FOOTBALLOM-PSG: Margotton-Dugarry: «On est souvent bien gamins quelques minutes avant un match»

OM-PSG: Margotton-Dugarry: «On est souvent bien gamins quelques minutes avant un match»

FOOTBALLLe duo vedette de Canal + sera au micro pour faire vivre le très attendu OM-PSG, dimanche soir...
Nicolas Camus

Propos recueillis par Nicolas Camus

Le duo Grégoire Margotton-Christophe Dugarry, ça fait 10 ans que ça dure sur Canal +. Enfin presque. Ou on sait pas exactement. Même eux ne se souviennent pas de leur première collaboration au micro. Sûrement en 2007. Ça aurait pourtant dû marquer l’ancien joueur, non, de « commenter avec le meilleur », comme il dit ? « Je te rappelle que j’ai joué avec Zidane, Figo, Ronaldo, alors commenter un match avec Margotton »… «Ah mais le boulard du mec ! », se marre le journaliste. Voilà, le duo vedette de la chaîne, qui fera encore vivre le très attendu OM-PSG dimanche, c’est ça. De l’amour, un peu ; du respect, beaucoup… du moment qu’il y a tout plein de vannes dedans. Interview vieux couple.



Est-ce que ça a été difficile de trouver vos marques ensemble ?

M : Pas du tout. Les anciens footballeurs, tu leur demandes de commenter, c’est comme les jeter dans la rivière. Il y en a qui vont nager sans bouée tout de suite. Christophe, quand tu écoutes son premier match, tu t’aperçois qu’il est fait pour ça. Je me souviens, quand il est suspendu pour la finale de la Coupe de l’UEFA avec Bordeaux en 1996, il est pris au micro par Biétry avec Zizou. Zidane ne dit pas un mot, évidemment, et Christophe commente autant que Biétry et Gilardi. La bouche, il l’a toujours eue.

D : Ah ça oui… Pas forcément très utile, mais je parle facilement.

Ça fait partie des choses sur lesquelles on travaille ?

D : Oui c’est sûr. Il y a plein de trucs : Parler plus dans le ralenti, moins vite, s’écouter l’un l’autre, s’imprégner l’un de l’autre. Grégoire m’a beaucoup guidé au début, parce que t’as tendance à t’emporter, à vivre trop le truc, à bloquer sur un joueur ou une action.

Qui s’adapte le plus à l’autre ?

M : On ne s’adapte pas vraiment, c’est surtout une question de rythme. On ne s’est jamais réuni en se disant « on va faire ça, ça et ça ». On a nos habitudes, je lui dis juste « ma première phrase de lancement, ce soir, ça va être ça », et voilà. S’il y a un but, il suffit qu’on se regarde ou que je mette la main sur son bras pour le faire attendre, qu’on fasse d’abord vivre la joie avant qu’il parle sur les ralentis. Mais j’ai même plus besoin de le toucher, je me penche en avant et il sait qu’il doit attendre. Ça devient automatique.

D : Mais je sens que j’ai besoin d’un cadre. Ça me rassure d’avoir Grégoire à côté. J’essaie d’avoir un peu plus de recul, des réactions moins épidermiques, même si j’en ai toujours.

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Est-ce qu’il y a une fois où vous vous êtes arrêté en vous disant « ah là, on passe beaucoup trop de temps ensemble » ?

D : Non… C’est très naturel. Quand on est en déplacement, s’il veut rester dans sa chambre tranquille il le fait, moi pareil. Des fois on se retrouve juste au stade. On n’est pas un vieux couple du tout, à chaque fois qu’on se voit on prend du plaisir, il n’y a aucune obligation.

M : Et puis on n’a pas de vie commune à côté. C’est pas parce qu’on bosse ensemble qu’on doit sortir et boire des coups ensemble. En dehors de Canal on connaît notre vie, de loin, on respecte l’autre et ça se passe bien.

On va passer à une séquence « c’est qui le plus… »

M : (Il coupe) Oh c’est Christophe, souvent (les deux se marrent).

Le plus calé sur le nom des joueurs ?

M : Logiquement, ça devrait être moi. C’est peut-être pas toujours le cas, mais ce serait rassurant que ce soit moi.

D : Si, si c’est lui, largement.

M : Même si je suis pas un ordinateur, loin de là, c’est à moi d’être prêt là-dessus.

D : Moi je suis au quotidien, mais je n’ai pas ce côté scolaire. C’est son métier. Je serais incapable de faire ce qu’il fait. Il est organisé, il prévoit tout. C’est lui qui tient la baraque, moi je ne suis qu’un avis.

Le plus stressé avant l’antenne ?

M : Aucun des deux. On a tendance à se déstresser mutuellement avant un match. Même avant un Marseille-PSG, on est les premiers à danser comme des cons au poste commentateurs avec la musique du stade. On est souvent bien gamins quelques minutes avant un match.

D : On aime notre boulot, c’est passionnant. Bon pas toujours selon les matchs, mais on est content d’être là. Ça reste du foot.

Le plus coquet au maquillage ?

M : Ah c’est moi. C’est évidemment moi. Christophe il arrive, et quand le bonnet et la coupe de cheveux sont à peu près en place, c’est bon.

D : Surtout que maintenant c’est plus facile pour les cheveux !

M : Y’a juste quand il a oublié sa chemise à l’hôtel, ça peut être un problème. Mais à part ça, ça va. Non moi c’est terrible. Je me remets la mèche 28 fois par minute, c’est insupportable. Là-dessus y’a pas photo… malheureusement.

Pardon aux familles, tout ça tout ça/Crédit : Enquête en cours

« @nicocams @20minutesSport @Batistuta_Binet J’aurais préféré être Patrick Swayze mais bon… — Grégoire Margotton (@gregmargotton) February 3, 2016 »

Le plus chambreur ?

M : C’est Christophe, c’est sûr. C’est la plus grande bouche du foot français !

D : J’adore ça. J’ai passé ma vie à chambrer. Dans les vestiaires, quand le mec arrivait le matin à l’entraînement et était habillé comme un sac, je le défonçais, je lui coupais les chaussettes, plein de trucs comme ça. J’aime le foot pour cet esprit colonies de vacances. J’adorais partir au vert. J’ai toujours dit, je préfère gagner une coupe de la Ligue avec des mecs que j’aime bien qu’une Ligue des champions avec des mecs dont je n’ai rien à foutre. C’était ma hantise quand je suis arrivé à Canal… Comment ils allaient être avec moi. Et je me suis rendu compte qu’ils adorent le foot, peut-être encore plus que moi. Et il y a pas de côté aigri ou jaloux, contrairement à ce que tu penses quand t’es joueur.

Il y a du répondant en face ?

M : Oui, mais il faut bien un adulte dans un couple. Il faut un vieux con, et c’est moi. On a découvert la Ligue des champions cette année, avec des déplacements à l’autre bout de l’Europe. Christophe ne faisait que la Ligue 1, et là on est allé à Lviv, à Malmö… Des grands moments.

Vous vous êtes déjà engueulé ?

M : Jamais. Pour s’engueuler avec Dugarry, faut vraiment avoir envie.

D : S’engueuler sur quoi ? On peut ne pas être d’accord, mais chacun a ses arguments et tu respectes, c’est tout. Personne ne détient la vérité sur le foot, on s’en aperçoit tous les week-ends. Tu peux pas t’engueuler sur du foot.

Le plus ronchon au réveil ?

D : Oh c’est moi !

M : Quand il arrive silencieux ou en disant des choses positives, tu te dis « ouh putain il est mal ». Quand il arrive en disant « non mais c’est quoi ce bordel ? ! Et regarde-toi comme t’es habillé ! Et cet hôtel c’est quoi ? » Là c’est bon il est heureux. C’est extraordinaire… Il me fait rire. A Malmö, il y avait pas de réseau. Son téléphone marchait pas. Pendant deux heures on n’a entendu que ça !

D : J’étais fou… J’étais le seul pour qui ça marchait pas. C’est comme j’étais sur le terrain. Je râlais sur le partenaire, sur l’arbitre.

M : C’est pour ça aussi que ça fonctionne entre nous. Avec lui, t’as pas de surprise. Il était insupportable comme joueur… Oui, il peut être insupportable, des fois. Mais tu sais à quoi t’en tenir. Après y’a des couples qui se font et qui durent un peu plus que d’autres. Pourquoi, je ne sais pas vraiment.

Allez, y’a pas de raison

Le plus fashion ?

D : C’est moi bien sûr. Non mais regarde-moi cette classe (il se lève en montrant son jean et ses chaussures).

M : Il est né avec. Des fois il arrive le dimanche, tu te dis « bon ok, aujourd’hui c’est ça. T’as oublié un truc non ? Ah d’accord ».

D : Grégoire est le plus habillé à l’antenne, on va dire. Mais celui qui sent la mode ici, c’est moi (éclat de rire de Margotton).

M : J’ai jamais été journaliste en Italie, c’est pour ça. Les joueurs qui sont passés par l’Italie, ils ont appris ce qu’était l’élégance. Ils ont acquis ce besoin d’être sapé sans l’être trop, d’être jeune sans être trop jeune. Moi à 20 ans je m’habillais déjà comme un vieux !

D : Non mais ça va, c’est jamais moche. Il tente pas trop de choses, c’est sobre, efficace.

M : Il faut connaître ses limites aussi. Quand tu fais 1,72m, tu fais ce que tu peux. Lui il fait 1,88m, il est un peu gaulé bizarrement. Il a des jambes courtes et un torse très long, mais tu peux quand même l’habiller (rires).