Mercato hivernal: Les cinq phrases que vous allez beaucoup trop entendre
FOOTBALL•Le mercato d'hiver ouvre ses portes ce samedi...Romain Baheux
Remis de la nuit du Nouvel An ? C’est déjà l’heure de vous replonger dans le mercato hivernal, qui ouvre ses portes ce samedi jusqu’au 1er février. Pendant un mois, notre Ligue 1 va donc recauser transferts, mais avec quelques expressions assez horripilantes. Petite analyse des cinq qui nous énervent le plus.
« Notre renfort, c’est l’infirmerie »
L’exemple : Lyon qui va récupérer Fekir, Umtiti et tout le reste en 2016.
Elle est là, la recrue de l’OL/AFP
Le concept : Vous êtes président d’un club de Ligue 1, votre première partie de saison a été moisie et les médias vous pressent de recruter ? Enumérez leur la liste des joueurs bloqués à l’infirmerie sur le ton de « vous allez voir ce que vous allez voir quand on sera au complet ». Ne marche que si vous avez de vrais cadors sur le flanc. A surtout utiliser si l’actionnaire ne vous laisse pas un rond pour recruter le moindre attaquant slovène.
« C’est un vrai bon projet »
L’exemple : Les mecs qui signent au Qatar ou qui délaissent une équipe jouant le podium pour renforcer le 19e du championnat anglais.
Newcastle, un rêve de gosse/AFP
Le concept : Tous les joueurs du monde rêvent d’évoluer au Barça mais la plupart n’ont évidemment pas le talent de Neymar. Du coup, il convient de faire bonne figure quand une équipe moisie de Premier League, boostée par l’explosion des droits TV de la Premier League, propose à un joueur de multiplier par trois son salaire. Les clubs les plus exposés ? Les promus qui réalisent une bonne première partie de saison. On pense fort à toi Angers, qui pourrait perdre son capitaine Cheikh Ndoye cet hiver. Fonctionne aussi pour le mec de 23 ans qui décide de plaquer le Stade Rennais pour Doha. Et un « vrai bon projet », évidemment.
« Tiens, City pourrait acheter Messi »
L’exemple : Plein de journaux (nous y compris, mea culpa).
« Je signe à Manchester United ? Oui, cool mec »/Sipa
Le concept : A de très rares exceptions (coucou Fernando Torres passé de Liverpool à Chelsea en 2011), le mercato hivernal ne concerne essentiellement que des seconds couteaux ou des joueurs qui se sont plantés dans leur choix l’été précédent. Pas de quoi emballer l’internaute. Il est alors tentant d’évoquer les renégociations de contrat des grands noms du ballon rond ou de commencer à monter en épingle des transferts qui ne se feront que lors de la prochaine fenêtre estivale. Car non, le PSG ne recrutera pas Ronaldo en janvier. On vous le garantit.
« Je viens pour me relancer en vue de l’Euro »
L’exemple : Loïc Rémy ou n’importe quel mec disparu des écrans radars.
C’est par où l’Euro Loïc ?/Sipa
Le concept : L’Euro est dans six mois ? Vite, vite, rappelons nous au bon souvenir de notre sélectionneur après un an et demi passé à cirer le banc en grattant un prêt dans son ancienne équipe/club d’un entraîneur-copain/club maqué avec son agent. Forcément, ça fonctionne rarement. Un, parce que la plupart des coachs engagés à l’Euro ont 95 % de leur groupe en tête dès aujourd’hui. Deux, parce que c’est compliqué de rouler sur tout le monde après des mois gâchés par les blessures (pensée à Djibril Cissé qui avait pour objectif de disputer la dernière Coupe du monde en signant à Bastia) ou une certaine inactivité. Même si, comme dirait l’autre, « on a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux ».
« On espère qu’il va se faire à notre climat »
L’exemple : Un Sud-Américain qui signe en France. Nul de préférence.
Vous vous souvenez de Souza au PSG ? Ben il ne s’est jamais acclimaté/AFP
Le concept : Recruter un joueur comporte sa part de risques. Surtout quand l’intéressé ne parle pas la langue de son nouveau pays et qu’il débarque dans l’humidité bretonne après six années passées à régaler les copains à Rio. Pour éviter que le Brésilien recruté après avoir visionné trois DVD et passé un coup de fil à un agent « qui connaît très bien le secteur » ne soit vu comme un flop dès le mois de mars, on met en avant la difficulté de s’adapter. Souvent au climat, parfois au style de jeu, de temps en temps à ses partenaires. Dans les faits, si un type est nul sur un terrain en France, c’est souvent parce qu’il est nul tout court, comme quand le PSG faisait signer les légendaires Everton et Souza en 2008. Dans certains cas, c’est qu’il n’était juste pas prêt, comme Dante débarqué au Losc en janvier 2004 et mauvais comme tout lors de son passage dans le Nord. Dix ans plus tard, le même gagnait une Ligue des champions avec le Bayern. Et qu’on ne nous fasse pas croire que l’hiver est moins rigoureux à Munich qu’à Lille.