Le Stade Français, champion de France en titre, s'est épargné une fin de saison sous tension en assurant son maintien avec style (69-8) face à Oyonnax, précipité en Pro D2, samedi à Jean-Bouin lors de la 23e journée. Les Parisiens peuvent pousser un «ouf !» de soulagement. Soulagement d'avoir sauvé les meubles alors qu'il ne reste plus que trois matches à disputer, tous en-dehors de Jean-Bouin, présageant d'un horrible mois de mai en cas de scénario défavorable samedi.

Soulagement aussi d'échapper au ridicule d'une descente, 12 mois après avoir soulevé le Bouclier de Brennus. Soulagement enfin d'avoir retrouvé un peu de plaisir collectif, au gré des 10 essais plantés comme des clous autour du cercueil d'Oyonnax.

«Je veux rendre hommage aux joueurs car cette fin de saison n'est pas évidente, a salué le manager Gonzalo Quesada. Pour ceux qui pourraient mettre en cause l'état d'esprit, la motivation de ce groupe, je pense que la réponse a été donnée sur le terrain.» Il n'empêche qu'il va falloir réfléchir aux causes de cette saison ratée.

«C'est un sentiment de honte car on a lâché»

Pour Oyonnax, c'est à l'inverse la conclusion logique d'une saison en enfer. La descente est rude, à tous points de vue. «Oyo» avait connu les cimes l'an passé en se hissant en barrage au terme d'une folle épopée. Les bouleversements de l'intersaison (nouveau staff, une quinzaine de nouveaux joueurs etc.) n'ont jamais été digérés et le club de l'Ain, malgré un changement d'entraîneur en décembre, ne s'est plus extrait de la zone rouge depuis la 8e journée.

«C'est un sentiment de honte car on a lâché, a estimé l'entraîneur Johann Authier. Certains ont pensé plus à leur contrat en Top 14 la saison prochaine qu'à Oyonnax. C'est inadmissible ce qu'on a fait aujourd'hui.»