FOOTBALLMondial féminin: «Entre les joueuses de l’OL et du PSG, la France a la meilleure équipe de la compétition»

Mondial féminin: «Entre les joueuses de l’OL et du PSG, la France a la meilleure équipe de la compétition»

FOOTBALLFarid Benstiti, entraîneur du PSG, juge le début de compétition des Françaises…
Amandine Henry entouré d'Elodie Thomis et Amandine Henry.
Amandine Henry entouré d'Elodie Thomis et Amandine Henry.  - Sean Kilpatrick/AP/SIPA
Julien Laloye

J.L.

Pour remettre l’équipe de France d’aplomb avant qu’elle n’entre dans le dur – huitièmes de finale contre la Corée du Sud dimanche - Philippe Bergeroo ne s’est pas trop creusé le cerveau. Sept Lyonnaises d’un côté (Bouhaddi, Renard, Abily, Thomis, Majri, Le Sommer), quatre Parisiennes de l’autre (Houara, Georges, Boulleau, Délie) et roulez jeunesse face au Mexique (5-0). Farid Benstiti, entraîneur du PSG et ex-entraîneur de l’OL, respectivement finaliste de la Ligue des champions et champion de France cette saison, explique à 20 Minutes pourquoi la formule est gagnante.


Avez-vous l’impression de voir votre équipe quand vous regardez les Bleues ?

En termes de tactique, ça se ressemble, mais ce sont des dispositifs communs à tous les entraîneurs, on n’invente rien. Et cela n’empêche pas le sélectionneur d’utiliser les filles différemment. Moi, par exemple, je n’aime pas que mes deux arrières latérales évoluent trop haut sur le terrain, en équipe de France, c’est l’inverse. Utiliser Majri en milieu gauche alors qu’elle joue derrière à Lyon, c’est un choix réussi de Bergeroo.



La défense du PSG alliée à l’attaque de Lyon, peut-on dire que ça fait la meilleure équipe du monde ?

Je crois qu’on peut dire ça en effet. Il y a un mélange de stabilité derrière, ce qui est notre force au PSG, et puis au milieu et devant, il y a le talent des Lyonnaises, très performantes en attaque. En ajoutant Louisa Necib et ce bloc des trois milieux de l’OL (Abily-Henry-Necib), sur le papier, je pense qu’il n’y a pas meilleure équipe sur ce Mondial. En tout cas je sais qu’on a beaucoup de mal contre les Lyonnaises quand elles jouent comme ça !



La rivalité entre les deux clubs peut-elle plomber les Bleues, comme chez les garçons dans les années 90 ?

C’est un équilibre compliqué à maintenir dans la durée. Dans un groupe, il y a toujours des tensions, des gens qui ne se comprennent pas, rivalité entre clubs ou pas. Mais je ne suis pas très inquiet, les filles s’entendent bien, elles ont souvent été formées ensemble à Clairefontaine et feront en sorte que ça marche. Si chacun est concentré sur l’objectif commun, il n’y a aucun risque.


Estimez-vous être un peu le sélectionneur de l’équipe de France par procuration ?

Je ne cache pas que j’ai un pincement au cœur quand je les regarde. La plupart des joueuses, 100 % même, je les ai connues plus jeunes à Lyon, où alors je les entraîne à Paris. Il y a presque un rapport affectif avec certaines, comme Marie-Laure Délie (en difficulté cette année, ndlr). Quand elle a marqué face au Mexique, j’étais vraiment à fond derrière elle. Sans être sélectionneur, on s’identifie au parcours de l’équipe, c’est sûr.

Quel conseil donneriez-vous à Philippe Bergeroo pour aller au bout ?

J’ai un ressenti personnel mais je ne me permettrais pas d’émettre un jugement. Et puis je ne vis pas à l’intérieur du groupe, même si je connais quelques filles. Je vis leur parcours presque comme un supporter, même si j’aime observer la façon dont elles jouent. Vous savez, on n’a pas de rapport particulier avec Philippe. Mais il a mon numéro de téléphone, si jamais il en a besoin…