FOOTBALLValbuena et l'équipe de France: «Je ne vis pas avec des regrets», assure Deschamps

Valbuena et l'équipe de France: «Je ne vis pas avec des regrets», assure Deschamps

FOOTBALLLe sélectionneur est revenu indirectement sur l’affaire Valbuena-Benzema lundi lors de la première journée de rassemblement des Bleus…
Julien Laloye, à Clairefontaine

Julien Laloye, à Clairefontaine

Pourtant, l’assistance avait bourré le canon, prête à artiller le sélectionneur sans discontinuer dans la salle de presse de Clairefontaine. Ce n’était pas Alesia, mais presque, sauf que cette fois l’armée se secours est arrivée. Enfin quand on parle d’armée de secours, il s’agit plutôt de Philippe Tournon qui renvoie tout le monde à la maison après une petite demi-heure de questions/réponses.

Le sujet Valbuena a été abordé dans tous les sens plus ou moins capillotractés, mais Deschamps n’a rien lâché. « Si j’ai des regrets de ne pas l’avoir pris ? Je n’ai jamais de regrets, je ne crois pas qu’on puisse vivre avec des regrets, j’assume mes décisions. Si je lui ai parlé ? Je ne me sers pas de la presse pour faire passer des messages, mais j’ai le numéro des joueurs et Mathieu a dit que je lui avais parlé, il me semble ? Vous avez le droit de penser que j’aurais dû le prendre, chacun son rôle ».

« https ://t.co/VZt8hTqgYx AFP : Affaire Benzema : Deschamps ne regrette pas de ne pas avoir convoqué Valbuena pic.twitter.com/yBIGET9Ycl — Cyber-Actu (@CyberActualite) November 9, 2015 »

Des félicitations scénarisées

Disons en tout cas que sa prestation dans le derby est de nature à ôter le peu de doutes qu’on avait sur la capacité de résilience de Mathieu Valbuena. On pourrait l’enterrer 100 mètres sous terre qu’il resurgirait à la surface plus vite qu’Uma Thurman dans Kill Bill. D’ailleurs, Hubert Fournier, qui n’est pas un ennemi du théâtre, avait tenu à scénariser ses chaudes félicitations à l’attention de son meneur de jeu dimanche soir sur le chemin de la zone mixte, pour que tout le monde soit aux premières loges. « On a hésité à le mettre sur le terrain mais ne pas avoir été sélectionné en équipe de France lui avait déjà fait de la peine, confiait l’entraîneur lyonnais. Je ne me voyais pas lui infliger une deuxième peine en le privant de ce derby. Là où Mathieu est le plus heureux, c’est sur le terrain. C’est là qu’il montre qu’il est un grand bonhomme. »

« Affaire de la sextape : Mathieu Valbuena « déçu » de ne pas avoir été sélectionné https ://t.co/ckw5AFkCqp pic.twitter.com/VshpgatSZp — 20 Minutes (@20Minutes) November 6, 2015 »

Les événements donnent l’impression de glisser sur son petit gabarit si souvent objet de moqueries, comme ce retour honteux au Vélodrome où on n’est pas loin de penser qu’un ou deux Marseillais avaient décidé de ramener à la maison un morceau de tibia de l’intéressé coûte que coûte. Quel joueur français, dans un passé récent, a-t-il dû surmonter autant d’obstacles sans jamais l’ouvrir dans la presse pour réclamer un autre statut ? A l’OM il a convaincu Deschamps qui n’en voulait pas, chez les Bleus, il a survécu à Ribéry et Nasri, deux caractères qui n’ont jamais trop fait semblant de penser qu’ils étaient bien meilleurs que lui, et à Lyon, il est en train de gagner sa place dans un vestiaire qui, murmure-t-on très fort, avait refusé sa venue il y a quelques années.



Autant d’indices qui laissent penser que Valbuena aurait pu être de ce rendez-vous automnal sans traîner un mal-être quelconque, même si Benzema avait été là d’ailleurs. Les deux hommes ont la réputation de bien s’entendre dans le groupe, pas juste devant les caméras, et le Madrilène a toujours reconnu la valeur footballistique de son coéquipier, contrairement à d’autres. Si Deschamps a jugé que « personne n’est irremplaçable, dans la vie comme dans le football », il est sûrement le premier à regretter l’absence de son joueur le plus régulier depuis trois ans pour affronter l’Allemagne et l’Angleterre, deux adversaires avec une autre « gueule » que le Danemark et l’Arménie, rencontrés le mois dernier.