Ligue 1: Mais qui pourrait être le Leicester français?
FOOTBALL•Les Foxes devraient remporter la Premier League à la surprise générale...Romain Baheux
Si on lui laisse volontiers sa gastronomie et sa météo, l’Angleterre a su nous rendre jaloux cette saison de son phénomène footballistique, Leicester. Lundi, les Foxes pourraient être sacrés à la surprise générale, si Tottenham ne gagne pas contre Chelsea. Ils nous ont fait vibrer dans un championnat normalement dominé par des United, City, Liverpool, Arsenal et les autres. Au point qu’on se demande si la Ligue 1, ultra-dominée par le PSG, serait en mesure de sortir son Leicester. Analyse en cinq points qui ont fait le titre du club anglais.
Un maintien miraculeux
Si Leicester fait tellement vibrer, c’est aussi parce qu’il revient de loin. De très loin. En avril 2015, les Foxes, alors derniers de l’élite britannique, étaient promis à un retour illico en deuxième division. Mais, ô miracle, ils se maintiennent avec sept succès sur les neuf dernières rencontres. Depuis, ils n’ont perdu que trois matchs de Premier League.
Le cousin français : Toulouse. Annoncés en Ligue 2, les Haut-Garonnais se sont relancés avec l’arrivée de Pascal Dupraz et ses pulls. A deux journées de la fin, le TFC peut encore arracher son maintien et on a tendance à y croire. Bémols : 1. Toulouse est encore 19e. 2. Pas dit que la probable vente de Wissam Ben Yedder cet été soit le point de départ d’une année exceptionnelle.
Des joueurs revanchards
Il y a quatre ans, N’Golo Kanté et Jamie Vardy régalaient respectivement la réserve de Boulogne-sur-Mer et du FC Halifax. Elu meilleur joueur de Premier League, Riyad Mahrez a quitté La Ligue 2 et Le Havre il y a deux ans sans que cela n’émoustille grand monde. On ne vous parle même pas de cette défense centrale Huth-Morgan, pas la plus glamour du pays. Bref, le onze de Leicester est un mélange de bons coups et de vieux revanchards.
Le cousin français : Caen. Le club normand a réalisé l’un des bons coups du mercato estival en attirant l’attaquant Andy Delort et a fait confiance à Julien Féret, esthète sous-côté de notre championnat. Reste maintenant à tenir une saison entière sur le rythme de la première partie du championnat.
Un coach étranger
Il a enfin rompu la malédiction. Avec Leicester, Claudio Ranieri devrait remporter le premier titre de champion de sa carrière de technicien. L’Italien a parfaitement géré son groupe, refusant longtemps d’avouer les envies de titre de ses hommes ou accordant une semaine de vacances après une défaite contre Arsenal en février. Lundi soir, il pourrait devenir le septième manager non-britannique à remporter la Premier League.
Le cousin français : Monaco, l’ex-club de Claudio Ranieri, qui a fait confiance à un autre étranger, Leonardo Jardim, après l’Italien. On vous l’accorde, on aura quand même du mal à faire d’un paradis fiscal sur la Côte d’Azur un petit Poucet laborieux.
Un investisseur exotique
Essayez de prononcer rapidement Vichai Srivaddhanaprabha. Vous n’y arrivez pas ? Bon, sachez au moins que cet homme n’est rien de moins que le propriétaire du probable nouveau champion d’Angleterre. En 2010, ce milliardaire thaïlandais a racheté le club britannique. En 2014, il annonce vouloir faire de Leicester un membre du Top 5 dans les trois ans. Mission accomplie.
Le cousin français : On avait pensé à Sochaux et Lens, sous pavillon chinois et azéri, mais ces deux places fortes du foot français végètent en Ligue 2. Reste Nice, un temps en négociations avec des investisseurs saoudiens, ou l’OM, que la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus cherche absolument à vendre.
Un « fils de »
Son père gardait le but du mythique Manchester des années 90. Fils de Peter Schmeichel, Kasper est lui aussi gardien. Après avoir écumé huit clubs britanniques, il s’est posé chez les Foxes en 2011. Vingt-trois ans après son père, il est sur le point de devenir champion d’Angleterre.
Le cousin français : Nice, une équipe qui joue avec le fils de l’ancien joueur de l’OM Bruno Germain en pointe (Valère). Le coach, Claude Puel, a également fait venir son fils Grégoire, parti depuis, et entraîne toujours un autre de ses rejetons, Paulin. Malin.