa petite amie après une dispute.
«On a l'impression qu'il voulait tuer la victime, qu'il ne pensait pas qu'elle était dans sa chambre lorsqu'il a tiré, qu'il ne pensait pas que c'était un cambrioleur. Mais ce n'est pas du tout ce qu'a conclu la justice!», a assuré l'avocat.
Après la plaidoirie, le procureur Gerrie Nel devait livrer son réquisitoire pour conclure cette audience destinée à fixer la peine de prison de Pistorius. La juge Thokozile Masipa pourrait rendre son verdict vendredi.
«Vous voulez envoyer cette personne 15 ans en prison?»
Peu avant l'intervention de Barry Roux, une cousine de Reeva Steenkamp avait livré un ultime témoignage, estimant que Pistorius n'avait pas dit la vérité. «Tout ce que nous avons toujours voulu, c'est la vérité. Mais nous ne l'avons pas eue, Oscar a changé de version tant de fois», a déclaré Kim Martin devant le tribunal.
Dans sa plaidoirie enlevée, Barry Roux n'a pas dévié de la ligne que tient Pistorius depuis le début du procès. Selon lui, le champion était persuadé qu'un cambrioleur -et non Reeva Steenkamp- se trouvait derrière la porte des toilettes sur laquelle il a tiré quatre balles le soir de la Saint-Valentin 2013. «Dans votre esprit, quand vous entendez un bruit à trois heures du matin, qui cela peut être si ce n'est un cambrioleur?», s'est interrogé l'avocat.
«Cela doit nous gêner quand on nous dit que Pistorius doit passer 15 ans en prison. On parle d'un homme sur ses moignons, à 3h du matin qui n'a pas eu l'intention de tuer sa petite amie. Vous envoyez cette personne 15 ans en prison?», a répété Barry Roux, jouant sur son argument le plus fort. Fin 2014, Oscar Pistorius avait été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour «homicide involontaire».