De notre envoyé spécial à Croydon (Angleterre),

C’est une sorte de « Qui est-ce », mais ça ne se joue pas à la couleur des cheveux. A Croydon, l’activité du moment consister à deviner l’identité des quatre joueurs déjà écartés par Philippe Saint-André pour le match d’ouverture du Mondial contre l’Italie samedi. Double peine, les larrons se tapent dès à présent des vidéos des Roumains, le deuxième adversaire des Bleus. Naturellement, tout le monde soutient le quatuor, et les autres futurs recalés, par des phrases bien langue de bois. On a analysé les meilleures.

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« Une Coupe du monde se joue à 31 »

L’auteur : Alexandre Dumoulin, potentiel titulaire.

Comment la comprendre : Un grand classique du sport collectif, déclinable à 23 éléments pour un Mondial de football. L’idée centrale du propos est que l’apport de tout individu, aussi minime soit-il, est essentiel dans une oeuvre collective. En gros, les titulaires ont besoin des remplaçants pour souffler sur les petits matchs.

Le concept au quotidien : Le pote qui se contente d’amener un paquet de chips lors d’un déménagement mais qu’il faut féliciter.

Le film à mater pour en être convaincu : L’Agence tous risques. Ok, on voit beaucoup Bradley Cooper mais il a besoin de tout le monde pour battre les méchants.

« Il faut laisser les états d’âme de côté »

L’auteur : Rémi Tales, promis au mieux au banc de touche.

Comment la comprendre : La Coupe du monde n’a pas encore commencé, ça serait dommage de déjà se fritter. Depuis que le sport est sport, les titulaires sont heureux et les remplaçants ne le sont pas. Ça ne changera pas en 2015, autant éviter de pourrir l’ambiance.

Le concept au quotidien : Ok, vous n’avez pas été invité à ce repas entre amis. Détendez-vous, vous serez convié au prochain paintball commun.

Le film à mater pour en être convaincu : Le Plus beau des combats. Si des Afro-Américains et des Blancs sont parvenus à jouer ensemble au foot US dans la Virginie des années 70, on devrait trouver un terrain d’entente entre titulaires et remplaçants du XV de France.

« Il faut poser les mêmes problèmes que samedi à l’équipe qui commence »

L’auteur : Mathieu Bastareaud, titulaire annoncé.

Comment la comprendre : Les remplaçants sont cruciaux car ils doivent permettre aux titulaires de garder un certain niveau d’exigence et de se préparer aux charges transalpines. Attention toutefois à ne pas blesser l’un de ses partenaires dans le secret espoir de lui piquer sa place sous peine de pourrir l’ambiance (voir point précédent).

Le concept au quotidien : Le petit dernier de la famille qui veut réciter sa poésie à sa sœur passée par la classe du même instit.

Le film à mater pour en être convaincu : Le Masque de Zorro. Soyons francs, Antonio Banderas se serait fait démonter si Anthony Hopkins ne lui avait pas permis de s’entraîner avec lui.

« Je ne sais pas ce qu’on vous a dit »

L’auteur : Frédéric Michalak, notre numéro 10.

Comment la comprendre : On ne prend aucun risque avec les médias. L’ouvreur des Bleus ne savait visiblement pas que Philippe Saint-André avait annoncé l’existence de ces quatre joueurs. Dans ce cas-là, on protège le groupe et on se mure dans un silence poli. Mes potes seront en tribunes mais ils peuvent compter sur moi pour ne pas en parler.

Le concept au quotidien : Le débat politique au premier Noël chez les beaux-parents.

Le film à mater pour en être convaincu : La Cité de la peur, seulement pour la séquence du commissaire Biales/Gérard Darmon. Lui savait traiter la presse.