PSG-City: Pourquoi on a eu envie d’éviscérer Ibrahimovic à mains nues
LIGUE DES CHAMPIONS•Le Suédois aurait dû mettre le PSG sur le chemin de la qualification en première mi-temps…Julien Laloye
Commençons par là puisque c’est ce qu’on va nous balancer à la figure en lisant le titre de ce papier. Oui, Ibrahimovic a marqué au Parc contre City. C’est même la cinquième fois de suite en C1, sa meilleure série ever chez les grands. Soit. Mais on en parle de ce but ou pas ? Ok, pour une fois dans sa vie, Zlatan est monté au pressing, et immense coup de pot, il a profité de la nullité de Fernando pour mettre le pied en fermant les yeux et remettre les deux équipes à égalité avant la mi-temps. Super. Mais la vérité, c’est qu’à ce moment-là, le meilleur-buteur-du-monde-de-la-ligue1-quand-c’est-des-nullos-en-face aurait déjà dû plier la qualif.
« Oui, mais vous pouvez pas dire, ça rater un penalty ça arrive, regardez Messi ». Et gnagnagna. Pourquoi pas nous ressortir Baggio en 94 tant qu’on y est ? On paye pas Zlatan le salaire cumulé de tous les mecs qui ont planqué de l’argent au Panama pour mettre des lucarnes à Cardinale le samedi après-midi. Depuis le temps, la planète entière a compris que le Suédois tirait tous ses pénaltys à ras-de-terre à gauche, et Hart, un spécialiste en la matière, avait bien lu son petit cahier de notes avant le match.
Bref, mettons qu’on soit grands princes et qu’on passe sur le péno.Ce face-à-face raté juste après, avec environ trois heures et demie pour se décider le temps que la charrette Mangala reprenne son souffle, il a le droit ? Si c’est Cavani qui envoie un sol-air sur mars comme ça, on découpe son corps en plusieurs parties et on expose les restes place de la République histoire d’occuper les résistants de la nuit debout. D’ailleurs, à ce moment-là du match, c’est un peu ce qu’on a envie de faire avec Ibrahimovic. Notre culture cinématographique est un peu limitée en matière de mort après d’atroces souffrances, mais nous vient clairement à l’esprit un Mel Gibson qui finit pas bien du tout dans Bravehart. N’importe quel mort un peu gore d’un film de Tarantino fait aussi l’affaire. On a envie qu’il souffre au moins aussi fort que nous quand on voit ce qu’il croque.
Laurent Blanc aussi, d’ailleurs a dû avoir des envies de meurtre au vestiaire, même s’il ne pouvait décemment pas l’avouer en conférence de presse : « Zlatan, c’est un garçon qui est passé par tous les états, il a un penalty, il ne transforme pas, une grosse occasion qu’il ne transforme pas. On pense alors que ce n’est pas sa soirée et malgré tout, il croit en sa force et égalise. Mais sa soirée aurait pu être bien plus positive ». On a plutôt pensé qu’une expulsion méritée pour coup de coude inutile allait boucler la boucle, mais non. Ibra a juste touché la barre sans qu’on puisse lui reprocher grand-chose pour le coup.
Ne nous demandez pas ce qu’en a pensé l’intéressé, ça fait des mois qu’il ignore tout ce qui est journaliste français avec une constance admirable. Voilà ce qu’on a pu glaner de nos confrères étrangers, donc. « On a fait des erreurs évitables. Nos adversaires ont su en profiter. Ils nous ont sanctionnés en contre et on s’est sentis attaqués comme rarement par le passé. Mais on a eu des occasions, et puis il y a ce penalty que j’ai manqué. C’est comme ça. On garde espoir. Mais il va falloir faire mieux au match retour, beaucoup mieux. » C’est peu de le dire.