Dopage dans le rugby: Pierre Ballester condamné pour diffamation envers Jean-Pierre Rives
JUSTICE•Le journaliste devra verser un euro de dommages et intérêts à l'ex-joueur...R.B. avec AFP
L'ex-international français de rugby Jean-Pierre Rives a obtenu mercredi la condamnation pour diffamation du journaliste Pierre Ballester, qui l'accuse de dopage dans le livre Rugby à charges.
Le journaliste a été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à Jean-Pierre Rives. La 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a en outre ordonné la publication d'un communiqué judiciaire faisant état de la décision dans deux journaux au choix de l'ancien rugbyman.
A l'audience, l'ancien joueur surnommé «Casque d'or», 59 sélections dans le XV de France entre 1977 et 1984, dont 34 fois comme capitaine, a affirmé qu'il n'a «jamais pris de cachets».
L'ouvrage, consacré au dopage dans le rugby, laisse entendre que Jean-Pierre Rives, comme plusieurs autres joueurs du XV de France de l'époque, a eu recours durant sa carrière à des amphétamines.
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Le livre prête à Hubert Vidalin, ancien médecin de l'ASM Clermont, d'avoir déclaré qu'il avait vu «Jean-Pierre Rives avaler six Captagon de rang dans les vestiaires d'avant match». Propos que M. Vidalin avait démenti avoir tenus. L'auteur du livre a également été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l'ancien médecin.
Le tribunal n'a pas retenu l'exception de vérité invoquée par M. Ballester, notamment car la preuve que M. Vidalin avait bien tenu ces propos n'est pas rapportée.
A l'audience, le médecin du sport Pierre de Mondenard a déclaré que Jean-Pierre Rives lui a affirmé le 17 janvier 1978 qu'il prenait du captagon. Mais ce témoignage «ne saurait constituer la preuve de la vérité de ce fait», ont estimé les juges, qui rappellent notamment que Jean-Pierre Rives «affirme n'avoir aucun souvenir de cette rencontre».
Le tribunal a également écarté le caractère sérieux de l'enquête du journaliste, ainsi que sa bonne foi. Les juges ont notamment trouvé «troublant» que dans un courriel visant à faire valider à Hubert Vidalin les éléments issus de leurs échanges, Pierre Ballester n'y ait pas fait figurer les passages litigieux.
Sur les quatre passages poursuivis, le tribunal n'en a retenu que deux comme étant diffamatoires à l'égard de Jean-Pierre Rives. Ce dernier réclamait au total 450.000 euros de dommages et intérêts dans cette affaire.