RUGBYCoupe du monde de rugby: Révolte, haka, et réunion entre hommes, les Bleus n’ont pas l’air d’avoir prévu grand-chose

Coupe du monde de rugby: Révolte, haka, et réunion entre hommes, les Bleus n’ont pas l’air d’avoir prévu grand-chose

RUGBYPas de grandes explications à l’horizon au sein du groupe…
J.L à Cardiff

J.L à Cardiff

De notre envoyé spécial à Cardiff,

Après avoir revu les joueurs pour la première fois depuis la claque irlandaise, il ne reste plus qu’à espérer qu’ils lancent la révolte par les actes plus que par les mots. Ou même qu’ils se fichent de nous, à la rigueur, et qu’ils comptent tout garder pour eux, on comprendrait. Parce que mardi, notre petite causerie avec les damnés du jour (Dulin, Tillous-Borde, Mas, Chouly) nous a donné envie de rentrer en France à la nage.

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Les joueurs se sont-ils mis une caisse pour parler entre hommes ?

En 2011, invités par le staff à aller se boire quelques bières entre paires de testicules, les Bleus avaient préféré décliner pour se dire les mots entre eux après l’humiliation face au Tonga. Et cette fois ? Et bien, rien du tout, apparemment. « Si on s’est réunis ? Pas spécialement, raconte Tillous-Borde. Lundi, c’était la journée de repos mais contre l’Irlande, on sait ce qui n’a pas marché, à la limite il n’y a pas besoin de revoir le match à la vidéo ». Ça ne fera pas de mal, va.

Y-a-t-il des leaders dans cette équipe ?

On touche le point sensible de ce XV de France, qui semble manquer de moelle et de rebelles prêts à mener la fronde qui préface toujours les grands exploits du rugby français. Prenez Nicolas Mas, déjà dans le groupe mais pas dans les 23 en 2007. Relégué sur le banc des remplaçants, le pilier le plus capé des Bleus ne semble pas ressentir le besoin de rameuter le troupeau égaré au bercail. « En 2007, je n’étais pas dans le groupe, en 2011 c’était une équipe et un contexte différents. Ce n’est pas moi qui décide si je vais jouer ». Mais hors terrain ? « C’est important de se protéger, on ne peut pas tout vous dire nous plus ». Tant que les choses sont dites entre eux, on prend.

Le match de 2007 doit-il servir d’exemple ?

Le marronnier de la semaine. Quart de finale de Coupe du monde à Cardiff face aux Blacks, on connaît, on l’a même gagné. Mais il est étonnant de voir comme les joueurs d’aujourd’hui s’en contrefichent. « Chaque équipe a sa propre histoire, se référer au passé ça ne va pas nous aider », coupe Tillous-Borde. « Si ça a déjà été fait, c’est que c’est faisable », consent simplement Chouly. Il est d’ailleurs symptomatique qu’aucun des deux ne soit capable de nous dire où il se trouvait pour regarder le fameux match de 2007. Chaque supporter français de base a pourtant ça en lui quelque part ?



Est-ce qu’on va se mettre à jouer comme des fous samedi ?

C’est évidemment le grand dada des médias, qui veulent du sang et de la chair fraîche. Le pari de la puissance destructrice mis en place par le staff a volé en éclat face à l’Irlande. Faut-il alors tout changer samedi au risque de prendre 40 pions, ce qui nous pend au nez de toute façon ? Par exemple Kokcott à la charnière, Fickou au centre, Fofana à l’aile, Dulin à l’arrière… L’arrière du Racing prend le risque : « Défendre ça va bien, mais un moment il faut jouer, tenter des coups sur les ballons de récupération. Contre les Blacks, ce n’est pas en étant minimaliste qu’on va passer ».

Comment va-t-on défier le haka ?

En 1999, 2007 comme en 2011, où les Blacks avaient tremblé jusqu’au bout, la rébellion avait commencé par une scénographie particulière face au haka. Une Marseillaise en rond à Twickenham, une ligne de front bleu-blanc-rouge à Cardiff, et le V de la victoire à Auckland. Les Bleus doivent donc nous préparer quelque chose pour samedi. Enfin peut-être. « Il n’y a pas de défiance à avoir par rapport à ça, on ne s’est pas penché sur la question franchement », répond Chouly. « On n’est pas obligés de faire quelque chose, ajoute Tillous-Borde. Ce qui compte, c’est ce qu’on va faire sur le terrain ». Certes Sébastien, certes.

Est-ce qu’il faut prendre son billet d’avion pour dimanche ?

Le nôtre est déjà pris, pour tout vous dire, mais on n’a pas osé le dire trop fort aux joueurs qui ont l’air de croire en leur histoire. Heureusement, vous me direz. « Il faut se persuader qu’on a les moyens de défier la montagne, Personne n’a envie que ça s’arrêter dimanche matin », conclut Dulin. Mais entre l’envie et la réalité, il arrive que la chose diffère un peu.