FOOTBALLEuro 2016: S'il est pris, c'est parce que Digne a «fait un choix payant» en signant à la Roma

Euro 2016: S'il est pris, c'est parce que Digne a «fait un choix payant» en signant à la Roma

FOOTBALLL'ancien Lillois a été sélectionné par Didier Deschamps pour jouer l'Euro...
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

Certains n'ont pas beaucoup tremblé, lui un peu plus. Lucas Digne, 22 ans et 12 sélections, a été sélectionné jeudi soir par Didier Deschamps pour disputer l'Euro 2016. Le latéral gauche estime qu'il le doit en grande partie à son choix de l'été dernier, lorsqu'il a quitté le PSG pour être prêté à l'AS Rome.

Quel est votre sentiment après votre sélection?

Je suis super content. C'était un objectif en début de saison. J'avais participé à tous les derniers rassemblements et j'espérais vraiment en être. J'ai 22 ans, j'ai joué une Coupe du Monde, là ça va être mon premier Euro. C'est un beau parcours et il faut que ça continue. Les grands tournois apportent beaucoup d'expérience. En France en plus, c'est fabuleux.

Est-ce que le staff des Bleus vous avait prévenu?

Non, non. J'étais devant ma télé avec ma femme, on attendait Diego Perotti (attaquant argentin de la Roma) pour dîner. Il a sonné exactement au moment de la liste, il a dû attendre un peu (rires).

Que peut-espérer la France à l'Euro?

Quand on voit tous nos matchs amicaux, contre les Pays-Bas, l'Allemagne, je trouve qu'on a un niveau vraiment très élevé. Pour moi on peut postuler à la victoire. On est candidats.

Lors des derniers matches des Bleus en mars, vous n'avez pas été très performant...

Je n'avais pas joué à mon meilleur niveau, c'est vrai. Ça arrive dans une saison. Et je trouve qu'après, j'ai fait des très bonnes performances avec la Roma.

En Ligue des Champions, contre le Real Madrid notamment, vous avez aussi parfois souffert. Comment vous situez-vous dans ces matches de très haut niveau?

Je me suis bien senti. Ce sont des matchs où on apprend beaucoup. Il y aussi eu des matches clé en championnat, comme la victoire contre Naples, où j'ai été bon. C'est pour jouer ces gros matchs que j'ai voulu partir de Paris. Peut-être que ça a fait la différence et que c'est pour ça que je suis là. C'est le coach qui sait.

Vous trouvez que cette sélection vient récompenser votre choix de venir à Rome l'été dernier?

Je suis venu pour avoir du temps de jeu. Je voulais jouer tous les week-ends, engranger de l'expérience et de la confiance pour retrouver le groupe France. C'est un choix que j'ai fait et c'était un choix payant. J'étais loin d'être malheureux à Paris. Mais c'était un choix à faire pour ma carrière, un choix important.

Que vous a apporté cette année à la Roma?

J'ai fait de gros progrès tactiquement et sur le plan défensif. On travaille énormément à la vidéo. On analyse énormément les matches. Ca m'a permis de passer un cap sur le travail défensif. Tout est au millimètre, on fait presque une heure de tactique par jour et pour un défenseur, ça compte. C'est moins poussé en France. Ici on sent que c'est dans leur culture, dans leurs gènes. Et puis les entraînements sont plus longs, plus intenses et on le ressent le week-end. Je suis plus endurant, physiquement aussi j'ai progressé. Et puis découvrir une nouvelle culture, une nouvelle ambiance, ça fait gagner en maturité.

Vous avez aussi dû digérer un changement d'entraîneur...

C'est vrai que quand le coach Garcia est parti ça m'a fait bizarre. J'étais un peu affecté. Mais ça s'est tout de suite bien passé avec Spalletti, il m'a montré immédiatement sa confiance et je progresse beaucoup avec lui.

Vous n'êtes que prêté à la Roma. Qu'allez-vous faire cet été?

Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais ici. Mais je n'ai pas toutes les cartes en main. Les clubs discutent, ça peut durer longtemps. Mais si je peux rester, c'est ce que je souhaite. Tout se passe bien.