Votre gamin est trop nul pour percer dans le foot ? Mettez-le à Fifa!
FOOTBALL•La Coupe du monde de foot virtuel se tient en ce moment à New York…Paul Arrivé
Pendant longtemps, vous avez cru que votre enfant pourrait percer dans le foot. Passer de longs week-ends à l’encourager derrière la main courante, en pestant sur l’arbitre (faut dire qu’il était nul) et donnant des conseils avisés (« MAIS PASSE ! »), c’était votre truc. Mais à 18 ans, l’heure des bilans, il ne dépasse pas la barre de l’équipe B du Stade Poitevin. Cruel constat.
En vrai, son truc, c’est plutôt Fifa. Le jeu. Le foot virtuel. Les compétitions en ligne. Et alors que le coup d’envoi de la 12e édition de la FIFA Interactive World Cup (FIWC) a été donné ce lundi à New York, il faudrait peut-être réfléchir à lui laisser une chance de ce côté-là du foot…
« Ils sont 32 à se disputer la FIWC (16 sur Xbox, 16 sur Playstation et les meilleurs sur chacune des deux consoles s’affrontent en finale aller-retour). Le gagnant de la compétition empoche un chèque de 20.000 dollars et le titre de "meilleur joueur de foot virtuel", qui lui est remis lors de la cérémonie du Ballon d'Or », explique William Gellato, chef de projet pour l’EA Sports FC, le championnat de France sur Fifa. Pas mal. Toujours pas convaincu ? On va essayer d’y remédier. Alors, pourquoi c’est une bonne idée de percer sur Fifa ?
- On voyage. Parfois loin.
La finale de la FIWC édition 2016 a lieu à New York et le vainqueur sera couronné au prestigieux Appolo Theater. Puis partira à Zurich dans quelques mois récupérer son titre de meilleur joueur du monde. Sans compter les déplacements un peu partout en France et en Europe pour des tournois live. Et si on est assez bon c’est son équipe qui rince (parce que oui, on peut aussi avoir une équipe). En France, les équipes les plus connues se nomment LDLC, Vitality, Millenium ou aAa… Elles entourent au maximum leurs joueurs, tout en étant limitées par le cadre juridique inexistant (mais ça va changer). William Gellato, également coach-manager Fifa pour la Team-LDLC : « L’équipe est à fond derrière les joueurs donc fait en sorte que les déplacements se passent bien. Pour la FIWC, c’est la FIFA qui finance. » Dylan « Nuka » (son pseudo) Bance (membre de la Team-LDLC) est l’un des deux représentants français à la FIWC. Pour lui Fifa est un « hobby », qui « (me) permet de voyager à New York ». Un truc qu’il n’avait « pas du tout prévu » au moment de se lancer.
- On peut jouer pour des grands clubs et même gagner sa vie (si on est vraiment fort)
Enfin pour UN grand club à l’heure actuelle mais ça devrait évoluer. En Allemagne, Wolfsburg a décidé de mettre les deux pieds dans le gigantesque plat de l’eSport (comprendre « le sport virtuel », qui englobe aussi bien les jeux de football que Counter-Strike ou League of Legends), en plein essor aujourd’hui. Le club a misé sur deux joueurs allemands pour porter leurs couleurs mais surtout, récemment, un Anglais, David Bytheway. Il fait désormais partie de l’effectif avec son numéro 53 et reçoit un salaire qui lui permet de vivre de sa passion. « Je suis sûr que la Ligue 1 s’y mettra assez rapidement, prédit William Gellato. C’est une opportunité pour eux de toucher une grande communauté. » En France, seul Bruce Grannec, champion du monde FIWC à deux reprises et retiré des compétitions depuis cet été, en vit vraiment.
a- On a un coach et on passe à la télé
« Mon rôle de coach, c’est de faire en sorte que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour jouer et dans le jeu, détaille William Gellato. Par exemple Dylan a le droit à deux équipes pour la FIWC. Le choix s’est porté sur le Brésil et l’Allemagne mais pour en arriver là on a analysé leurs points forts et leurs points faibles, les matchs qu’il a faits avec… On prend du temps pour optimiser tout ça. » Comme en vrai.
Depuis peu, L’Equipe 21 diffuse « l’E-football league » avec 20 des meilleurs joueurs FIFA en France. Les matchs sont diffusés en prime time le vendredi soir. « C’est exceptionnel pour les joueurs, assure le coach Fifa de la Team-LDLC. Ça leur donne de la visibilité. L’un d’entre eux s’était même fait reconnaître dans la rue. Ça fait plaisir. » La finale de la FIWC devrait d’ailleurs être diffusée sur le site de TF1. Sans Christian Jeanpierre, malheureusement.
- On côtoie des légendes
Michy Batshuayi avait remis son titre au dernier Champion de France cet été (qu’il avait d’ailleurs battu en exhibition dans la foulée), Ronaldo ou Alaba ont fait de même avec les vainqueurs des dernières éditions de la FIWC… Cette année c’est Franck Lampard qui a effectué le tirage (« Il n’est pas resté longtemps mais a été très cool, affirme d’ailleurs Dylan Bance. Et c’est toujours impressionnant de rencontrer un grand joueur »). Et c’est David Villa qui remettra le trophée. Rien que ça.
- Tout ça sans avoir besoin d’être un crack au foot pour percer
Mais être amoureux du ballon, ça aide un peu à appréhender le jeu. « Ça nous arrive de taper des foots ensemble en plus, s’amuse William Gellato. Et là aussi Bruce Grannec est vraiment bon. » Champion du monde sur FIFA en plus d’être solide au foot : laissez donc votre enfant devenir Bruce Grannec.